S'exprimant à l'occasion de la rencontre de réflexion sur les stratégies et l'entreprenariat dans le secteur agroalimentaire, tenue à l'Ecole supérieure de management de Tlemcen (ESMT), le professeur Chaib Baghdad de la faculté des sciences économiques de l'université «Abou Bekr Belkaid», a affirmé que le secteur agroalimentaire occupe 23% de la population active en Algérie. Selon cet enseignant universitaire, a indiqué que ce secteur recense au total 1,6 millions de personnes, soit 23% de la population active, au niveau de 23.000 entreprises dont 300 publiques. Dans sa communication, l'intervenant a notamment fait savoir en matière d'agroalimentaire en Algérie, «entre la préservation d'une sécurité alimentaire et la pérennité du secteur», qu'en moyenne 45% du budget familial est consacré à l'alimentation, alors que celles moins aisée consacrent plus de 50 % à cette fin, sachant que 75% des besoins alimentaires sont importés en raison de l'insuffisance de la production agricole. Parmi les autres entraves à l'industrie agroalimentaire, Chaib Belkaid a également cité le modèle de consommation qui ne cadre pas avec les potentialités réelles existantes dans le secteur agricole, une certaine complexité et délicatesse de la ration alimentaire (penchant sur les céréales, sucre, café et huile) et l'insuffisance des entreprises spécialisées dans le domaine agroalimentaire. Dans ce sens, a-t-il souligné l'élasticité de la demande et celle de l'offre qui peuvent relancer ce secteur en Algérie, faisant savoir que les pouvoirs publics ont effectué une auto-évaluation du domaine, relancé le centre technique dédié aux industries agroalimentaires et insisté sur la vulgarisation et la sensibilisation autour de la sécurité alimentaire. De son côté, le professeur émérite Jean-Louis Rastoin de Montpellier (France) a souligné l'importance de la durabilité dans le positionnement stratégique pour les entreprises agroalimentaires méditerranéennes. Pour cet intervenant, la malnutrition, l'instabilité des prix, les changements climatiques et l'asymétrie dans le partage de la valeur créée constituent autant de qualificatifs pour le secteur agroalimentaire mondial. Aussi, a-t-il rappelé, dans ce contexte, l'initiative du professeur Slimane Hachi, Directeur général du Centre national de recherche en préhistoire et histoire (CNRPAH), visant à labelliser le couscous comme produit d'Afrique du nord. Pour sa part, et en matière d'innovation, Sid Ahmed Ferroukhi, enseignant associé à l'Ecole nationale supérieure de l'agriculture (ENSA) d'Alger, s'est penché sur les innovations et la création des startups dans les filières agroalimentaires en Algérie en vue d'une meilleure adaptation et d'une anticipation dans le contexte de la prospective alimentaire. Dans le sens de l'innovation technologique, Sid Ahmed Ferroukhi invite les chercheurs à écrire l'histoire de l'agriculture et des agriculteurs en Algérie. Dans ce cadre, il a cité des exemples de nouvelles startups algériennes évoluant dans les secteurs de la restauration par Internet, le transport par taxi, la qualité de l'eau et la protection de dromadaires et de chameaux par bracelets électroniques. Abondant dans le domaine de l'innovation, Meriem-Hind Ben-Mahdi, professeur à l'Ecole supérieure des sciences vétérinaires (ESSAIA) d'Alger, a insisté sur la valorisation des produits du terroir. Pour cette intervenante, les produits provenant du savoir-faire ancestral doivent être labellisés, à l'instar de la Chedda de Tlemcen. Dans ce sens dira-t-elle : « après les coteaux d'Algérie en 1970, trois autres produits labellisés en 2016 sont la figue sèche de Beni Maouche, l'olive de Sig ou Sigoise et la datte « Deglet Nour » de Tolga. Pour la tenue d'un workshop animé par les directeurs des antennes de Tlemcen de l'ANSEJ, ANGEM, CNAC, ANEM, du programme «PAP ENPARD Algérie» et de la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs de Tlemcen.