Alors que les prix du pétrole se sont maintenus lundi à plus de 72 dollars le baril en cours d'échanges européens et l'Arabie saoudite, le Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord Opep-non Opep (JMMC) a réaffirmé son engagement à réaliser un marché équilibré.
C'est ce qu'a indiqué hier, un communiqué publié sur le site web de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, au lendemain de sa 14e réunion, tenue dimanche à Djeddah (Royaume d'Arabie saoudite). En outre, le JMMC, qui regroupe l'Algérie, le Koweit, le Venezuela, la Russie et Oman note "qu'une approche agile et flexible a été essentielle au succès de la Déclaration de coopération jusqu'à présent et sera essentielle à l'avenir". "Depuis la signature de la déclaration le 10 décembre 2016, les partenaires ont été en mesure d'adapter leur cours en fonction des conditions du marché", ajoute le JMMC. De son côté et dans une déclaration à la presse en marge de la tenue de cette 14ème réunion du Comité ministériel conjoint de Monitoring des pays Opep et non Opep, signataires de la déclaration de coopération (JMMC), le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab a indiqué que "ces efforts doivent être poursuivis et intensifiés pour atteindre les objectifs attendus sur le moyen et long termes". "Les marchés répondent positivement à l'effort collectif, ce qui témoigne de l'efficacité des mécanismes mis en œuvre par les 24 pays Opep et non Opep et de la crédibilité de leur démarche", a-t-il estimé selon un communiqué du ministère de l'Energie. Le communiqué du JMMC a bien rappelé que "lorsque le marché a semblé fausser l'offre excédentaire, des ajustements volontaires de la production ont été adoptés et mis en œuvre, comme ce fut le cas en décembre 2016 et en décembre 2018, et également lorsque l'inquiétude concernant la demande dépassant l'offre augmentait à mesure que le marché se resserrait, comme ce fut le cas en juin 2018, les partenaires de la Déclaration de coopération ont pris les mesures appropriées".
importance de la réunion de l'Opep en juin prochain Il est très important de signaler qu'en réalité tout ce que fait la JMMC, sera consigné dans ses recommandations qui seront débattues lors de sa prochaine réunion à la Conférence de l'OPEP et à la réunion ministérielle de l'Opep, prévue en juin 2019, avant la prise des mesures par les pays participants pour le second semestre de 2019. Ainsi, en analysant la situation actuelle des marchés pétroliers et les évolutions macroéconomiques, le Comité a également reconnu que "des incertitudes critiques subsistaient, notamment les négociations commerciales en cours, les développements de la politique monétaire et les défis géopolitiques". Le JMMC a demandé au Comité technique mixte et au secrétariat de l'OPEP de continuer à suivre et à analyser les évolutions du marché pétrolier et, en particulier, les projections d'inventaire pétrolier au cours des prochaines semaines, en vue de la recommandation de la prochaine réunion du JMMC à la Conférence de l'OPEP et à la réunion ministérielle de l'Opep, prévue en juin 2019, sur les mesures que devraient prendre les pays participants pour le second semestre de 2019, selon le JMMC. A noter que , la 176e conférences de l'Opep programmée est prévue pour le 25 juin, tandis que la sixième rencontre ministérielle des pays Opep et non Opep le 26 juin 2019. En décembre dernier, l'Organisation avait convenu avec dix pays producteurs non-Opep, la Russie à leur tête, d'une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, pour une période de six mois, avec une réduction de 800.000 barils/jour par l'Opep et de 400.000 barils/jour par ces pays producteurs non-Opep. Les pays de l'organisation ont produit 30,031 Mbj en avril dernier, contre 30,034 Mbj en mars, selon des sources secondaires. La production de l'organisation a diminué de près de 3.000 barils/jour, en raison notamment d'une forte baisse en Iran, selon le dernier rapport de l'Opep. Cet accord est intervenu suite à l'engagement des 15 pays membres de l'Opep à baisser leur production à hauteur de 3%, contre 2,2% par les 10 pays partenaires, sachant que l'Iran, le Venezuela et la Libye ne sont pas concernés en raison des difficultés enregistrées dans la production de leurs quotas respectifs habituels.
Le prix du pétrole maintenu à plus de 72 $ le baril Au moment où le JMMC tenait sa réunion à Djeddah, les prix du pétrole se sont maintenus à plus de 72 dollars le baril en cours d'échanges européens. Vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 72,62 dollars à Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de juin gagnait 30 cents à 63,06 dollars. Malgré le risque géopolitique, susceptible de faire flamber les prix, l'Arabie saoudite cherche à tout prix à éviter une réédition de 2018, quand les cours avaient plongé au dernier trimestre après la décision des Etats-Unis d'assouplir ses sanctions contre l'Iran en accordant des exemptions. Pour sa part, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a déclaré après la réunion de suivi dimanche, que son pays est "prêt à envisager un rétablissement partiel de la production si la demande augmente". "L'Opep+ va probablement étendre son accord pour tout le deuxième semestre 2019", pronostique Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. Mais, il tient, tout de même à préciser cependant que "les baisses de production pourraient être assouplies si les sanctions américaines contre l'Iran et le Venezuela produisent de nouvelles baisses de production".