Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a annoncé samedi à Alger, qu'un "programme ambitieux", tracé par son secteur en vue de rationnaliser la consommation de l'énergie et promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables sera mis en œuvre à partir du deuxième semestre de 2018. Le secteur "a tracé un programme ambitieux qui entrera en vigueur à partir du deuxième semestre 2018, dont la première phase s'étalera sur trois (3) années, visant la rationalisation de la consommation de l'énergie et la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables au sein des biens et territoires des collectivités locales, ce qui est à même de contribuer à la réduction des taux de consommation et à la protection de l'environnement", a indiqué M. Bedoui dans l'allocution d'ouverture de la rencontre nationale, organisée par son département ministériel, au Centre international des Conférences (CIC) "Abdellatif Rahal", sous le thème "les collectivités locales au cœur de la transition énergétique". Le ministre a précisé que ce programme "encouragera l'établissement d'un nouveau réseau d'entreprises économiques spécialisées dans ce domaine et la création de postes de travail pour les jeunes entrepreneurs" dans ce secteur qui constitue, a-t-il dit, "l'avenir de notre économie nationale". M. Bedoui a appelé à la rationalisation de la consommation de l'énergie, d'autant que "la situation financière actuelle des collectivités locales rencontre certaines difficultés et exige, aujourd'hui plus que jamais, la recherche de solutions alternatives afin de réduire les dépenses budgétaires", notamment celles liées à la consommation énergétique dont "l'éclairage public et les factures relatives aux fonctionnement des écoles publiques, des mosquées et des institutions administratives, devenues un lourd fardeau pour les budgets locaux". A ce titre, le ministre de l'Intérieur a fait état de premières démarches prises par son ministère, à savoir le lancement de l'opération du remplacement des lampes classiques par des lampes à faible consommation (LED), outre "les instructions relatives à la généralisation de l'éclairage public utilisant les panneaux solaires, notamment au niveau des wilayas du Sud, des Hauts-Plateaux et des régions éloignées du réseau national d'électricité". A l'occasion de la prochaine rentrée scolaire 2018/2019, M. Bedoui a révélé que son ministère avait décidé "la réalisation de projets pilotes utilisant les énergies renouvelables au niveau de 48 écoles primaires". "Le secteur est aux portes de nouveaux chantiers qui changeront la vision des responsables locaux de la gestion des affaires locales", a précisé le ministre, appelant "tout un chacun à se préparer à ce changement" La transition énergétique, selon lui, est "parmi les principaux axes de cette transition qui se réalisera dans le cadre d'une nouvelle vision globale de la fonction de la commune" A ce effet, M. Bedoui a appelé toutes les communes à "mettre en place un plan d'action local pour la promotion des énergies renouvelables, réaliser l'efficacité énergétique, consacrer un budget annuel pour la mise en œuvre de leurs projets et charger une commission du suivi de son exécution", insistant sur l'importance "de la formation des ressources humaines nécessaires et la mise à contribution de tous les acteurs dans la diffusion d'un nouveau modèle de consommation à faire connaître, outre l'adaptation de la population à ses spécificités". Il a rappelé par ailleurs que le secteur a programmé deux sessions de formation dans le domaine des énergies renouvelables au profit de 116 cadres techniques et attachés au cabinet de toutes les wilayas et wilayas délégués. Il a été procédé également à la nomination de chargés d'énergies au niveau de 48 wilayas et dont la mission est le suivi des programmes locaux. Estimant que cette transition énergétique est "un processus possible et accessible", le ministre a mis l'accent sur la possibilité de "relever les défis pour atteindre cet objectif avec la participation de tous les acteurs dans le cadre d'une stratégie solide et claire". La révision constitutionnelle de 2016, initiée par le président de la République, "consacre le rôle de l'Etat dans l'utilisation rationnelle des ressources naturelles", a-t-il dit, affirmant que "le président Bouteflika a donné des instructions au gouvernement pour la mise en œuvre de cette stratégie alternative". Il a mis en avant la nécessité de placer les énergies renouvelables en tête "des priorités nationales", d'autant qu'elles sont consacrées dans le programme national des énergies renouvelables, adopté par le gouvernement en 2011 et actualisé en 2015. Cette rencontre à laquelle a pris part la ministre de l'environnement et des énergies renouvelables, Fatima Zohra Zerouati, a été marquée par la présence de plus de 700 participants représentant différents institutions et établissements publics, outre des experts en énergies renouvelables".
