De nombreux chefs d'entreprises algériennes ont affirmé que leur participation à la 1ère édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2018), tenue actuellement au Caire, ainsi qu'aux expositions spécifiques des produits algériens organisées cette année dans plusieurs pays, leur a donné davantage de confiance en leurs capacités d'intégrer les marchés extérieurs. Approchés par l'APS lors de cette foire commerciale du continent africain, organisée du 11 au 17 décembre dans la capitale égyptienne, ces dirigeants d'entreprises nationales se sont dit "confiants" et "capables" de pénétrer les marchés étrangers notamment africain, ajoutant que leurs produits peuvent se prévaloir en termes de qualité et de prix n'ont rien à envier aux produits des pays occidentaux. Au niveau du stand d'une entreprise spécialisée dans la production de pâtes et d'autres produits agroalimentaires, son représentant considère que la participation à la série de salons, organisés dans plusieurs pays par le ministère du Commerce, est un "testeur efficace" de la qualité des produits algériens. Pour lui, la participation de son entreprise à ces différentes manifestations économiques a permis de constater la "convoitise" de ses produits par les consommateurs de ces pays: "A chaque exposition à l'étranger, notre stand ne désemplit point". De son côté, le représentant d'une entreprise de fabrication d'huile d'olive soutient que ces expositions ont permis d'établir des contacts prometteurs. Il a, dans ce contexte, appelé à la poursuite continue de l'organisation de ce type d'expositions car, fait-il valoir, "le contact direct permet d'identifier les partenaires étrangers potentiels et les opportunités d'affaires". Pour sa part, le représentant d'une entreprise de fabrication de produits plastiques a souhaité la mise en place davantage de facilités pour aider les producteurs à exporter leurs marchandises, estimant que les procédures actuelles demeurent "lentes". Il a également appelé à une redéfinition du rôle du Fonds spécial pour la promotion de l'exportation (FSPE) afin d'appuyer plus efficacement les entreprises désireuses de développer leurs activités à l'international. Pour rappel, les 38 entreprises algériennes prenant part à l'IATF-2018, organisée par la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) en collaboration avec l'Union africaine (UA), activent essentiellement dans l'agroalimentaire et les produits agricoles, l'électroménager, l'industrie mécanique et les textiles. Cette foire a pour but de stimuler le commerce intra-africain et soutenir la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) dont l'accord avait été signé en mars 2018 par 44 chefs d'Etat et de gouvernement africains lors du sommet extraordinaire de l'UA à Kigali (Rwanda). La décision d'établir la ZLECA avait été adoptée en 2012 lors de la 18ème session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, tandis que les négociations sur la ZLECA au sein de l'UA avaient débuté en 2015. Cette zone a pour but de constituer un marché unique pour les biens et services au niveau du continent en assurant la libre-circulation des activités et des investissements. Ce qui devrait permettre, selon l'UA, d'accélérer la mise en place de l'Union douanière africaine. Première du genre à l'échelle africaine, l'IATF est une manifestation qui fournit une plateforme de partage et d'échange d'informations sur le commerce, l'investissement et le marché en vue de permettre aux clients, aux fournisseurs et aux pays africains de se joindre, de discuter et de conclure des accords commerciaux. Elle représente un effort de collaboration important entre l'UA et l'Afreximbank et constitue une étape importante vers la réalisation des objectifs de la ZLECA laquelle s'étendra sur un marché unique d'une population africaine de plus d'un (1) milliard de personnes. Une analyse de l'Afreximbank montre que l'une des raisons pour lesquelles le commerce intra-africain est faible, aux environs de 15%, contre 59% en Europe, 51% en Asie et 37% en Amérique du Nord, réside dans le déficit d'accès à l'information sur le commerce et le marché du continent. Parmi les initiatives proposées pour relever ce défi, l'Afreximbank a décidé d'organiser cette foire commerciale intra-africaine tous les deux ans afin de fournir des informations sur le marché et le commerce et servir de contact entre les différents acteurs du commerce africain. Pour rappel, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé les entreprises algériennes à s'orienter vers les marchés africains et à asseoir des ponts logistiques contribuant dans la dynamique du commerce et de la coopération économique algéro-africaine qui demeure en deçà des potentialités existantes. Actuellement, les échanges commerciaux de l'Algérie avec l'Afrique demeurent faibles en ne dépassant pas les 3 milliards de dollars par an et s'effectuent quasiment avec seulement cinq (5) pays du continent. Ces 3 milliards de dollars d'échanges se répartissent entre 1,6 milliard de dollars d'exportations algériennes et de 1,4 milliard de dollars d'importations auprès des pays africains. Les exportations algériennes hors-hydrocarbures vers l'Afrique s'élèvent à 206 millions de dollars seulement, soit 13% du montant global des exportations vers le continent. Dans le cadre du déploiement d'une nouvelle dynamique à travers diverses manifestations économiques algériennes à l'étranger, des expositions spécifiques des produits algériens ont déjà été organisées, cette année, à Washington, Bruxelles, Nouakchott, Doha, Libreville et Dakar.