La nouvelle APW de Béjaïa a eu, en ce début du mois courant, à siéger en session ordinaire pour l'adoption du budget primitif pour l'exercice 2008 et à débattre de la communication annuelle du premier magistrat de la wilaya relative au bilan des activités menées par les services de l'Etat. Après l'adoption de l'ordre du jour et avant les travaux de la commission Economie et Finance de l'APW, le président de cette assemblée M. Hamid Ferhat dans son allocution d'ouverture en argumentant son discours par l'exemple de la délocalisation de la raffinerie d'El-Kseur, la sous-classifciation de l'aéroport, le rétrécissement et le cloisement du port, et la liaison chimérique de Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest dira que "Béjaïa est écartée du schéma directeur national et du développement économique" d'où il revendique "un plan de financement conséquent pour relever les défis du 3e millénaire ". Le budget primitif proposé par la commission de l'APW ne se différencie pas de celui proposé par l'administration à l'exception des chapitres 901 et 902 relatifs respectivement à la rémunération et aux charges du personnel permanent et au moyen et services d'administration générale où la commission a revu à la baisse ces deux chapitres qui passent de 81 600 000,00 DA à 70 400 000,00 DA et de 40 153 000,00 DA à 34 153 000,00 DA. Par contre, un large débat a été tenu concernant le 911 relatif à la sécurité et Protection civile où les élus considèrent que le traitement de la garde communale ne devrait pas transiter par ce chapitre mais que ce corps devrait être fonctionnarisé au même titre que les autres corps de sécurité. D'ailleurs, à ce sujet, l'APW devrait mandater le P/APW pour une rencontre avec le ministre de l'Intérieur. Le budget adopté fait ressortir 38% du budget au chapitre 911 soit un montant de 684 000 000,00 DA, le chapitre 900 sera doté d'un taux de 29%, soit un montant de 518 473 230,58 DA le chapitre relatif à la jeunesse, sport et culture, soit une enveloppe de 237 402 534,67 DA a été allouée à ce chapitre. Quant au 20% restants, ils seront répartis sur les 17 autres chapitres. La deuxième journée de la session a été consacrée à la communication de M. Rachid Fatmi wali de Béjaïa sur les activités menées durant l'année 2007 et ceci conformément à la loi 90/07 du 7 avril 1990 dans ses articles 84/2 et 91. Le wali fera remarquer que " le bilan physique des réalisations est acceptable et touche presque à tous les secteurs et que ces réalisations auraient pu être plus riches n'était-ce le problème des assiettes foncières et les contraintes liées au relief, au manque d'entreprise et l'opposition des citoyens qui conduisent souvent à des délocalisations occasionnant des retards dans le lancement ". Selon M. R. Fatmi, sur les trois premières années du programme complémentaire de soutien à la croissance économique 2005-2009, la wilaya a bénéficié d'un montant de plus de 60,8 milliards de DA. Les élus, quant à eux, reconnaissant à l'unanimité le retard accusé par la région en matière de développement tous secteurs confondus ont interpellé le wali sur les raisons d'implantation du centre pénitencier à l'entrée de Oued Ghir, de l'état des routes, l'avancement des travaux des stations d'épuration et du faible taux en matière de gaz de ville, ce à quoi il répondra "le choix du terrain du pénitencier est lié aux normes de sécurité exigées". Quant à l'état des routes "la priorité a été donnée aux chemins communaux où un maillage des travaux de réhabilitation des routes est entrepris pour une enveloppe de 3,34 milliards de DA, l'opération est lancée à travers 45 communes pour un linéaire de 490 km, la RN 43 et 106 connaissent, elles aussi, des travaux pour un montant respectif de 4 milliards de DA et 850 millions de DA, de même que l'étude APS d'une pénétrante de 105 km est achevée". Sur le chapitre de l'environnement, il rappellera que " 3 stations d'épuration seront opérationnelles et que 3 autres études ont été lancées ". Contrairement à ce que l'on dit, Béjaïa n'a jamais été exclue du développement local. A ce titre, 75 milliards DA lui ont été alloué dans le cadre du programme de soutien à la croissance économique. Quant à la délocalisation de la raffinerie d'El-Kseur, elle s'inscrit en faux puisque Béjaïa n'a jamais été retenue pour abriter une telle infrastructure, de même qu'il rappellera qu'une enveloppe de 26 milliards de DA consacrée à la réalisation du C.E.T est gelée faute de foncier et d'opposition des citoyens. L'aéroport, quant à lui, est classé classe B. Les infrastructures des activités de la jeunesse sont aujourd'hui de 15 nouvelles maisons de jeunes, 16 salles d'activités et 119 terrains combinés ont été initiés sur le budget de l'Etat depuis 2006.On signalera, par ailleurs, que lors de cette session, une affectation d'un terrain a été adoptée pour la régularisation de 3 projets dans la commune de Tala Hamza ainsi que pour l'implantation d'une maison de l'artisanat à Sidi Ali l'Bhar dans la ville de Béjaïa. Quant à nous, cette session nous a permis de relever la prise de conscience réelle des élus qui, enfin, reconnaissent le retard accusé par la région et que le retard peut-être rattrapé pour peu que les élus et l'administration ne se voient pas en antagoniste, une réflexion qui a été souvent déclarée par des élus. Aujourd'hui, un dénominateur commun relie l'APW et l'administration, il restera à ces mêmes acteurs de trouver des solutions pour combler le déficit en matière de foncier dans la région. Sur ce dernier point, le nombre très élevé des avis d'appel d'offres infructueux est à lui seul un indice de désintéressement des entreprises locales, nationales et internationales pour la wilaya, aux élus de la wilaya de déceler les raisons de ce désintéressement et d'y remédier. Un rôle pour lequel ils ont été élus. Aujourd'hui, l'assemblée semble avoir trouvé un consensus qui évacue les divergences partisanes pour ne s'intéresser qu'au développement de la wilaya.