Les Bourses européennes ont repris des couleurs jeudi, soutenues notamment par de bonnes statistiques macroéconomiques américaines, les investisseurs mettant entre parenthèses leurs craintes quant aux mesures protectionnistes mises en place par Donald Trump. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont de fait légèrement reculé quand l'activité manufacturière dans la région de New York a progressé beaucoup plus qu'attendu en mars, tout en décélérant dans le bassin industriel de Philadelphie. "Cela a dopé le marché en montrant la force continue de l'économie aux Etats-Unis", a analysé Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud Asset Management.
L'Eurostoxx 50 a pris 0,68% A Francfort, le Dax a avancé de 0,88% à 12.345,56 points, également soutenu par les résultats solides de Lufthansa et Munich Re. Munich Re, qui dit miser sur un bénéfice net entre 2,1 et 2,5 milliards d'euros en 2018, a terminé en tête (+2,78% à 189,95 euros). Lufthansa, qui a dégagé un bénéfice net record en 2017, a gagné 2,48% à 26,85 euros. Siemens a grignoté 0,84% à 106,20 euros à la veille de l'introduction en Bourse de sa division d'ingénierie médicale, Healthineers. La Bourse de Paris a gagné 0,65% à 5.267,26 points. Vivendi a fini en tête du CAC 40 (+2,69% à 21,78 euros). Les investisseurs semblaient sensibles à l'initiative du fonds activiste Elliott, récemment entré au capital de l'opérateur italien Telecom Italia, qui est parti à l'attaque contre son principal actionnaire Vivendi. Société Générale a cédé 0,67% à 44,77 euros, fragilisée par l'annonce du départ de son directeur général délégué Didier Valet, qui selon des sources serait lié au dossier du Libor. Le secteur automobile a fini dans le vert, aidé par les bons chiffres du marché automobile européen en février, à l'image de PSA (+0,40% à 19,05 euros), Renault (+0,92% à 95,43 euros) et Valeo (+1,61% à 55,64 euros). Le secteur du luxe a profité d'un regain d'intérêt pour les cycliques. Kering a pris 1,02% à 386,50 euros tandis que LVMH a progressé de 1,83% à 247,35 euros. Air France s'est repliée de 2,94% à 9,45 euros. Dix syndicats de la compagnie appellent à une grève le 30 mars pour exiger une augmentation générale de 6%. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a gagné 0,10% à 7.139,76 points. Unilever a lâché 1,69% à 3.756,00 pence, à la suite de sa décision de regrouper son siège social aux Pays-Bas, abandonnant celui qu'il possédait dans la capitale britannique. A l'inverse, le géant britannique des supermarchés Tesco a bénéficié d'un relèvement de recommandation de JP Morgan (+1,76% à 214,00 pence). Les valeurs financières étaient dans l'ensemble dans le vert. London Stock Exchange a gagné 1,34% à 4.019,00 pence, la banque HSBC 1,29% à 699,20 pence et l'assureur Direct Line 1,54% à 390,20 pence. A Milan, l'indice FTSE Mib a pris 1,16% à 22.713 points. CNH Industrial a réalisé la meilleure performance (+2,97% à 11,105 euros). Suivait Telecom Italia, qui a pris 2,83% à 0,8054 euro, après que le fonds activiste Elliott est parti à l'attaque contre le principal actionnaire Vivendi, demandant la révocation de six membres du conseil d'administration, dont Arnaud de Puyfontaine. Bonne performance aussi pour Generali (+2,51% à 15,7 euros), après des résultats 2017 meilleurs qu'attendu, et Leonardo (+2,38% à 9,532 euros). En revanche, Atlantia était de nouveau en berne, cédant 2,33% à 26 euros après avoir conclu un accord avec l'espagnol ACS pour mener une offre conjointe sur Abertis. La Bourse de Madrid était quasi à l'équilibre (-0,04% à 9.684,20 points). Le groupe textile Inditex a rebondi de 1,03% à 25,45 euros. Autres valeurs en hausse: le fabricant de produits sanguins Grifols (+2,01% à 23,33 euros), la société immobilière Merlin (+1,07% à 12,25 euros) ou le groupe agroalimentaire Viscofan (+1,27% à 56 euros). Le secteur bancaire était en repli (Banco Santander -0,30% à 5,34 euros; BBVA -0,64% à 6,53 euros; CaixaBank -0,52% à 3,82 euros), tout comme celui des infrastructures (FCC -1,23% à 9,60 euros; ACS -0,30% à 32,99 euros) et des transports (Abertis -0,16% à 18,58 euros; Aena -0,23% à 170,45 euros). La Bourse suisse a gagné 0,11% à 8.878,98 francs suisses. Seule valeur de l'indice SMI dans le vert, Roche a perdu 3,26% à 220,80 CHF. L'agroalimentaire Nestlé a pris 0,24% à 76,44 CHF. Les bancaires, chahutées ces derniers jours, étaient plus en forme, à l'instar d'UBS (+1,59% à 17,52 CHF), Crédit suisse (+1,02% à 17,26 CHF) et Julius Baer (+1,86% à 61,32 CHF). La meilleure performance était à mettre au compte de Swiss Life (+2,04% à 344,70 CHF). Dans le secteur du luxe, Richemont a gagné 1,61% à 