Alors que la production du ciment en Algérie, oscille actuellement entre 25 et 30 millions de tonnes et devrait atteindre les "40 millions de tonnes par an en 2020" ce qui favorisera davantage son exportation, le directeur export et import de l'entreprise de production Lafarge Holcim Algérie, Hafid Aouchiche appelle les acteurs intervenant dans l'export de ciment et de clinker d'œuvrer à adapter les moyens logistiques pour optimiser les opérations d'export justement. M. Aouchiche intervenait lors d'une table ronde sous le thème "La nouvelle stratégie logistique à l'exportation" dans le cadre du Symposium international sur la Trans-logistique le transit et l'entreposage des marchandises. C'est ainsi que l'orateur a beaucoup insisté sur l'intérêt d'adapter les moyens pour l'export de ciment et de clinker, notamment à travers des halls de stockage et des machines destinées au chargement de ces produits sur les navires marchands. Cette adaptation est appelée en particulier dans le secteur du ciment du fait de la grande concurrence présente sur les marchés internationaux de ce produit. A titre d'exemple, les cadences de charges de clinker sur les ports d'autres pays peuvent dépasser les 15.000 tonnes/jour. Elles atteignent jusqu'à 10.000 à 12.000 tonnes/jour en Algérie. Par ailleurs, l'intervenant a indiqué que son entreprise a réalisé près de 350.000 tonnes d'export de ciment et de clinker au cours de l'année 2018. Et à ce propos, il est utile de rappeler au passage qu'au mois d'août dernier seulement, la société LafargeHolcim Algérie a exporté 40.000 tonnes de clinker à partir du port d'Oran. Il s'agissait de la première opération d'exportation de clinker, qui est la matière principale entrant dans la fabrication du ciment, après des opérations d'exportation de ciment (produit fini) réalisées par le groupe depuis le début de l'année, a précisé la même source. Pour rappel également, le groupe LafargeHolcim Algérie possède deux cimenteries situées à M'Sila et à Oggaz (Mascara) et active en partenariat avec le Groupe Souakri Cilas dans une troisième usine située à Biskra. Le nombre total actuel des cimenteries (publiques et privées) en Algérie est de dix-sept (17) d'une capacité globale de 25 millions de tonnes, sachant que la demande nationale a été de 26 millions de tonnes en 2016. Selon les prévisions, la capacité de production du pays devrait augmenter en 2020 à 40,6 millions de tonnes avec 20 millions de tonnes pour le groupe public GICA, et 11,1 millions de tonnes pour LafargeHolcim Algérie ainsi que 9,5 millions de tonnes pour les opérateurs privés. Et pour revenir à la table ronde de mercredi dernier, on notera l'intervention du représentant de l'entreprise publique de services portuaires (Serport), Hacène Benkhrourou, qui, de son côté à tenu à rappeler, lui aussi, la contribution de cette entreprise dans le soutien au secteur logistique, notamment dans les opérations d'export. M. Benkhrourou évoque surtout la formation. Et là, il a saisi l'occasion pour annoncer justement la création en cours d' une école de formation en management portuaire, dont la réception est prévue au courant du 1er trimestre 2019. Pour M. Benkhrourou, une approche basée sur une nouvelle conception des instruments de management et de gestion des missions portuaires est dictée par des enjeux économiques actuels. Il a également insisté sur la nécessité d'une transformation technologique qui permettra la dématérialisation des procédures et une connexion en temps réel entre les différents intervenants dans les opérations portuaires. Pour sa part, l'inspecteur divisionnaire à la direction générale des douanes (DGD), Nassima Berreksi, a fait observer la tendance nationale marquée vers l'export depuis 2016. Elle a ainsi appelé à une plus grande communication entre les différents acteurs concernés pour optimiser l'acte d'exporter, notamment en ce qui concerne le volet logistique. Outre la logistique, Mme Berreksi a noté le manque de connaissance, des opérateurs économiques, des différents mécanismes de réductions fiscales attribuées aux exportateurs, notamment dans le cadre des accords de libre échange auxquels l'Algérie est adhérente. Et justement dans ce cadre, les différents acteurs, pouvoirs publics, services des douanes et institutions impliquées dans l'export travaillent à mettre en place des halls de stockage à proximité des différents ports du pays pour la préservation de la qualité du clinker à exporter, a-t-il fait savoir. Enfin et pour le futur proche, il faut noter que l'Algérie entamera incessamment la production d'un type de ciment utilisé par l'industrie pétrolière, de sorte à couvrir les besoins de l'industrie pétrolière et gazière en ce produit et de l'exporter à l'étranger.