La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice poursuivait, hier, ses pressions sur Israël et les Palestiniens pour qu'ils reprennent au plus tôt leurs pourparlers de paix mis à mal par les attaques israéliennes meurtrière qui se poursuivent à Gaza. Mme Rice devait rencontrer à Jérusalem les principaux négociateurs palestiniens Ahmad Qoreï et Saëb Erakat, avant un déjeuner de travail avec son homologue Tzipi Livni, au lendemain de discussions avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Alors que Mme Rice poursuit ses discussions, la violence à Gaza ne connaît pas de répit. Ainsi, un bébé de moins d'un mois, la fillette Amira Abou Asr, et un activiste du Jihad islamique, Youssef Al-Smeiri, 45 ans, ont été tués mardi soir dans une incursion israélienne dans le sud du territoire palestinien. Des échanges des tirs, qui ont fait dix blessés palestiniens, ont opposé dans ce secteur les combattants palestiniens aux soldats israéliens. Mardi, à Ramallah en Cisjordanie, où elle a passé quelques heures après une étape au Caire, Mme Rice a appelé à une reprise "le plus tôt possible" des négociations suspendues par M. Abbas dimanche pour protester contre les opérations israéliennes qui ont fait au moins 125 morts à Gaza depuis le 27 février. Malgré cet appel, M. Abbas s'est abstenu de s'engager à revenir à la table des négociations, insistant sur "la nécessité de faire instaurer une trêve globale à Gaza et en Cisjordanie pour que nous puissions atteindre notre but qui est de faire de 2008 l'année de la paix". "Le blocus doit aussi être levé et les points de passage rouverts afin de permettre au peuple palestinien de mener une vie normale et ne pas se laisser entraîner par les surenchères du Hamas, a-t-il ajouté. L'entourage de Mme Rice a préféré retenir de l'intervention de M. Abbas son soutien au processus de paix en général. "Nous sommes très heureux qu'il y ait eu un ferme engagement envers le processus d'Annapolis", où ont été relancées les négociations de paix fin novembre, selon son porte-parole, Sean McCormack. L'administration américaine ne s'attend pas à une reprise des négociations immédiatement, mais dans quelques jours, a-t-on précisé. A Washington, le président George W. Bush s'est déclaré "aussi optimiste" qu'avant la conférence d'Annapolis (Etats-Unis) sur les chances d'un accord de paix avant fin 2008 entre Israéliens et Palestiniens. "J'ai dit à Sa Majesté que je suis optimiste, aussi optimiste que je l'étais après Annapolis", a-t-il dit à l'issue d'entretiens à la Maison Blanche avec le roi Abdallah II de Jordanie, venu demander aux Etats-Unis de s'impliquer davantage dans le processus de paix. Par ailleurs, Washington a annoncé le renouvellement de l'aide humanitaire américaine aux Palestiniens, avec une enveloppe de 148 millions de dollars à l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en 2008, en légère baisse par rapport aux 154,15 millions de dollars de 2007. Sur ce montant, 91 millions de dollars sont destinés aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie (40 millions avaient déjà été annoncés en janvier), selon un communiqué du département d'Etat.Les 57 millions restants iront au fonds d'urgence de l'Unrwa pour la Cisjordanie et Gaza. Avant de rencontrer les négociateurs palestiniens et israéliens, Mme Rice a prévu un petit déjeuner avec Dov Weisglass, qui fut le négociateur de l'ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon. Elle devait aussi discuter avec le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, qui a prévenu que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza "se poursuivraient".