Au moment où tout le monde attend avec impatience l'achèvement de l'étude portant sur les prix des véhicules fabriqués localement, l'affaire de l'usine Peugeot Algérie vient de connaître une délocalisation. Ainsi l'usine d'El Hamoul est délocalisée à Tafraoui, à une vingtaine de kilomètres de la ville d'Oran. Les autorités algériennes ont informé les responsables de la marque française de la décision de l'octroi de ce nouveau terrain pour l'usine, en lieu et place de celui d'El Hamoul, considéré comme un terrain agricole. Mais l'important aujourd'hui pour les citoyens ce n'est point d'évoquer où sera implantée la nouvelle usine d'un nouveau constructeur, mais c'est surtout de savoir qu'en serait-il des prix des véhicules dans le futur prochain. Au mois de juillet dernier, le ministre du Commerce, Said Djellab, a annoncé que "Nous faisons un travail approfondi. Nous sommes en train de voir avec les constructeurs qui ont beaucoup coopéré avec nous en nous donnant tous les documents nécessaires et les structures de coût". Selon lui, les services de son ministère "sont en train de travailler sur les structures de coût pour voir quel est le coût du produit, la marge qui est prise au niveau de la sortie d'usine ainsi que la marge qui est prise jusqu'au consommateur". Il se trouve que les coûts de cession de la plupart des véhicules ont augmenté. Cela se passe au moment où la suppression de l'exonération de la TVA pour les véhicules fabriqués localement, est critiquée par la majorité des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ainsi les députés ont proposé carrément l'annulation de la mesure portant annulation de l'exemption de la TVA pour les véhicules fabriqués en Algérie, contenue dans le projet de loi de finances complémentaire 2018 (PLFC 2018), tout en appelant le gouvernement à enquêter sur la marge bénéficiaire de ces fabricants. Intervenant lors d'une plénière consacrée à l'examen du projet de loi de finances complémentaire (LFC 2018), présidée par Said Bouhadja, en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya et du ministre des Relations avec le parlement, Mahjoub Bedda, la plupart des députés ont estimé que cette mesure entraînera une hausse des prix qui va ralentir les ventes de véhicules, et partant, une stagnation impactant l'économie nationale et le produit local. L'article 6 du PLFC 2018 stipule "cesseront de courir, à compter de la promulgation de la présente loi, les exonérations de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), accordées en vertu des dispositions de l'article 61 de la loi de finances complémentaire 2009 et l'article 18-2 de la loi 16-09 du 3 août 2016 relative à la promotion de l'investissement, pour la commercialisation des véhicules produits localement". Par ailleurs, la majorité des intervenants ont demandé au gouvernement d'ouvrir une enquête sur les raisons de la cherté des véhicules produits localement en dépit des exonérations accordées aux sociétés de montage ainsi que sur l'application de ces exonérations sur les prix de vente, la valeur globale des exonérations dont elles ont bénéficié tout au long de la période de leur octroi et la marge bénéficiaire des opérateurs dans ce domaine, estimant qu'il s'agit de montants "astronomiques" puisque ces sociétés ont proposé des remises entre 500.000 DA et 1.500.000 DA sur certains véhicules suite à la campagne de boycott de l'achat menée par les citoyens en raison de la cherté des prix. Et c'est alors qu'au mois de juin dernier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé, à Constantine, que son département ministériel "veille à ce que soit respecté l'aspect transparence pour ce qui concerne les prix de véhicules montés en Algérie, contenu dans le cahier des charges relatif à cette industrie". Dans une conférence de presse, tenue en marge d'une visite de travail dans cette wilaya, M. Yousfi a indiqué que l'un des aspects contenus dans le cahier des charges, relatif à cette industrie, stipule que le prix des véhicules à leur sortie des usines de montage "ne doit pas être plus cher que le prix des véhicules importés", une clause, a-t-il soutenu, à laquelle le ministère de l'Industrie "veille rigoureusement". Rappelant les multiples avantages, mis en place par l'Etat, pour développer cette industrie, M. Yousfi a encouragé les constructeurs à avoir cette transparence, de façon, a-t-il ajouté, "à ce que le citoyen algérien puisse bénéficier d'un coût qui soit comparable au prix des véhicules qui étaient importés tout en ayant un taux d'intégration de plus en plus élevé comme le stipule le cahier des charges". Et aujourd'hui, on attend donc toujours d'abord l'achèvement de l'étude portant sur les prix des véhicules fabriqués localement, et ensuite et surtout ce qui va être prévu de rectifier après cette étude…