Donnant un moment l'impression qu'il était absent de la vie politique, le peuple Algérien en sortant dans la rue pour s'y exprimer, s'assume, au-delà de ses différences identitaires et idéologiques. Intervenant, dimanche, à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, Professeur des universités en sciences du langage, Abderrezak Dourari, considère fondamental de " rentabiliser " cette mobilisation pour asseoir sur des bases solides " le futur Etat Algérien " fondé sur la volonté populaire. De la persistance de la crise politique en Algérie, celui-ci estime qu'en prenant en compte l'article 8 de la Constitution stipulant que le peuple est dépositaire de la souveraineté nationale, celui-ci possède légitimement les capacités de se doter des institutions propres à le représenter à travers les représentants qu'il aura acceptés. Selon M. Dourari, pour assurer avec succès la période de transition, il prévient contre toute précipitation susceptible de gâcher ce qui a été gagné par la mobilisation populaire. Pour respecter une forme consensuelle du transfert du pouvoir, il propose de créer une " instance présidentielle constituée de trois personnes ", à laquelle serait transmis celui détenu actuellement par M. Bensalah, laquelle instance, poursuit-il, se chargerait ensuite de nommer un gouvernement de transition " sur la base de compétences ". De la position de l'armée à laquelle, dit-il, a laissée " une patate chaude " par des politiques " pas très responsables ", il constate qu'elle se trouve aujourd'hui contrainte de gérer, à la fois, une défense nationale " très compliquée ", en même temps qu'une situation politique créée dans le pays par suite de la contestation. . Pour l'invité, il est logique dans ces conditions, que la classe politique prenne sa part de responsabilité dans la solution de la crise, afin que celle-ci soit dépassée et que l'on débouche enfin sur la création d'un Etat stable et fort prenant en compte l'intérêt de ses partenaires étrangers.