Le Forum d'action pour le Sahara occidental (WSAF) a dans son rapport annuel 2018, publié mercredi, appelé à élargir "immédiatement" le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO), à la surveillance des droits de l'Homme dans ce territoire occupé. La MINURSO doit être en mesure d'établir des rapports sur la situation des droits de l'homme et dans les parties du Sahara occidental occupées par le Maroc et transmettre ses conclusions directement au Conseil de sécurité de l'ONU, a recommandé l'organisation internationale basée à Londres. Le forum estime à cet égard, indispensable la présence permanente de la MINURSO dans la région jusqu'à l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental. WSAF a également exigé la fin de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental à travers des transactions illégales qui ne tiennent pas compte des intérêts et de l'avis du peuple sahraoui, comme le stipule le droit international, d'où la nécessité de mandater la MINURSO pour soutenir le respect de ce droit. Il a souligné que le Maroc "poursuit" ses efforts pour profiter économiquement de son occupation du territoire sahraoui, avec plusieurs exemples à l'appui. Le rapport aborde, à ce sujet, le protocole de pêche entre le Maroc et l'Union européenne qui accorde à Rabat une aide annuelle de 14 millions d'euros pour le développement de son secteur de la pêche. "Le gouvernement marocain consacre la part la plus importante de ce soutien à l'expansion illégale de l'industrie de la pêche au Sahara occidental occupé. La Commission européenne n'ignore pas qu'elle encourage cette situation illégale", dénonce le rapport. Outre l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, l'occupant marocain poursuit sa répression et ses violations des droits de l'homme dans les zones du Sahara occidental qu'il occupe, ajoute WSAF. Les forces de sécurité marocaines continuent d'avoir recours à la violence pour disperser les manifestations pacifiques des Sahraouis et restreindre la liberté d'expression au Sahara occidental, souligne le rapport. Le forum constate aussi que les prisonniers politiques sahraouis du groupe de "Gdeim Izik" n'ont toujours pas bénéficié d'un jugement équitable en 2017, comme l'affirment les rapports de plusieurs ONG des droits de l'Homme. Par ailleurs, le forum appelle à fixer "dans les plus brefs délais", une date pour la tenue d'un référendum "libre" et "équitable" au Sahara occidental avec une option pour l'indépendance sur le bulletin de vote, conformément à la norme juridique internationale établie de l'autodétermination. Il juge également important d'élaborer un plan pour faire appliquer les résultats du référendum, si la décision de l'électorat sahraoui n'est pas respecté. Relevant, d'autre part, l'impasse d'aller vers une solution politique au conflit du Sahara occidental, WSAF a plaidé, entre autres, pour la mise en œuvre de toutes les dispositions de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU de l'an dernier concernant la situation de Guerguerat qui n'ont pas encore été mises en œuvre. A noter que le WSAF est un forum qui rassemble une quarantaine d'organisations et syndicats de plusieurs pays, qui mènent des actions de soutien aux droits de l'Homme au Sahara occidental.