La part de la production des pays membres de l'OPEP a atteint 42% du volume global de pétrole brut produit en 2018, selon les données de la 54ème édition du Bulletin statistique annuel (ASB) publié par l'Organisation sur son site web. Ainsi, l'Opep a produit 31,755 millions de barils par jour (mb/j) en 2018, alors que la production mondiale totale était de 75,78 mb / j, note la même source. Toutefois, le bulletin précise que la production de pétrole de l'Opep avait diminué de 415. 000 b / j, soit de 1,3% en glissement annuel, tandis que la production de brut des pays non membres de l'OPEP avait augmenté de 1,628 mb / j, ou de 3,8%. Globalement, la production mondiale de pétrole a fortement augmenté en 2018 de 1,213 mb / j, soit 1,6% par rapport à 2017. Cette hausse constitue un record historique et la croissance annuelle la plus élevée depuis 2015, note l'Opep. En 2018, les trois principaux pays producteurs de pétrole brut étaient les Etats-Unis (10,96 mb / j), la Russie (10,53 mb / j) et l'Arabie saoudite (10,32 mb / j). Quant à la demande mondiale de pétrole, elle a augmenté en 2018 de 1,5% sur un an, avec une moyenne de 98,73 Mb / j , les plus fortes hausses ayant été enregistrées dans la région Asie et Pacifique (notamment la Chine et l'Inde) et l'Amérique du Nord. La demande de pétrole dans les pays de l'OCDE a fortement augmenté pour la quatrième année consécutive en 2018, tandis que la demande de pétrole dans les pays membres de l'OPEP a légèrement diminué après avoir augmenté en 2017. Les distillats et l'essence représentaient environ 55% de la demande mondiale de pétrole en 2018, avec une tendance à la hausse. Les besoins en mazout résiduel représentaient environ 7,2% de la demande totale en mazout en 2018.
L'Opep a exporté 24,67 Mb /j de pétrole brut en 2018 Par ailleurs, les pays de l'Organisation ont exporté en moyenne 24,67 mb / j de pétrole brut en 2018, soit une légère augmentation d'environ 14.000 b / j, ou 0,1%, par rapport à 2017. Suivant la tendance des années précédentes, la majeure partie du pétrole brut provenant de pays membres de l'OPEP ( 15,86 Mb / j ou 64,3% ) a été exportée vers la région Asie et Pacifique. Des volumes considérables de pétrole brut , environ 4,58 mb / j ont également été exportés vers l'Europe en 2018, ce qui représente une baisse par rapport aux 4,65 mb / j enregistrés en 2017. L'Amérique du Nord a importé 2,81 mb / j de pétrole brut des pays membres de l'OPEP, qui était d'environ 406. 000 b / j, ou 12,6%, moins que les volumes de 2017. Pour ce qui est des exportations de produits pétroliers des pays membres de l'OPEP, elles ont été en moyenne de 4,71 Mb / j en 2018, soit une hausse d'environ 784. 000 b / j, ou 20,0%, par rapport à 2017. Quant aux importations de produits pétroliers par les pays membres de l'OPEP, elles se sont établies à 2,62 mb / j en 2018, 593. 000 b / j, ou 29,3%, plus élevé qu'en 2017. Par ailleurs, les réserves mondiales prouvées de pétrole brut s'élevaient à 1, 498 milliards de barils à fin 2018, en légère hausse de 0,4% par rapport au niveau de 1, 492 milliards atteint fin 2017. Les réserves de pétrole brut prouvées dans les pays membres de l'OPEP ont légèrement diminué de 0,2% à 1 ,189 milliards de barils à la fin de 2018 pour la deuxième année consécutive. A la fin de 2018, les réserves mondiales de gaz naturel prouvées ont augmenté de 0,7% pour atteindre environ 203, 2 trillion de mètres cubes standard. Les réserves de gaz naturel prouvées dans les pays membres de l'OPEP s'élevaient à 72, 68 trillion de mètres cubes standard fin 2018, en hausse de 0,6% par rapport à fin 2017. Concernant la capacité mondiale des raffineries, elle a augmenté de 876. 000 baris / jour calendrier (b / cd) pour s'établir à 99,51 Mb / cd en 2018. La région Asie-Pacifique, en particulier la Chine, ainsi que le Moyen-Orient, ont contribué le plus au renforcement de la capacité de raffinage. La capacité de raffinage dans les pays de l'OCDE a légèrement diminué en 2018 par rapport à 2017, l'expansion de la capacité en Amérique du Nord étant contrebalancée par les fermetures en Europe. A l'échelle mondiale, le débit de raffinage a augmenté de 1,6% pour atteindre 84,94 Mb / j en 2018, les plus fortes hausses ayant été enregistrées dans la région Asie et Pacifique, en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient. Le panier de référence de l'OPEP s'est établi en moyenne à 69,78 dollars / b en valeur nominale en 2018, contre 52,43 dollars/ b en 2017, soit une augmentation de 17,35 dollars / b, ou 33,1%. Le niveau de volatilité était de 6,59 dollars / b, ou 9,4%, par rapport à la moyenne annuelle.
