L'agriculture est l'un des secteurs les plus actifs et le plus satisfaisant ces dernières années. Et pas plus tard que lundi dernier, la ministre de l'Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, a livré des chiffres sur l'agroalimentaire. Ainsi la ministre a fait savoir à partir de Boumerdès que près de 241 milliards de dinars d'investissements (publics et privés) ont été enregistrés dans le secteur agroalimentaire en 2018 à l'échelle nationale. "Une grand partie de ce montant, enregistré auprès de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement, relève du secteur privé", a ajouté la ministre, dans son intervention à l'issue de l'inauguration du Centre technique des industries agroalimentaires et d'une visite d'inspection à l'Office national de recherche biologique et minière de la ville de Boumerdès. De plus, Mme Tamazirt a indiqué la création prévisionnelle de 20.000 emplois grâce à ces investissements. Au passage, il est important de noter que selon le professeur Chaib Baghdad de la faculté des sciences économiques de l'université "Abou Bekr Belkaid" de Tlemcen, le secteur agroalimentaire occupe 23% de la population active en Algérie. Intervenant à l'occasion de la tenue, au mois de mars dernier, à l'Ecole supérieure de management de Tlemcen (ESMT), de la seconde journée de réflexion sur les stratégies et l'entreprenariat dans le secteur agroalimentaire, cet enseignant universitaire a indiqué que ce secteur recense au total 1,6 million de personnes, soit 23% de la population active, au niveau de 23.000 entreprises dont 300 publiques. Abordant le thème "l'agroalimentaire en Algérie, entre la préservation d'une sécurité alimentaire et la pérennité du secteur", Pr Chaib Baghdad a fait savoir qu'en moyenne 45 pc du budget familial est consacré à l'alimentation, alors que celles moins aisées consacrent plus de 50 pc à cette fin, sachant que 75% des besoins alimentaires sont importés en raison de l'insuffisance de la production agricole. A Boumerdès, lundi dernier, la ministre de l'Industrie et des Mines a tenu à souligner la "grande importance" dévolue au secteur agroalimentaire en Algérie. Avec près de 23.0000 entreprises actives, le secteur contribue à raison de 50% dans la production nationale industrielle. Il présente, en outre, un taux de croissance de 6%/an qui le classe "2ème exportateur national après les hydrocarbures". Par ailleurs et dans le cadre de " l'objectif du divertissement de l'économie nationale et la libérer de la dépendance aux hydrocarbures ", la ministre a mis en exergue les stratégies de développement mises en place par les autorités publiques, estimant qu'"il est possible de réaliser cet objectif à travers, notamment, la création d'espaces de dialogue et de consultation entre producteurs, opérateurs et responsables du secteur, parallèlement à la réalisation des structures nécessitées pour ce faire." Et dans la perspective de réduire le volume des importations en agroalimentaire, tout en relevant son taux d'intégration, Djamila Tamazirt a appelé à l'impératif "soutien de la production nationale", avant de recommander l'"encouragement d'un partenariat entre l'agriculteur-producteur, et l'opérateur industriel, parallèlement au soutien des conseils interprofessionnels des différentes filières agricoles." Il est utile de rappeler que le professeur Chaib Baghdad de la faculté des sciences économiques de l'université "Abou Bekr Belkaid" de Tlemcen, a indiqué au mois de mars denrier que 75% des besoins alimentaires sont importés en raison de l'insuffisance de la production agricole. Entre autres entraves à l'industrie agroalimentaire, il a cité le modèle de consommation qui ne cadre pas avec les potentialités réelles existantes dans le secteur agricole, une certaine complexité et délicatesse de la ration alimentaire (penchant sur les céréales, sucre, café et huile) et l'insuffisance des entreprises spécialisées dans le domaine agroalimentaire. Pour lui, l'élasticité de la demande et celle de l'offre peuvent relancer ce secteur en Algérie, faisant savoir que les pouvoirs publics ont effectué une autoévaluation du domaine, relancé le centre technique dédié aux industries agroalimentaires et insisté sur la vulgarisation et la sensibilisation autour de la sécurité alimentaire. A noter enfin que la ministre de l'Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt a inauguré à Boumerdès le Centre technique des industries agroalimentaires avant de prendre part à la cérémonie de la célébration du 45ème anniversaire de la fondation de l'Office national de recherche géologique et minière.