La hausse des prix irrite Trump Un tweet de Donald Trump a fait plonger les cours de l'or noir de plus de 2 dollars lundi avant qu'ils ne repartent à la hausse, rassurés par la fermeté de l'organisation. La «guerre» des prix a été relancée par le président américain. Un projet de loi visant à empêcher l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à réguler le marché pétrolier a été sorti de ses tiroirs. Baptisé «No Oil Producing and Exporting Cartels Act of 2019» ou Nopec il a été déposé au début du mois de février devant la Chambre des représentants et du Sénat américains. S'il venait à être adopté, il permettrait à l'administration américaine de poursuivre tout groupe de pays s'accordant pour influencer les prix du pétrole en ajustant leur production. Pas besoin d'être grand clerc pour conclure que c'est la coalition Opep-non Opep qui est ciblée, à commencer par sa figure de proue l'Arabie saoudite dans le collimateur de la Maison-Blanche depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018 dans l'enceinte du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. En attendant que cette «pétro-bombe» aux conséquences incalculables soit opérationnelle, le successeur de Barack Obama use de méthodes plus classiques: intimidations, menaces, injonctions pour faire baisser le prix du baril et ceux de l'essence à la pompe. «Les prix du pétrole montent trop. L'Opep, s'il vous plaît, détendez-vous et gardez votre calme. Le monde ne peut pas encaisser une hausse des prix - trop fragile!» a-t-il écrit dans un message posté sur Twitter. Donald Trump a fait mouche. Le prix du baril de Brent, référence du pétrole algérien, a plongé de plus de 2 dollars à Londres avant qu'il ne reparte à la hausse mardi et mercredi. L'Opep n'a pas bronché! Elle est restée ferme, inébranlable. «L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés continueront d'appliquer leur accord de réduction de la production en dépit des critiques du président américain Donald Trump», a déclaré mardi dernier une source de l'Opep citée par Reuters. L'Opep et ses alliés continueront d'appliquer leur accord d'encadrement du marché jusqu'à ce que les stocks commencent à baisser par rapport à leur niveau actuel pour revenir vers leur moyenne sur cinq ans a affirmé le même canal d'information. «Il ne fait aucun doute que nous continuerons de réduire la production selon nos plans et nous ferons en sorte d'avoir l'adhésion la plus forte à ces mesures», a ajouté la même source. Le marché qui a aussitôt réagi à cette mise au point. Il a enregistré deux séances consécutives de hausse. Hier vers 16h00 à Alger le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait à 66,00 dollars. Soit une hausse de 64 cents par rapport à la séance de la veille. Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que le président américain use de ce stratagème pour faire baisser les prix. Le 30 juin 2018 il avait sollicité le roi Salmane d'Arabie saoudite pour lui demander d'augmenter la production de 2 millions de b/j pour faire face à l'embargo qui pèse sur l'Iran et le Venezuela. «Je viens de parler au roi saoudien Salmane et j'ai demandé à l'Arabie saoudite de relever sa production pétrolière jusqu'à peut-être deux millions de barils pour compenser les pertes causées par les troubles et les dysfonctionnements en Iran et au Venezuela [...]. Il l'a accepté», avait écrit le locataire de la Maison-Blanche sur sa page Twitter. Riyadh qui est dans une autre logique, tout comme l'Algérie et ses autres partenaires de l'alliance Opep-non Opep, veut un baril à 80 dollars, voire plus pour équilibrer sa balance commerciale qui a accusé un déficit commercial de près de 100 milliards de dollars en 2015. En attendant que cet objectif soit atteint, les statistiques font état d'un effort considérable pour que soit respecté l'accord de la baisse de production de 1,2 million de barils/jour, de l'alliance Opep-non Opep, conclu le 8 décembre 2018, entré en action depuis le 1er janvier 2019. L'Opep a encore fortement réduit sa production en janvier, avec un effort marqué de l'Arabie saoudite. La production totale de l'Organisation a atteint 30,81 millions de barils par jour, soit 797.000 b/j de moins qu'en décembre, alors que son leader, le Royaume wahhabite, a encore fortement contribué à l'effort de limitation de la production, en pompant 350.000 b/j de moins qu'en décembre. Trump peut toujours tweeter...