Le ministère saoudien de l'Énergie a indiqué au Financial Times qu'il n'y aurait pas de changements dans la politique du royaume arabe de vente du pétrole en dollars américains. Certains médias avaient supposé que ces mesures puissent être adoptées pour empêcher le Congrès américain de promulguer une loi anticartels. Le ministère saoudien de l'Énergie a réfuté dans un communiqué les propos véhiculés par certains médias selon lesquels l'Arabie saoudite envisagerait de réduire le rôle du dollar US dans son commerce du pétrole, relate The Financial Times. Ces informations "sont inexactes et ne reflètent pas la position de l'Arabie saoudite sur cette question", indique le ministère, ajoutant que la politique de longue date du royaume arabe en matière de commerce de pétrole en dollars "a bien servi les objectifs de sa politique financière et monétaire". Cette déclaration intervient après que la semaine dernière certains médias aient relaté que Riyad envisageait d'abandonner le dollar américain dans son commerce du pétrole si les États-Unis adoptaient la loi anticartels dite Nopec (No Oil Producing and Exporting Cartels Act). Si la Nopec voyait le jour, cela aurait de lourdes conséquences pour les 14 États membres du cartel pétrolier de l'Opep. Cette loi modifierait en effet la loi antitrust américaine adoptée en 1890, le Sherman Anti-Trust Act, et les pays de l'Opep pourraient être poursuivis pour collusion car il serait alors illégal qu'ils concluent entre eux des accords sur la production de pétrole ou de gaz, ou encore sur leurs prix. À l'heure actuelle, l'Arabie saoudite contrôle un dixième de la production mondiale de pétrole. Près de 60% des transactions sont payées en dollars. D'autre part, Riyad a investi près de 1.000 milliards de dollars dans l'économie des États-Unis et 160 milliards de dollars dans les bons du Trésor américain. En outre, le cours du riyal saoudien est ancré à celui du dollar depuis 1986. Auparavant, la Russie et l'UE avaient déclaré leur intention de réduire leur dépendance vis-à-vis de la monnaie américaine dans le commerce des hydrocarbures. "Il est aberrant que l'Europe règle 80% de sa facture d'importation d'énergie - qui s'élève à 300 milliards d'euros par an - en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d'énergie nous proviennent des États-Unis", avait estimé en décembre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. La Russie a réussi, quant à elle, à diminuer sa dépendance au dollar, écrivait en novembre dernier The Wall Street Journal.