Efforts conjoints des pays à l'origine de la stabilisation des marchés Les efforts conjoints des pays ont permis de contribuer très fortement à la stabilisation et à l'équilibre des marchés pétroliers, a affirmé dimanche à Djedda (Royaume d'Arabie Saoudite) le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab. Dans une déclaration à la presse en marge de la tenue de la 14ème réunion du Comité ministériel conjoint de Monitoring des pays Opep et non Opep, signataires de la déclaration de coopération (JMMC), M. Arkab a indiqué que "ces efforts doivent être poursuivis et intensifiés pour atteindre les objectifs attendus sur le moyen et long terme". "Les marchés répondent positivement à l'effort collectif, ce qui témoigne de l'efficacité des mécanismes mis en œuvre par les 24 pays Opep et non Opep et de la crédibilité de leur démarche", a-t-il estimé selon un communiqué du ministère de l'Energie. M. Arkab s'est dit, en outre, "satisfait à ce propos de la convergence des points de vue et de la bonne coordination qui caractérise les relations entre pays Opep et non Opep". Il a également mis en avant "le rôle déterminant de l'Algérie qui a rendu possible l'historique accord d'Alger du 28 septembre 2016 et dont a découlé la réussite de tout le processus actuel". Selon le communiqué, M. Arkab a eu des entretiens, à Djedda avec ses homologues, ministres des pays Opep et non Opep membres du JMMC. Il s'est également entretenu avec le président de l'Opep, M. Khalid Al-Falih et le Secrétaire Général de l'Opep, M. Mohamed Barkindo. Avec le ministre saoudien de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minérales, Khalid Al Falih, les entretiens ont porté sur "l'évolution des marchés pétroliers qui, selon les deux ministres, sont en voie de stabilisation grâce aux efforts menés conjointement par les pays Opep et non Opep". M. Arkab et le ministre saoudien se sont également montrés "satisfaits de l'excellent niveau de conformité des pays Opep et non Opep signataires de la déclaration de coopération" et ont appelé à "maintenir les efforts pour assurer la stabilisation des marchés sur le moyen et long terme". Les deux ministres ont abordé aussi "les voies et moyens pour maintenir le dialogue entre tous les pays producteurs dans un cadre institutionnel afin de préserver l'équilibre du marché et assurer les investissements futurs dans l'industrie pétrolière et ceux au bénéfice, aussi bien des pays producteurs que des pays consommateurs". Par ailleurs, M. Arkab s'est entretenu avec ses homologues, respectivement, Emirati M. Suhail Al-Mazrouei et Vénézuélien M. Manuel Salvador Quevedo Fernandez, ainsi qu'avec le ministre de l'Energie de la République d'Azerbaïdjan, Parviz Shahbazov. Selon la même source, les parties ont évoqué "l'évolution des marchés pétroliers et les perspectives pour 2019 de même que des perspectives de développement des relations bilatérales dans le domaine de l'énergie, plus particulièrement dans l'exploration et le développement des capacités de production des hydrocarbures". Les ministres ont notamment relevé "la nécessité d'échanger les expériences pour mieux investir dans les énergies renouvelables, mais encore pour que les revenus en hydrocarbures servent davantage à diversifier les économies et les rendre moins dépendantes des ressources d'origine fossile".