84,80 CHF, avec dans son sillage, l'horloger Swatch (+1,35% à 396,90 CHF). L'indice PSI20 de la Bourse de Lisbonne a progressé de 0,38% à 5.440,80 points. La banque BCP a cédé 0,10% à 0,2858 euro. Côté énergétiques, Galp Energia a reculé de 0,10% à 15,095 euros, EDP a pris 0,10% à 3,055 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis 0,27% à 7,565 euros. Jeronimo Martins a gagné 0,36% à 15,17 euros. Le papetier The Navigator a reculé de 0,26% à 4,584 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a pris 0,44% à 533,30 points. L'assureur NN Group a pris 2,10% à 36,00 euros et le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML 2,09% à 173,65 euros. A la baisse, le groupe de télécoms KPN a chuté de 1,11% à 2,49 euros et le géant de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever, qui a annoncé jeudi le regroupement de son siège social aux Pays-Bas au détriment de Londres, a perdu 1,00% à 42,99 euros. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a progressé de 0,55% à 3.950,78 points. Parmi les 15 valeurs dans le vert, Galapagos affichait la meilleure performance: +2,16% à 85,94 euros. le groupe postal belge bpost, qui avait dégringolé de plus de 20% la veille après avoir présenté des résultats très décevants, a laissé 2,12% à 21,28 euros.
Wall Street hésitante La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi à l'issue d'une séance indécise, des indicateurs de bonne tenue sur l'économie américaine ne parvenant pas à estomper les menaces persistantes de guerre commerciale. Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, s'est apprécié de 0,47% à 24.873,66 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 0,20% à 7.481,74 points. L'indice élargi S&P 500 a lui cédé 0,08% à 2.747,33 points. Comme le Nasdaq, il avait passé une partie de la séance dans le vert. "L'une des problématiques majeures qui empêche le marché des actions de décoller actuellement est l'incertitude sur la direction que va prendre la politique commerciale" des Etats-Unis, remarque Ken Berman, de Gorilla Trades. Depuis que Donald Trump a annoncé des taxes à l'importation d'acier et d'aluminium et que se multiplient les informations sur de possibles sanctions commerciales à l'encontre de la Chine, les investisseurs redoutent d'éventuelles représailles contre les entreprises américaines. Un titre comme l'avionneur Boeing, qui pourrait être une cible privilégiée de Pékin, a ainsi perdu 6,9% depuis le début de la semaine, après avoir encore cédé 0,08% jeudi. Le conseiller du président américain en matière de politique commerciale, Peter Navarro, a confirmé jeudi que des mesures commerciales contre Pékin en rétorsion aux "vols de propriété intellectuelle" allaient bientôt être examinés. Mais il n'a pas donné de détails sur le montant ou sur les produits qui seraient visés.
Snap puni par Rihanna En début de séance le marché avait salué des statistiques américaines dans leur ensemble encourageantes: les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis se sont repliées comme attendu la semaine dernière et l'activité manufacturière dans la région de New York a progressé en mars beaucoup plus qu'attendu, compensant le léger ralentissement de l'activité dans la région de Philadelphie également en mars. "Il ne faut pas oublier qu'on est encore en train d'essayer de récupérer le terrain perdu en février et si le Nasdaq est parvenu à grimper récemment à un nouveau record, le Dow Jones a encore du chemin à parcourir pour revenir à ses sommets. Il n'est donc pas étonnant de le voir mener la danse", relève Phil Davis de PSW Investments. Parmi les valeurs du jour, les fabricants de jouets Mattel et Hasbro ont perdu respectivement 2,40% et 0,43% alors que le célèbre distributeur Toys'R'Us a officialisé la fermeture de ses 735 magasins aux Etats-Unis. Alibaba s'est apprécié de 3,38%. Selon le Wall Street Journal, le géant chinois de l'internet entré à la Bourse de New York en 2014 cherche une façon de se faire coter en Chine. Le spécialiste de l'agrochimie Monsanto a chuté de 4,83% après des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles les autorités américaines rechignent encore à accorder leur feu vert à sa fusion avec le groupe allemand Bayer. La biotech Alexion a bondi de 3,38% après l'annonce du résultat encourageant d'un essai de phase 3 sur un médicament destiné au traitement d'une maladie du sang rare. Snap, la maison mère du réseau social Snapchat, a perdu 3,64% de sa valeur. Le groupe a dû présenter ses excuses après avoir publié une publicité pour un jeu proposant de "gifler Rihanna". La chanteuse a invité ses fans à se "débarrasser" de l'application.