Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a annoncé, jeudi à Alger, la mise en place d'un Programme national de production de semences et de plants, qui vise à couvrir les besoins du marché et limiter l'importation, à même de consolider la sécurité alimentaire et diversifier les produits agricoles. Dans son allocution lors d'une Journée technique sur le développement des pépinières, organisée par le groupe Génie rural, placée sous le thème " la pépinière : levier de développement agricole", le ministre a indiqué que ce programme s'inscrivait dans la dynamique entamée par le secteur en vue d'ériger l'agriculture en levier principal de l'économie nationale, par souci de réaliser le développement et la sécurité alimentaires. M. Bouazghi a souligné que le programme mis en place dans le domaine des semences et des pépinières constituait l'une des bases de l'intensification des produits agricoles et forestiers, dans l'objectif d'améliorer la productivité et d'assurer ses moyens dans plusieurs domaines, notamment ceux ayant trait aux produits stratégiques. Dans ce cadre, le programme qui a été élaboré à l'horizon 2022, vise, selon le ministre, la production des besoins du pays en semences et en plants, réduire leur importation et en assurer le cadre juridique et les mesures d'encouragement en vue de la promotion de cette filière. Dans ce contexte, le ministre a rappelé que la production nationale actuelle en semences améliorées, s'élevait à 1,5 million de quintal et que le but escompté était d'atteindre 2,24 millions de quintaux à l'horizon 2022. Dans le domaine des semences et des plants et au regard des objectifs de production, prévus à l'horizon 2022 et qui seront de l'ordre de 161 millions de quintaux de légumes, dont 69 millions de quintaux de pomme de terre, les besoins en semences, notamment les semences améliorées, est de 400.000 quintaux concernant les légumes et 5,2 millions quintaux de semences de pomme de terre, d'après le ministre. Pour ce qui est des arbres fruitiers et des vignes, qui représentent également l'une des plus importantes productions en économie nationale, le ministre a indiqué que les quantités disponibles dépassaient les 25 millions de plants, tandis que les besoins nationaux en la matière, représentaient 55 millions de plants. Pour ce qui est du domaine forestier, la production actuelle est autour de 25 millions de plants tandis que les besoins nationaux atteindront les 38 millions de plants à l'horizon 2022. Et pour atteindre ces objectifs, le ministre a appelé à l'exploitation de toutes les ressources naturelles et humaines afin de renforcer la recherche, la formation, l'aide technique et les capacités des opérateurs activant dans le développement des semences et des plants. A ce propos, le ministre a souligné l'importance de présenter le bilan des activités de cette filière en termes de production agricole ou de reboisement, outre les objectifs atteints relatifs aux programmes élaborés et mis en œuvre ces trois dernières années. S'agissant de l'élargissement des superficies cultivées, M. Bouazghi a insisté sur l'importance d'assurer les semences et les plants en adéquation avec la saison agricole, les méthodes techniques, prenant en considération ses normes d'hygiène et de qualité. Le premier responsable du secteur a fait état de près de 41 pépinières agréées par le Centre national de contrôle et certification des semences et plants sur un total de 530 pépinières d'arbres fruitiers et de vigne, rappelant la production de près de 12 millions de plants certifiés entre 2015 et 2018 auxquels s'ajoutent plus de 14 millions de plants importés dans la même période. Le secteur a recensé 168 pépinières dont 47 relevant de la direction des forêts, 55 dirigées par le groupe Génie rural et 66 privées, a fait savoir le ministre, affirmant que la capacité de production de ces pépinières était de 237 millions de plants dont 55% sont produits par le groupe Génie rural. Compte tenu de son importance stratégique, les produits végétaux s'inscrivent dans le cadre de l'intérêt accordé aux banques de gènes susceptible de sauvegarder l'héritage végétal garantissant ainsi la sécurité alimentaire. La création de la banque de gènes a connu une évolution en dents de scie, d'où la nécessité de la relancer par la commission récemment mise en place au niveau de l'Institut national des recherches en agronomie (INRA). Il a affirmé, en outre, que la satisfaction des besoins du marché national en ces ressources passe inéluctablement par un recensement minutieux de toutes les pépinières et la mise en place de programmes pour leur développement et modernisation à court et moyen termes. A ce propos, le ministre a appelé tous les responsables au niveau central à réfléchir à l'organisation des opérateurs de pépinières et à la mise au point de tous les dispositifs juridiques et administratifs y afférents.
Création d'un conseil national des professionnels et propriétaires de pépinières Pour sa part, le président du groupe Génie rural, Bousseka Mahfoud, a indiqué qu'un Conseil national de professionnels et propriétaires de pépinières était en cours de préparation et devrait se charger de toutes les préoccupations de cette catégorie, et œuvrer à aplanir toutes les difficultés pouvant entraver le développement de cette filière. Il a appelé, également, à la relance de l'activité de production des semences et des plants en vue du développement et de la modernisation de cette activité. Dans cette optique, le groupe Génie rural organise, en collaboration avec tous les spécialistes, professionnels, propriétaires de pépinières et techniciens, cette journée technique dans sa première édition, ce qui permettra de prendre connaissance de ce patrimoine et de chercher des solutions idéales pour augmenter leurs capacités de production. M. Bousseka a indiqué, à cet égard, que le groupe disposait de 73 pépinières couvrant 31 wilayas, sur une superficie globale estimée à 970 hectares dont 750 exploitables, outre des laboratoires pour la production des plants d'une capacité de production de 150 millions d'unités de différents types, soit l'équivalent de 55% de la capacité de production nationale. A ce propos, M. Bousseka a rappelé les deux projets pilotes de développement des deux pépinières de Tadmait (Tizi Ouzou) et d'El-Harrach (Alger), qui seront présentés ultérieurement. Dans une réponse à une question de la presse relative au taux de couverture des besoins nationaux en termes de semences et de plants, le même responsable a fait savoir que l'Algérie produisait plus de 30% de ses besoins et importait le reste.