Les retombées économiques et sociales de l'intégration de la dimension efficacité énergétique dans les différents secteurs sont multiples. Surtout en ces temps de tarissement des recettes financières et le déclin du volume de la production des sources naturelles traditionnelles. Même si un retard a été enregistré par rapport notamment à nos voisins marocains, le gouvernement a établi un vaste programme visant l'efficacité énergétique. Appelé nouveau programme national d'efficacité énergétique (PNEE), son lancement est prévu pour le début de l'année prochaine. Chargée de la mise en œuvre dudit programme, l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) a indiqué que l'objectif visé est l'isolation thermique de 100 000 logements/an, la diffusion de 10 millions de lampes à basse consommation et la conversion de 1,3 million de véhicules au GPL à l'horizon 2030. En un mot, il s'agit de la réduction de la forte croissance de la consommation d'énergie, en donnant la visibilité aux investisseurs potentiels dans le domaine de la production énergétique. Le montant dégagé pour ce programme est de 900 milliards DA dont 54% assurés par l'Etat. Les différents projets concernés permettront d'économiser 93 millions de TEP, d'éviter l'émission de 200 millions de tonnes équivalents de CO2 et de créer près de 180 000 postes d'emploi d'ici 2030. Dans le secteur des transports, il est prévu de convertir 50 000 véhicules particuliers au GPL entre 2016 et 2020, et 70 000 pour la période 2021-2025, et 100 000 pour 2026-2030, soit un total de 1,3 million de véhicules, avec un apport de l'Etat de 50% des coûts. En outre, 11 000 bus devraient être convertis au gaz naturel carburant (GNC), l'Etat assurant 100% des coûts. D'après les données de l'Aprue, le programme qui concerne également le secteur du bâtiment prévoit l'isolation thermique de 100 000 logements annuellement (mur, toiture, double vitrage), permettant une économie d'énergie de 25 millions TEP sur 30 ans (durée de vie d'un logement). L'Etat assurera 80% des coûts d'isolation, et ce plan permettra non seulement de contribuer à la généralisation des bonnes pratiques dans la conception architecturale de l'habitat mais aussi de développer une industrie locale des isolants et de promouvoir la création de bureaux d'architecture spécialisés en efficacité énergétique. Dans le domaine de l'éclairage, l'objectif est de diffuser 10 millions de lampes à basse consommation/an. En parallèle, il sera interdit d'importer les lampes à incandescence à partir de 2016 alors que l'interdiction totale de la commercialisation de ce type de lampes est prévue pour 2020. S'étalant sur 15 années, ce programme constitue véritablement une opportunité pour développer à grande échelle l'efficacité énergétique en Algérie, mais sa réussite sur le terrain nécessite l'implication effective de l'ensemble des secteurs et aussi des médias et des bailleurs de fonds notamment.