Il y a une concordance totale de vues entre l'Algérie et le Niger dans les luttes contre le terrorisme et l'émigration clandestine, a déclaré, dimanche à Alger, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. En marge de la visite du ministre d'Etat nigérien, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum qui s'est entretenu avec les hautes autorités algériennes, notamment le ministre des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel a confirmé qu'il s'agit «de questions qui ont fait l'objet de larges échanges de vues et comme d'habitude, nos vues sont totalement concordantes». Le ministre a, également, indiqué avoir évoqué avec le ministre nigérien les relations bilatérales entre les deux pays surtout les questions ayant trait aux défis auxquels «nous sommes confrontés dans la sous-région, que ce soit les défis du terrorisme ou l'émigration clandestine ou les grands trafics». Abdelkader Messahel a expliqué que face à ces défis, il y avait un besoin de renforcement de la concertation entre les deux pays, soulignant qu'ils «concernaient tout le monde et dépassaient même nos frontières». En ce qui concerne le terrorisme et la migration, le ministre a expliqué qu'il s'agit de «questions qui sont à l'ordre du jour de l'ONU. Et là aussi, nous devons avoir une stratégie sous-régionale pour que nous puissions défendre ensemble nos points de vue, que ce soit à l'ONU ou dans les foras internationaux et également avec d'autres partenaires, notamment européens». De son côté, le ministre nigérien, Mohamed Bazoum a rappelé l'importance de coopérer entre le Niger et l'Algérie afin de «nous permettre de faire face aux défis que nous avons en commun de manière efficiente». Le haut responsable nigérien a souligné que cette rencontre a été l'occasion d'aborder des questions de sécurité régionale et de réfléchir à agir ensemble comme «nous l'avons fait jusqu'à présent». Par ailleurs, dans le cadre de sa visite en Algérie, le ministre nigérien s'est rendu au centre de commandement et de contrôle relevant de la Direction général de la Sûreté nationale (DGSN) où il a salué les efforts déployés par l'Algérie en matière de sécurité. En visitant ce centre, Bazoum a estimé que l'Algérie a consenti des efforts prodigieux pour la sécurité des biens et des personnes grâce à l'introduction de nouvelles technologies, telle que la fibre optique. «Je suis très impressionné par ce que j'ai vu dans ce centre et j'étais loin de m'imaginer qu'on pouvait atteindre ce niveau de performance et d'assurer ce niveau de sécurité pour la ville d'Alger et l'ensemble du territoire algérien», s'est-il exprimé. Lors de cette visite, le ministre nigérien a eu des explications sur les missions et le fonctionnement du centre et s'est informé plus particulièrement du système de contrôle, par caméras de surveillance, de l'aéroport international Houari-Boumediene et des infrastructures sportives, ainsi que la régulation de la circulation routière et la lutte contre la criminalité. Par ailleurs, le ministre nigérien a été reçu, dimanche à Alger par le Premier ministre, Abdelmalek Selall. Lors de cette audience, il a été procédé à l'«évaluation des relations bilatérales, du développement local et des relations transfrontalières dans la perspective de leur renforcement», a-t-on précisé dans un communiqué du Premier ministère, soulignant que les deux parties ont également abordé «les développements intervenus sur la scène continentale et sous-régionale». De sa part, le Premier ministre a exprimé la volonté de l'Algérie de «renforcer cette coopération, notamment dans le domaine de la formation et des échanges multiformes afin de faire de la sous-région une zone de paix, de sécurité et de développement en faveur des populations». L'entretien s'est déroulé en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. Le ministre nigérien a été, notamment reçu, dimanche par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.