Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb louh, a mis en avant, jeudi à Alger, la nécessaire solidarité de l'Organisation de l'Unité syndicale africaine (OUSA) pour être une force de proposition efficiente au niveau international et peser dans les conventions conclues et les décisions prises. Dans une allocution lors de la 41e session de l'OUSA, où il a représenté le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, M. Louh a mis en exergue l'impératif du développement de la performance africaine, au niveau de son mouvement syndical, "avec la même cadence et efforts que dans les différents domaines", étant donné, a-t-il ajouté, que son objectif suprême demeure "l'édification d'une Afrique unie et solidaire". "La défense de ses droits et intérêts reste tributaire de ses réalisations en termes d'intégration régionale et de la concordance et harmonie qu'il confèrent à ses visions", a-t-il affirmé. Face aux batailles de la construction et du développement, de la stabilité, de la sécurité et de la paix, et des nombreux défis auxquels fait face le monde, il est temps pour tout un chacun de comprendre que "l'Afrique constitue une partie de la solution", a indiqué M. Louh qui a estimé que les organisation syndicales africaines doivent, grâce à leur solidarité, être une force de proposition efficace au sein des organisations internationales pour peser dans les décisions, les accords et les lois", au service de l'intérêt de l'Afrique et de ses peuples. Partant, soutient le ministre de la Justice "les lois et les règles internationales ne doivent plus être formulées en l'absence de l'Afrique, qui au demeurant, ne doit plus être perçue comme un simple grand marché pour les produits et marchandises de consommation". C'est dans ce registre que s'inscrit le Nepad, initié par le président Bouteflika et d'autres dirigeants africains, a-t-il ajouté. Evoquant le rôle des travailleurs dans le continent africain et qui représentent "une force vive dans leurs sociétés", M. Louh a rappelé que la conviction du président de la République que "la paix, pour être permanente doit être fondée sur la justice sociale". Le garde des Sceaux est revenu, dans ce sens, sur la vision "pertinente" développée par le Président Bouteflika, le 7 juin 2005, en sa qualité d'invité d'honneur de la 93e session de la Conférence Internationale du Travail (CIT) à Genève, lorqu'il a déclaré que "la mondialisation qui avance à grands pas soulève de fortes appréhensions à travers le monde". Le président de la République avait, dans ce sens, rappelé que les peuples concernés au sud de la planète, particulièrement en Afrique veillent à mobiliser leurs capacités et demandent l'appui des pays développés pour donner à la mondialisation sa dimension humanitaire nécessaire. C'est cela même l'objectif de l'initiative du "Nepad" et la teneur du message adressé par l'Union africaine (UA) lors de son sommet extraordinaire à Ouagadougou en 2004 sur la question de la pauvreté et de l'emploi, avait-il ajouté. Concernant l'Afrique toujours, M. Louh a indiqué que face à la poursuite des manifestations de l'injustice, la création de l'OUSA vient renforcer le processus de l'unité africaine, ouvrant la voie à l'apparition de plusieurs traités et conventions, inspirées des principes même de la loi constitutive de cette organisation "ce qui est à même de contribuer à créer un véritable développement dans le continent, mettre ses ressources au service de ses enfants, améliorer le mode de vie de ses populations et promouvoir les valeurs humanitaires et les fondements de l'Etat de droit". Il a affirmé, dans ce registre que le respect des droits de l'Homme et des libertés individuelles et collectives, l'égalité homme-femme dans les droits et devoirs, la bonne gouvernance politique et économique, la promotion de la transparence, la lutte contre la corruption, la modernisation de l'entreprise et la lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes, sont autant de principes en faveur desquels le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n'a cessé de lutter partant de sa conviction que ses valeurs sont la clé de tout progrès solide. Concernant l'Algérie, qui a pu dépasser la tragédie nationale et recouvrer sa sécurité et sa stabilité et sa place en tant qu'acteur agissant dans les relations internationales, "elle demeure fidèle à ses valeurs sociales communes et veille, à travers la mise en œuvre en cours du programme du président de la République, (...) à préserver le pouvoir d'achat, notamment à la faveur des efforts des pouvoirs publics pour juguler les retombées de la hausse des prix de certains produits sur les marchés internationaux. Une protection qui profite également aux retraités et autres couches défavorisées et les personnes aux besoins spécifiques". Le ministre de la Justice a affirmé, dans ce sens, que le dialogue social occupe en Algérie "une place de choix" dans les domaines du travail et des relations socio-professionnelles. Une démarche qui a offert aux parties prenantes (Gouvernement, Patronat et UGTA) la possibilité de parvenir à un accord d'action commune "dans un climat propice à la réalisation des objectifs du développement économique et social", a dit M. Louh rappelant que le Pacte économique et social de croissance et avant lui, le Pacte national économique et social sont les fruits de ce dialogue. Le représentant du président de la République a relevé, à ce propos, la fierté de l'Algérie quant à "l'écho favorable" de son expérience de dialogue social et aux "félicitations" qui lui sont parvenues du BIT, soulignant que pour l'Algérie, qui a ratifié 60 conventions internationales dont huit (8) fondamentales, l'exercice du droit syndical est un droit constitutionnel dont jouissent des dizaines d'organisation syndicales. Louh a rappelé, à la fin de son intervention, que la coopération entre les pays du Sud est "un principe sacré et une constante à laquelle nous demeurons attachée", réitérant devant les syndicalistes africains que "l'Algérie continuera à œuvrer pour que le continent africain soit une terre de paix, de stabilité et de prospérité économique et sociale".