Engagement à réaliser un marché équilibré Le Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord Opep-non Opep ( JMMC) a réaffirmé son engagement à réaliser un marché équilibré, selon un communiqué publié sur le site web de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. "Le Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord Opep-non Opep (JMMC) a réaffirmé son engagement à réaliser un marché équilibré et à œuvrer de manière durable pour la stabilité du marché pétrolier avec des fondamentaux solides", a précisé le Comité suite à sa 14e réunion, tenue dimanche à Djeddah (Royaume d'Arabie saoudite). En outre, le JMMC, qui regroupe l'Algérie, le Koweit, le Venezuela, la Russie et Oman note "qu'une approche agile et flexible a été essentielle au succès de la Déclaration de coopération jusqu'à présent et sera essentielle à l'avenir". "Depuis la signature de la déclaration le 10 décembre 2016, les partenaires ont été en mesure d'adapter leur cours en fonction des conditions du marché", ajoute le JMMC. Le Comité a rappelé "lorsque le marché a semblé fausser l'offre excédentaire, des ajustements volontaires de la production ont été adoptés et mis en œuvre, comme ce fut le cas en décembre 2016 et en décembre 2018, et également lorsque l'inquiétude concernant la demande dépassant l'offre augmentait à mesure que le marché se resserrait, comme ce fut le cas en juin 2018, les partenaires de la Déclaration de coopération ont pris les mesures appropriées".
Réunion de l'Opep prochainement En analysant la situation actuelle des marchés pétroliers et les évolutions macroéconomiques, le Comité a également reconnu que "des incertitudes critiques subsistaient, notamment les négociations commerciales en cours, les développements de la politique monétaire et les défis géopolitiques". Le JMMC a demandé au Comité technique mixte et au secrétariat de l'OPEP de continuer à suivre et à analyser les évolutions du marché pétrolier et, en particulier, les projections d'inventaire pétrolier au cours des prochaines semaines, en vue de la recommandation de la prochaine réunion du JMMC à la Conférence de l'OPEP et à la réunion ministérielle de l'Opep, prévue en juin 2019, sur les mesures que devraient prendre les pays participants pour le second semestre de 2019, selon le JMMC. A noter que la 176 conférences de l'Opep programmée est prévue pour le 25 juin, tandis que la sixième rencontre ministérielle des pays Opep et non Opep le 26 juin 2019. En décembre dernier, l'Organisation avait convenu avec dix pays producteurs non-Opep, la Russie à leur tête, d'une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, pour une période de six mois, avec une réduction de 800.000 barils/jour par l'Opep et de 400.000 barils/jour par ces pays producteurs non-Opep. Les pays de l'organisation ont produit 30,031 Mbj en avril dernier, contre 30,034 Mbj en mars, selon des sources secondaires. La production de l'organisation a diminué de près de 3.000 barils/jour, en raison notamment d'une forte baisse en Iran, selon le dernier rapport de l'Opep. Cet accord est intervenu suite à l'engagement des 15 pays membres de l'Opep à baisser leur production à hauteur de 3%, contre 2,2% par les 10 pays partenaires, sachant que l'Iran, le Venezuela et la Libye ne sont pas concernés en raison des difficultés enregistrées dans la production de leurs quotas respectifs habituels. Pour rappel, le JMMC a été créé à la suite de la 171ème Conférence ministérielle de l'OPEP du 30 novembre 2016 et de la "Déclaration de coopération" de la réunion ministérielle mixte OPEP- pays non membres de l'OPEP tenue le 10 décembre 2016. Ce Comité est chargé de veiller à ce que ces objectifs soient réalisés grâce à la mise en œuvre des ajustements volontaires de la production du pétrole des pays Opep et non Opep. La 15e réunion du JMMC devrait avoir lieu en juin 2019 au secrétariat de l'OPEP à Vienne (Autriche).