Les cours du pétrole, qui avaient dégringolé mardi, ont terminé en ordre dispersé mercredi après la diffusion d'un rapport en demi-teinte sur les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a cédé 27 cents pour clôturer à 76,17 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a gagné 39 cents pour clôturer à 66,82 dollars. "C'est un rebond très modeste après la chute de la veille", le Brent et le WTI ayant perdu plus de 4% mardi, a commenté John Kilduff, d'Again Capital. Le rapport hebdomadaire de l'Agence d'information sur l'Energie n'a pas beaucoup aidé, selon lui, car "il ne pouvait être plus mitigé". D'un côté, les stocks de brut ont gonflé de 6,3 millions de barils aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 19 octobre,, ce qui porte la hausse des réserves à 28,6 millions de barils en cinq semaines. Les stocks de brut augmentent souvent à cette période de l'année, quand nombre de raffineries sont en période de maintenance. Mais la progression récente est particulièrement importante, "et est d'autant plus étonnante que les exportations ont de nouveau grimpé", a remarqué M. Kilduff. Les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud), où sont stockés les barils servant de référence au WTI, ont aussi progressé. De l'autre côté, les réserves d'essence et de produits distillés ont fortement diminué, de respectivement 4,8 millions de barils et 2,3 millions de barils, à la faveur d'une demande solide. "Dans ce contexte, les investisseurs se demandent vraiment quelle direction emprunter et si les cours vont va se stabiliser en attendant le 4 novembre", date de l'entrée en vigueur des sanctions américaines contre les exportations iraniennes de pétrole, a souligné M. Kilduff. Les acteurs du marché redoutent depuis plusieurs mois qu'elles ne conduisent à un déficit de l'offre sur le marché mondial. "A l'approche de la mise en œuvre des sanctions, tout le monde s'empresse d'assurer que le marché va rester suffisamment fourni, comme l'Arabie saoudite, tandis que l'Iran écoule le plus possible de brut", a noté le spécialiste. Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a en effet affirmé à deux occasions, lundi et mardi, que Ryad était prêt à augmenter sa production.
Rebond en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse, mercredi en Asie, sans effacer toutefois les lourdes pertes de la veille liées notamment à un décrochage de nombreux marchés boursiers. Vers 04h00 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en décembre, gagnait 16 cents à 66,59 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en décembre, progressait de 30 cents à 76,74 dollars. Le Brent de la mer du Nord avait cédé la veille 3,39 dollars ou 4,2% sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, avait aussi perdu 4,2% ou 2,93 dollars. "Les marchés pétroliers ont reflété le plongeon des marchés boursiers à un plus bas de deux mois, avant de se reprendre légèrement aujourd'hui", a déclaré Oriano Lizza, analyste chez CMC Markets à Singapour. "Les investisseurs ont été échaudés par les projections économiques plus faibles et la perspective d'un ralentissement de la demande mondiale en pétrole, ce qui a entraîné des activités de prise de bénéfices", a estimé Benjamin Lu, de Phillip Futures. La fédération privée American Petroleum Institute (API) a estimé de son côté mardi que ces réserves avaient progressé de 9,88 millions de barils, ce qui serait le signe d'une moindre demande au sein de la première économie au monde.
Les stocks US augmentent à nouveau fortement Les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont à nouveau fortement augmenté la semaine dernière, tandis que ceux d'essence et d'autres produits distillés ont nettement reculé, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). "Nous sommes face à un rapport mitigé", a commenté John Kilduff de Again Capital. Lors de la semaine achevée le 19 octobre, les réserves commerciales de brut ont gonflé de 6,3 millions de barils pour s'établir à 422,8 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg prévoyaient une hausse plus modeste de 2,5 millions de barils. Les stocks de brut ont au total gonflé de 28,6 millions de barils lors des cinq dernières semaines. Cette forte progression des stocks est notamment liée à la période de maintenance des raffineries aux Etats-Unis, qui voit le traitement du pétrole brut diminuer. Ces raffineries ont fonctionné en moyenne à 89,2% de leurs capacités, en petite hausse toutefois par rapport aux 88,8% atteints la semaine précédente. Également scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont aussi progressé de 1,4 million de barils, pour s'établir à 30 millions de barils. Les réserves d'essence ont, elles, nettement baissé de 4,8 millions de barils, là où les analystes tablaient sur un recul de seulement 1,75 million de barils. Les stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont, quant à eux, diminué de 2,3 millions de barils, soit légèrement plus que le repli de 2 millions de barils anticipé. Ces deux statistiques sont "le reflet d'une forte demande dans un contexte de marché de l'emploi solide", a indiqué M. Kilduff. Le prix du baril de pétrole américain, qui évoluait en petite hausse avant la publication de ces chiffres, était relativement inchangé et prenait 33 cents, à 66,76 dollars, vers 15H10 GMT sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Réserves stratégiques La production de brut s'est quant à elle stabilisée, les Etats-Unis extrayant quotidiennement en moyenne 10,9 millions de barils d'or noir. L'administration américaine a aussi vendu 1,2 million de barils de ses réserves stratégiques, portant à 3,6 millions ses ventes stratégiques lors des trois semaines précédentes. Les exportations ont progressé, passant de 1,78 millions de barils par jour (mbj) à 2,18 mbj. Les importations se sont quant à elles plutôt stabilisées, passant de 7,62 mbj à 7,68 mbj. Les réserves de brut s'inscrivent en baisse de 7,6% par rapport à la même époque l'an dernier mais sont au-dessus de la moyenne des cinq dernières années à cette période. Celles d'essence sont en hausse de 5,7% par rapport à leur niveau d'il y a un an et sont 6% au-dessus de la moyenne des cinq dernières années quand celles de produits distillés sont en hausse de 0,9% par rapport à leur niveau d'il y a un an mais de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Du côté de la demande, les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 20,4 millions de barils par jour de produits raffinés au cours des quatre dernières semaines, en hausse de 3,6% par rapport à la même période l'an dernier. La demande d'essence au cours des quatre dernières semaines a baissé de 1,3% tandis que celle d'autres produits distillés a progressé de 7,0%.