Les différents responsables du secteur de l'habitat y compris le wali d'Alger ne cessent de faire des " bilans " sur la remises de nouveaux logements aux nouveaux souscripteurs, mais, force est de reconnaître aussi, qu'il y a d'autres souscripteurs qui attendent depuis fort longtemps ces fameuses " nouvelles clés " dont ils ne cessent d'en rêver. Et le plus stressant est que " personne " y compris ceux, censés leur livrer des détails ne s'aventurent à émettre la moindre date de leur prochaine livraison. Parmi ces souscripteurs bien inquiets et qui ne cessent de se demander quand viendrait leur tour, on notera, entre autres, ceux du projet de 872 logements du site du domaine Bendada de Staouéli du côté de l'autoroute Sidi Fredj et Bouchaoui dans ce lieu-dit " La colline ". Il y a aussi les souscripteurs LPP du site Faïzi, à Bordj El-Bahri qui attendent eux aussi, mais " désespérément " de pouvoir pendre la crémaillère en prenant enfin possession de leurs logements. Et pour ne pas s'arrêter uniquement à la capitale, signalons, à titre d'exemple, ces souscripteurs aux logements LPP de Bouira qui sont en colère contre l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) qui "maintient le flou autour de plusieurs points liés à nos logements", s'écrient-ils. Et pourtant, pas plus tard qu'au milieu du mois dernier, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar a fait état de la livraison prévue de 714 000 unités de logement de différentes formules durant 2018 et 2019, précisant que ces réalisations permettront d'atteindre les objectifs du programme quinquennal en cours (2015-2019). En effet, et lors d'une réunion avec la commission des affaires sociales, de l'habitat et des équipements de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l'examen de l'évolution des programmes de son secteur, M. Temmar a précisé que 366 000 unités de logement devraient être livrées au titre de l'exercice 2018 et 348 000 autres unités au titre de l'exercice 2019. Soulignant que la cadence des travaux de réalisation a enregistré une courbe ascendante, le ministre a fait savoir que le nombre des logements réalisés annuellement est de 296 000 unités ce qui permettra au secteur d'atteindre les objectifs du programme quinquennal en cours. Selon les chiffres avancés par le ministre, le programme quinquennal d'un total de 1 891 016 unités, a connu une avancée considérable durant les trois dernières années (2015-2017) avec la livraison de 886 736 unités (47%) alors que 1 724 140 unités (44%) ont été lancées, 837 404 en cours de réalisation et 166.876 unités (9%) devront être lancées ultérieurement. Concernant l'avancement des travaux de réalisation selon les formules, le programme public locatif qui représente 37% de l'offre publique a enregistré le lancement de 686 562 unités alors que 328 906 unités (47%) ont été achevées, 357 656 unités (51%) sont en cours de réalisation et 15 928 unités (2%) pas encore été lancées. Mais, là, il y a lieu de relever qu'il n'y a pas d'explication sur les raisons de ses " retards " dans les réalisations en cours ! Et c'est ce qui fait sortir les malheureux souscripteurs de leur " patience " en racontant leur calvaire de " l'attente qui dure " à qui veut bien les entendre. Et comme tous ces souscripteurs ont renoncé, par dépit, à ne plus voir les responsables concernés qui ne peuvent même pas leur donner une " véritable promesse " pour l'assurance d'une date précise de rentrer dans leur nouveau chez-soi, ils se " défoulent " donc sur les réseaux sociaux. Comme ce souscripteur du site Bendada de Stalouéli qui se demande depuis 2015, date du lancement du projet " Ouaktach nesseknou, kach ouahed yakder yaâtina essah " ? Traduction : " Quand est-ce que nous allons habiter, quelqu'un peut-il nous dire la vérité " ? Et comme pour se " soulager ", un de ses " collègues souscripteur " dans le même site lui répond ironiquement " Kach haâm", c'est-à-dire " dans une année quelconque… ". Un autre souscripteur du même site, indique que " le site est en ce moment à l'arrêt en l'absence de l'aménagement de l'assainissement alors qu'on devait habiter le mois de juillet. Puis on dit que c'est le mois de novembre, mais depuis, rien franchement, c'est donc une histoire à dormir debout ", avant de faire remarquer que " d'autres formules où, les souscripteurs ne payent pas grand-chose sont bien servis et ceux qui ont été déplumés par cette formule ne sont pas à leur bout de peine ", conclut-il. " Nous avons payé deux tranches déjà depuis 2015, mais nous ne savons même pas quand est-ce que ces logements vont être livrés et encore moins pourquoi ce retard dans la livraison ? ", s'exclame, une autre candidate à ces logements, toute dépitée ". Du côté du site LPP de Bordj El-Bahri, les souscripteurs du site Faïzi, attendent désespérément de pouvoir prendre enfin possession de leurs logements. Le chantier a été lancé, disent-ils en 2013, et les travaux devaient s'étaler sur 30 mois. Cinq ans plus tard, toujours