Le Front Polisario a condamné et rejeté "catégoriquement", mardi, tout accord commercial entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc incluant "illégalement" les territoires sahraouis occupés, soulignant qu'il sera considéré "nul et non avenu". S'exprimant après le refus du Parlement européen d'un débat public réclamé par une centaine d'eurodéputés sur l'amendement de l'accord UE-Maroc qui prévoit l'extension "illégale d'avantages commerciaux aux territoires sahraouis occupés", le Front Polisario a dénoncé, dans un communiqué, un "accord conclu à huis clos" et qui passe outre "l'avis du peuple du Sahara occidental et viole le principe de la souveraineté permanente du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles". En tant que représentant unique et légitime du peuple du Sahara occidental et conformément aux résolutions des Nations unies, le Front Polisario a affirmé qu'un "tel accord est nul et non avenu", car il institutionnalise, a-t-il mentionné, "la planification et l'exploitation effrénée des ressources naturelles du peuple sahraoui" et s'oppose à la justice européenne et internationale. Cet accord "enfreint et contredit fatalement les décisions de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ayant rejeté tout accord incluant les territoires du Sahara occidental occupé et ses eaux adjacentes sans consentement du peuple sahraoui", a-t-il expliqué. "C'est un exemple clair de vol qualifié orchestré délibérément contre la volonté du peuple du Sahara occidental", a ajouté la même source, précisant que ce texte a été "concocté dans l'urgence pour assurer sa ratification par le Parlement européen dans sa configuration actuelle, grâce à la connivence de deux Etats membres essentiels de l'Union européenne", a fait savoir le Front Polisario, faisant allusion à la France et l'Espagne, soutenant l'occupant marocain. S'élevant contre une décision "arbitraire" et "organisée", le Font Polisario a souligné que l'accord UE-Maroc incluant "illégalement" les territoires sahraouis témoigne du "mépris avec lequel les institutions judiciaires européennes sont traitées par le Conseil européen et la Commission". "C'est aussi un mépris total pour les principes et les valeurs fondatrices de l'établissement de l'Union européenne", a encore relevé le Front Polisario, précisant dans ce contexte que "conclure et ratifier cet accord signifierait aussi légitimer l'occupation illégale marocaine du Sahara occidental". "Les revenus provenant de tels accords illégaux sont utilisés par le Royaume du Maroc pour financer son occupation du Sahara occidental au mépris de la légalité et du droit international", a souligné également le communiqué. Notons que des eurodéputés ont dénoncé mardi la décision prise par le Parlement européen (PE) de refuser un débat public sur le projet d'extension de l'accord commercial Maroc-UE aux territoires sahraouis occupés, alors que des questions sans réponses subsistent, ont-ils affirmé, sur le scandale du lobbying marocain et sur la transgression des arrêts de la Cour de justice européenne (CJUE) ayant annulé des accords similaires dans le passé. Des parlementaires du Groupe des Verts/Alliance Libre européenne au sein du Parlement européen (PE) ont appelé dans ce contexte au rejet "sans réserve" de l'accord Maroc-UE incluant "illégalement" les territoires sahraouis occupés, exigeant que la Cour de l'Union européenne de justice (CJUE) émette un avis avant tout vote sur ce texte.
Exploitation illégale des ressources sahraouies Le parlement de la province d'Emilie-Romagne (Nord d'Italie) a dénoncé, dans une recommandation, l'accord commercial entre l'Union Européenne (UE) et le Maroc incluant les territoires sahraouis, estimant qu'il s'agit là du "pillage" et de l'"exploitation illégale" des ressources du peuple sahraoui, toujours sous le joug de l'occupation marocaine. "Le Sahara Occidental est un pays occupé qui attend toujours l'application de la légalité internationale et la décolonisation, à travers l'organisation du référendum d'autodétermination", a indiqué le parlement de cette province italienne, dans une recommandation rendue publique à l'issue d'une séance de débats qui s'est déroulée en présence de députés représentant les différents partis politiques italiens. Dans cette recommandation, le parlement affirme que toute exploitation des ressources sahraouies dans le cadre d'un accord avec le Maroc constituait une "exploitation illégale", à laquelle les pays européens ne devraient guère y adhérer. Le Parlement dénonce "tout autre accord contraire aux arrêts de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) qui a déjà émis sa décision", appelant les gouvernements de l'UE et compagnies européennes à "prendre conscience" et à rejeter toute exploitation illégale des ressources d'un peuple, dans le cadre d'un accord avec son occupant". Les représentants des partis politiques au sein de cette instance législative ont exprimé le souhait de voir la légalité et le Droit internationaux appliqués au Sahara Occidental, en vue de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, d'amener le Maroc à "s'engager sérieusement dans les efforts internationaux visant à trouver une solution juste et définitive à ce long conflit et d'instaurer la sécurité et la stabilité dans la région". Le parlement réaffirme le soutien de la province à la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l'indépendance, tout en continuant à prêter aide aux réfugiés sahraouis, à travers la réalisation de projets et la poursuite de l'appui aux secteurs névralgiques, dont l'enseignement, la santé et l'eau. La présidente de la province italienne, accompagnée de plusieurs parlementaires et militants de la société civile d'Emilie-Romagne, a effectué une visite dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés, lors de laquelle elle a rencontré le président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali et participé à plusieurs célébrations organisées par le peuple sahraoui, outre la signature d'accords de jumelage et d'amitié entre des villes de la province et des daïras de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et la mise en œuvre de plusieurs projets humanitaires. La province Emilie-Romagne dont la capitale est la Bologne est située au nord de l'Italie. Elle compte près de 4.3 millions d'habitants.