Les cours du pétrole, qui avaient entamé mardi les échanges européens dans le vert, ont fortement fluctué après le limogeage surprise du chef de la diplomatie américaine avant de s'incliner face à l'offre toujours plus abondante sur le marché mondial. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mai a reculé de 31 cents pour clôturer à 64,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres (ICE). Le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine, pour livraison en avril a lui perdu 65 cents, à 60,71 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les cours avaient commencé leur journée européenne dans le vert, avant d'être secoués par l'annonce du remplacement du chef de la diplomatie américain Rex Tillerson par l'actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo. Ce changement "pourrait être de nature à faire monter les prix puisqu'il est à la fois synonyme d'incertitudes et d'un ton potentiellement plus agressif des Etats-Unis vis-à-vis de l'Iran", a commenté Robbie Fraser de Schneider Electric. Le marché a d'abord réagi à la nouvelle par une accélération de la hausse des cours, avant de changer totalement de tendance pour partir dans le rouge. Le rebond des cours ne pouvait de toute façon guère durer, face à l'afflux de pétrole de schiste américain, selon les analystes. L'an dernier, "la demande mondiale de pétrole dépassait l'offre. Mais à en croire différentes prévisions, cette tendance s'est inversée cette année et s'accentue chaque mois", note par exemple Tamas Varga, analyste chez PVM. Lundi, l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a annoncé que la production de pétrole de schiste allait probablement augmenter de 131.000 barils en avril au niveau record de 6,95 millions de barils par jour. Voilà qui complique les affaires de l'Opep, le plus important cartel de producteurs, et de ses partenaires, qui veulent au contraire brider l'offre pour soutenir les prix. Cette abondance de l'offre américaine "est vraiment l'élément qui empêche les prix de d'évoluer plus franchement", remarque John Kilduff d'Again Capital. Le cours du WTI reste ainsi confiné depuis un mois entre 60 et 64 dollars. Le marché attend par ailleurs la publication mercredi des chiffres officiels hebdomadaires américains des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis, qui donnent une indication de la demande au sein de la première économie au monde.
Baisse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse mardi, après la publication d'un rapport du gouvernement américain prévoyant une hausse de la production américaine de brut. Vers 04h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en avril, cédait 12 cents à 61,24 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mai, perdait 11 cents, à 64,84 dollars. L'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a annoncé dans un rapport que la production de pétrole de schiste allait probablement augmenter de 131.000 barils en avril au niveau record de 6,95 millions de barils par jour, ce qui accroît les inquiétudes quant à la surabondance de l'offre. "Cette augmentation et celle des exportations américaines qui gagnent des parts de marché en Asie continuent de peser sur les efforts de l'Opep", a déclaré Stephen Innes, de OANDA. La hausse de la production de pétrole de schiste américain va à l'encontre des efforts de l'Opep, et de ses partenaires, pour soutenir les prix en réduisant l'offre. "Le pétrole de schiste fait à nouveau les gros titres ce matin avec la prévision de l'EIA d'une nouvelle hausse de production", a déclaré Greg McKenna d'Axitrader. Les marchés attendent aussi les chiffres officiels hebdomadaires américains des réserves de brut aux Etats-Unis, qui seront publiés mercredi et donneront une indication de la demande au sein de la première économie au monde.