Un nouveau scandale vient entacher la réputation de l'une des plus grandes banques européennes. Des Irakiens viennent de porter plainte contre BNP-Paribas pour vol et détournement. Selon l'Associated Press, une plainte collective a été déposée contre le groupe bancaire français BNP-Paribas et un exportateur australien de blé. Les plaignants estiment, en effet, que pendant la période allant de 1999 à 2003, ils n'avaient pas pleinement bénéficié du programme des Nations unies portant sur le principe "pétrole contre nourriture" et ce, en raison des pratiques douteuses et frauduleuses des deux compagnies. Pour rappel, en octobre 2005, une enquête appuyée par l'ONU avait mis au jour des pots-de-vin et frais illicites à hauteur de 1,8 milliard de dollars versés au gouvernement de Saddam Hussein, de la part de 2 200 compagnies, parmi lesquelles des firmes américaines, françaises, allemandes et russes. Lancé en décembre 1996, pour contrebalancer les sanctions décrétées contre l'Irak après l'invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, "Pétrole contre nourriture" était rapidement devenu indispensable à la survie de 90% de la population. Il permettait au régime de vendre du pétrole à condition d'en consacrer les recettes à l'achat de biens humanitaires et au dédommagement des victimes de la guerre du Golfe de 1991. Dans leur plainte, déposée sous le type de plainte class-action et au nom d'Irakiens du nord, les plaignants assurent que la BNP-Paribas et le groupe AWB, plus important fournisseur du programme, ont abusé les civils du 10 juin 1999 au 3 juin 2003. Ces mêmes plaignants réclament un dédommagement de 200 millions de dollars (151,6 millions d'euros). Selon cette plainte, la BNP-Paribas a volé les Irakiens "en mettant en place un système", dans lequel, l'argent, qui devait bénéficier aux Irakiens, a été transféré à mauvais escient et était utilisé pour le versement de pots de vin. En effet, les plaignants affirment que la BNP aurait versé 1,5 milliard de dollars, soit prés de 1,14 milliard d'euros, de dessous de table au gouvernement irakien. Avec la divulgation de cette information, la banque BNP-Paribas n'a pas souhaité commenter l'information dans l'immédiat, au contraire, elle a souhaité garder le silence, chose qui prouve le degré d'implication de cette banque dans cette histoire. De sa part, le groupe AWB n'a pu être joint vendredi. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que la banque française se fait épingler pour des mouvements de capitaux douteux. La banque a été mêlée, il y quelques mois de cela, à une affaire de blanchiment d'argent en Espagne. En Algérie, où la banque s'est portée candidate pour le rachat de 51 % du capital du crédit populaire d'Algérie, BNP-Paribas s'est rendue coupable d'une grave infraction à la réglementation pour ce qui est du rapatriement des capitaux. En effet, la banque a omis de transférer des swifts qu'elle a bloqués à New York durant plusieurs mois alors que la réglementation aurait voulu qu'ils soient rapatriés au bout de 72 heures. Une omission, qui a coûté cher au client, qui a perdu et sa liberté et son usine. Des faits qui devraient nous donner à réfléchir