rien. "Pourtant, nous avons tous payé nos appartements à l'ENPI (Entreprise nationale de promotion immobilière), a déclaré il y a deux mois le représentant d'un collectif de souscripteurs, en précisant que certains ont payé cash alors que d'autres l'ont effectué moyennant un crédit bancaire", affirme-t-il. "Le site Faïzi, à Bordj El-Bahri, comptait à l'origine 760 logements répartis sur 28 blocs, auxquels on a ajouté une extension de 560 logements (13 blocs)", détaille notre interlocuteur. "A ce jour, il n'y a que 12 blocs qui sont finis, dont 5 manquent encore d'eau, de gaz et d'électricité". "Certains se sont même vus attribuer des attestations de remise des clés et leurs propriétaires n'ont toujours pas habité. En fait, ce sont des livraisons virtuelles, juste pour les médias et pour augmenter leurs statistiques", soutient ce souscripteur, avant de clamer : "Nous demandons la livraison de nos logements dans les plus brefs délais, avec toutes les commodités: gardiennage, eau, gaz, électricité…" Dans une lettre qu'ils comptaient adresser au ministre de l'Habitat si le statu quo perdure, les souscripteurs, constitués en collectif, écrivent : "Nous nous permettons de vous rappeler que la réalisation du site Faïzi, à Bordj El- Bahri, a été confiée à une société chinoise, qui a terminé les travaux de deux îlots de 12 blocs (soit 274 logements dits 'livrables' depuis le mois de mai 2017) sur 5 îlots de 28 blocs. En effet, des réserves émises par les souscripteurs sur un procès-verbal adressé au chef du site n'ont pas été levées. Ces logements n'ont pas été livrés à ce jour, bien que des attestations de remise des clés soient en possession des souscripteurs depuis plusieurs mois.". Les auteurs du document précisent par ailleurs que "plusieurs réunions ponctuées de procès-verbaux se sont tenues entre un groupe de souscripteurs, le directeur général de l'ENPI, la directrice technique, le chef de projet et les responsables chinois, mais en vain". Ils relèvent, en outre, plusieurs malfaçons dans les logements réalisés. "Outre la grande différence entre l'appartement témoin et les autres appartements quant à l'utilisation de matériaux de construction et leurs finitions, des différences flagrantes ont été constatées (câblage électricité, boiserie et quincaillerie, plomberie, cuisine, chauffage…)" affirment-ils. De son côté, l'ENPI assure "avoir pris attache avec le premier responsable de l'entreprise chinoise et tous les acteurs concernés afin de dynamiser le projet de façon à respecter les délais de livraison et la qualité de réalisation". Enfin, pour les souscripteurs des logements publics promotionnels (LPP) à Bouira, les concernés se sont déjà adressé au ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville et le Premier ministre, c'est maintenant vers le chef de l'Etat qu'ils comptent solliciter pour bénéficier enfin de leurs nouveaux logements. Dans une lettre adressée au président de la République, reprise par Liberté, ces souscripteurs ont réitéré leurs revendications portant sur la révision des conditions d'éligibilité à cette formule en dénonçant le "leurre" de cette formule. S'agissant des revendications exprimées, elles consistent, selon eux, en la révision du prix du mètre carré à la baisse, tout en tenant compte des capacités financières de la grande majorité des souscripteurs, l'allègement des modalités de payement ; le calcul des échéanciers devrait être, selon eux, calculé en tenant compte de l'âge du parraineur et non du souscripteur, la prise en charge effective des cas de souscripteurs n'ayant pas eu leurs pré- réaffections à ce jour, etc. Quant à "Beaucoup de souscripteurs ayant pris possession de leurs logements ", ils " se plaignent énormément des insuffisances, malfaçons et non-respect des cahiers des charges qui ternissent les pseudo-logements haut standing qui ont fait l'objet de tant d'éloges par les pouvoirs publics", déplorent-ils. Ils ont enfin conclu en s'en remettant "totalement" au premier magistrat du pays. "Nous vous exhortons à user de votre très haute autorité pour nous éviter d'être les laissés-pour-compte de l'effort qu'est en train de faire notre pays sous votre présidence, pour améliorer le niveau de vie de tous les concitoyens." Pourtant au mois de février dernier, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, avait indiqué que le programme LPP qui représente 2% de l'offre publique a vu le lancement de 39 499 unités et la réception de 13 916 autres. Quelque 25 583 unités sont en cours de réalisation et 4 097 autres non lancées. Le département de Temmar prévoit la réception de 11 000 unités en 2018 et plus de 6 000 en 2019. Et à M. Temmar d'affirmer enfin que son département poursuivra ses efforts pour diversifier les formules de logement chaque fois que nécessaire pour satisfaire aux besoins des différentes franges de la société. Mais, ceux de Staouéli, par exemple, attendent avec impatience la " satisfaction de leurs besoins à travers ces nouveaux logements"…