Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a évoqué dimanche à Alger avec le ministre d'Etat nigérien, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum, les défis auxquels est confrontée la région du Sahel. "Nous avons échangé les points de vues sur les défis auxquels est confrontée notre région. Nous sommes dans une zone de grandes turbulences", a déclaré M. Messahel à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au responsable nigérien, présent en Algérie dans le cadre de la 6ème session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien. "Cette zone est confrontée à des défis majeurs : le terrorisme, le crime organisé et la migration clandestine", a souligné M. Messahel, relevant que toutes ces questions ont fait l'objet d'un échange de vues entre les deux parties. Face à ces defis, l'Algérie et le Niger "doivent coordonner leurs actions", a expliqué le ministre, précisant que "cela se fait bien". M. Messahel a indiqué, par ailleurs, avoir abordé avec M. Bazoum le prochain sommet de l'Union africaine que va abriter le Niger en juillet 2019, estimant que "ce rendez-vous sera un grand moment pour la mise en œuvre de la Zone africaine de libre échange (ZALE). "Nous espérons que d'ici le rendez-vous de juillet 2019, beaucoup de pays auront ratifié l'accord portant création de la ZALE. De son côté, M. Bazoum a indiqué que le comité bilatéral frontalier "est un cadre qui fait partie des dispositifs mis en place par la Haute commission mixte algéro-nigérienne qui se penche sur des questions très pratiques concernant les zones frontalières des deux pays".
L'expérience algérienne salué Le ministre d'Etat nigérien, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique, de la décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum a salué, dimanche l'expérience algérienne en matière de "gestion des affaires religieuses et du culte et de lutte contre la radicalisation", exprimant son souhait de tirer profit de cette expérience. A l'issue de l'audience que lui a accordée le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, le ministre nigérien a indiqué que "l'Algérie dispose d'une expérience pionnière en matière de gestion de la pratique du culte et de lutte contre l'extrémisme religieux, devenant ainsi "un modèle pour le Niger qui œuvre actuellement à élaborer un cadre législatif pour l'organisation et l'encadrement de l'exercice des rites religieux". Dans ce contexte, il ajouté que "compte tenu des facteurs historiques et géographiques communs entre les deux pays "l'Islam pratiqué au Niger est le même qu'en Algérie, ce qui exige un travail bilatéral en vue de préserver ce facteur principal de l'identité nationale des deux pays". Pour sa part, M. Aïssa a mis en avant que "l'expérience algérienne de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, une expérience hors pair et le Niger devrait en tirer profit", affirmant "la disponibilité de l'Algérie à partager avec le Niger un Islam modéré" pour coopérer avec cet Etat voisin en matière de formation et d'encadrement religieux". Rappelant que les deux pays ont été exposés à une tentative de prolifération d'orientations radicales, le ministre a affirmé que "l'Algérie sera plus forte en ayant pour voisin un Niger immunisé et à l'abri de toutes tentatives de radicalisation". Pour rappel, le ministre nigérien est arrivé à Alger samedi pour assister aux travaux de la 6ème session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF) qui ont débuté dimanche matin. Le CBF examinera, lors de cette réunion de deux jours, des questions liées à la sécurisation des zones frontalières, au renforcement des relations entre les services de sécurité des deux pays et à la lutte contre la criminalité ainsi qu'à la facilitation de la circulation des personnes et la lutte contre la migration clandestine