Rationaliser la consommation d'électricité Une feuille de route a été mise en place pour rationaliser la consommation d'électricité dans les communes notamment l'éclairage public, a indiqué une cadre du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Intervenant lors d'une rencontre nationale sur le thème "les collectivités locales au cœur de la transition énergétique : opportunités et défis ", Mme Nahla Kheddache, chef de projet énergies renouvelables au ministère de l'Intérieur, a précisé que cette feuille de route comprenait plusieurs axes, dont le remplacement graduel des lampes classiques, utilisées dans l'éclairage public, par des lampes LED, considérées comme moins énergivores. Cela se fera, a-t-elle expliqué, dans le cadre d'un programme pilote qui est en cours de finalisation. Il concernera dans un premier temps 31 communes, avant d'être élargi aux différentes régions du pays. Elle a, dans ce contexte, relevé que le remplacement de 60% des lampes classiques par des lampes LED permettra de réduire le coût annuel de l'éclairage public de 8,4 milliards de dinars actuellement, à 5,6 milliards de dinars. La feuille de route, élaborée en collaboration avec le ministère de l'Energie, ambitionne également de développer l'utilisation de l'énergie solaire au niveau des communes notamment en ce qui concerne l'éclairage public et l'alimentation électrique des structures publiques comme les écoles, les mosquées et autres établissements. Un programme d'éclairage public autonome, étalé sur une durée de trois ans, a été introduit dans cette feuille de route, permettant une réduction de la consommation d'électricité de 61 MW/an, soit un gain équivalent à 277 millions DA, a-t-elle ajouté. Mme Kheddache a, par ailleurs, indiqué qu'une instruction a été adressée, au cours de cette année, aux quatorze wilayas côtières pour l'utilisation, durant la saison estivale, des panneaux photovoltaïques pour l'éclairage notamment des parkings des plages, espaces balnéaires et autres espaces de détente. Pour sa part, le Président-directeur général de la Société algérienne de la distribution de l'électricité et du gaz, Mourad Adjal, a indiqué que 8% de la consommation nationale en électricité revenaient aux communes. L'éclairage public, qui représente plus de 70% de la consommation des communes en électricité, occupe la première place des infrastructures et établissements énergivores tant au niveau local que national, a-t-il précisé. Selon lui, la consommation annuelle de l'électricité de wilayas comme Alger ou Oran, équivaut la production d'une centrale électrique de 130 MW.
Promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables Les participants à la rencontre nationale sur la transition énergétique ont mis l'accent samedi à Alger sur l'importance de prendre des "mesures institutionnelles et réglementaires" pour promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables et rationaliser la consommation énergétique au niveau des collectivités locales. Organisée par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire au Centre international des conférences (CIC), Abdelatif Rahal, sous le thème "Les collectivités locales au cœur de la transition énergétique", la rencontre nationale a été sanctionnée par des recommandations portant sur la nécessite de prendre des "mesures institutionnelles et réglementaires" pour promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables et rationnaliser la consommation énergétique au niveau des collectivités locales. Il est prévu notamment la création d'une "commission intersectorielle sous la supervision du ministère de l'Intérieur qui aura pour mission la mise en place de cadres législatifs et financiers pour lever les obstacles en matière de promotion de l'exploitation des énergies renouvelables et procéder à la révision des dispositions règlementaires relatives au Fonds national pour la maîtrise de l'énergie (FNME)". Il s'agit également de "définir et de mettre en valeur" les domaines d'activité des collectivités locales concernant la généralisation des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique outre la mise en place d'un programme d'investissement et la prise de mesures incitatives au profit des collectivités locales en encourageant la concurrence entre les collectivités dans ce sens. Les participants ont recommandé la mise en place "d'un mécanisme" pour garantir la pérennité des systèmes et des équipements montés par les collectivités locales, encourager les moyens locaux de production et créer un climat adéquat aux PME au niveau local, avec la nécessité de garantir l'accompagnement et l'aide techniques. Dans leurs recommandations, les participants ont mis l'accent sur la nécessité "de mettre en place un plan d'information", afin de sensibiliser quant à la nécessité de rationaliser la consommation énergétique, de développer les énergies renouvelables et de protéger l'environnement. Lors de cette rencontre nationale, une convention a été signée entre le ministère de l'énergie et les présidents des Assemblées populaires communales (APC) de Chlef, Sétif et Médéa portant sur le financement commun des projets de remplacement des lampes d'éclairage public, afin de permettre aux collectivités locales de rationaliser l'utilisation de l'énergie, ainsi le FNME financera ces projets à hauteur de 50%, tandis que les communes assureront les 50% restants.