Le secteur du bâtiment est le premier consommateur d'énergie en Algérie, il absorbe 41% de la consommation totale d'énergie finale, a indiqué mardi à Alger un responsable à l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue). "C'est un secteur non productif mais énergivore, puisque il consomme 41% de l'énergie finale, devançant le secteur agricole qui absorbe 33 % de l'énergie ainsi que le secteur industriel et celui des transports avec des taux respectifs de 19% et 7%", a précisé le chef de département bâtiment auprès de l'Aprue,Tahar Moussaoui. Dans sa communication présentée lors d'un séminaire sur la maîtrise de l'énergie dans le secteur du bâtiment en Algérie, tenu en marge du Salon de l'électricité et des énergies renouvelables à Alger, ce responsable a expliqué que ce taux très élevé interpelle les pouvoirs publics qui ont lancé le programme national de l'efficacité énergétique (PNEE) via l'Aprue afin d'agir sur le secteur de la construction et du bâtiment et réduire l'augmentation de la consommation énergétique. Selon ses propos, le parking du logement qui dépasse actuellement huit (8) millions de logements est "obsolète" en terme d'efficacité énergétique, d'où "l'urgence" d'agir sur le secteur du bâtiment pour modérer cette consommation effrénée de l'énergie. Il a cité plusieurs facteurs qui accélèrent la demande en énergie domestique dans ce secteur notamment le parc immobilier toujours en constante augmentation, les services (hôtelleries, hôpitaux...), la croissance démographique. "L'objectif c'est de réduire la consommation résidentielle et tertiaire de 10 à 15 % d'ici l'horizon 2030", a-t-il affirmé, ajoutant que la politique nationale de l'efficacité énergétique mise sur les nouveaux logements à travers l'introduction de certains normes dont l'isolation thermique des bâtiment et le double vitrage afin d'éviter la déperdition énergétique. "L'objectif c'est d'isoler 2.500 équivalent logements par année, le programme concerne également le secteur tertiaire (bureaux, hôtels, hôpitaux).", a-t-il précisé. Pour l'éclairage domestique, il a évoqué la distribution de 10 millions de lampes économiques depuis début 2018 subventionnées par l'Etat à hauteur de 50%. Evoquant le volet législatif, il a expliqué que la réglementation concernant les normes thermiques des bâtiments neufs existe dans la nouvelle loi, mais elle ne concerne pas les bâtiments individuels, ni la réhabilitation thermique du vieux bâti. "Nous comptons remédier à cela dans la nouvelle loi qui devrait sortir vers 2019- 2020 à travers un décret sur la construction éco-énergétique en Algérie", a-t-il assuré. Il a rappelé les objectifs du programme national d'efficacité énergétique qui se résume en quatre points : la réalisation de projets d'isolation thermique de logements, de réhabilitation thermique, l'installation de chauffe-eau solaires individuels et la diffusion de lampes LED pour les ménages et l'éclairage public. Evoquant l'économie énergétique au niveau du secteur industriel, ce responsable a affirmé qu'il consiste entre autres à faire des audits énergétiques, des études de faisabilité, des aides à l'investissement. A ce propos, il a cité la convention signée dernièrement entre l'Aprue et le groupe pétrolier Sonatrach lui permettant de réduire sa consommation énergétique au niveau de tous ses locaux. "Nous avons audité le groupe avant la mise en place de la norme ISO 50001 qui détermine comment gérer l'énergie afin qu'il (Sonatrach) réduise sa consommation ", a-t-il dit. Il a rappelé que dans le secteur de l'industrie, la loi algérienne exige que tout industriel dépassant les 200 TEP (Tonne équivalent pétrole) par an doit se faire auditer, tous les 3 ans, afin de réduire sa consommation énergétique. L'infraction à cette règle soumis l'entreprise au payement d'une taxe énergétique importante qui va directement dans le Fonds national pour la maitrise de l'énergie. Résumant les objectif principaux du nouveau programme national de l'efficacité énergétique (PNEE), il a affirmé qu'il s'agit de réduire graduellement la croissance de la demande énergétique et donner de la visibilité aux investisseurs potentiels pour créer un marché des énergies. A travers ce programme, l'Algérie espère économiser jusqu'à 63 millions de TEP et générer 120.000 emplois à l'horizon 2030-2035.