De nouveaux droits de douane américains sur des produits importés de Chine, y compris sur les iPhone, les iPad et les Mac, réduiront la contribution d'Apple à l'économie américaine et nuiront à sa compétitivité dans le monde, a déclaré jeudi la firme à la pomme. L'administration américaine devrait renoncer à son projet d'imposer des droits de douane pouvant atteindre 25% sur l'équivalent de 300 milliards de dollars (261,6 milliards d'euros) d'importations chinoises, écrit Apple, ajoutant que ces nouvelles barrières douanières affecteront également les écouteurs Airpods, les boîtiers AppleTV, les batteries et d'autres pièces détachées. Le groupe californien est l'une des dernières entreprises américaines en date à demander à l'administration Trump d'abandonner son projet de hausse des droits de douane. Les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine vont reprendre après plus d'un mois de blocage. Donald Trump et le président chinois Xi Jinping devraient se rencontrer au G20 au Japon la semaine prochaine. Donald Trump a déclaré qu'il envisageait d'imposer des droits de douane sur davantage de produits chinois après l'échec des précédentes discussions en mai. Apple est l'entreprise américaine qui paie le plus d'impôts au Trésor et le groupe s'est engagé en 2018 à fournir une contribution directe de plus de 350 milliards de dollars sur cinq ans à l'économie américaine. Le fabricant de l'iPhone pâtirait aussi indirectement de nouveaux droits de douane américains en raison du fait que ses concurrents étrangers, en particulier chinois, sont moins exposés au marché américain. "Un relèvement des droits américains ferait donc pencher la balance en faveur de nos concurrents mondiaux", a déclaré Apple. Mercredi, Nikkei a rapporté qu'Apple avait demandé à ses principaux fournisseurs d'estimer le coût du transfert de 15% à 30% de leurs capacités de production de la Chine vers l'Asie du Sud-Est, dans la perspective de la restructuration de sa chaîne d'approvisionnement.
Un transfert partiel de sa production Apple a demandé à ses principaux fournisseurs d'estimer le coût du transfert de 15% à 30% de leurs capacités de production de la Chine vers l'Asie du Sud-Est, dans la perspective de la restructuration de sa chaîne d'approvisionnement, rapporte mercredi la publication Nikkei Asian Review. La requête du groupe de Cupertino (Californie) s'inscrit dans un contexte de guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis mais un accord entre Pékin et Washington ne le conduirait pas à changer de position, ajoute le Nikkei, citant plusieurs sources. Le fabricant de l'iPhone juge que sa dépendance vis-à-vis de la Chine, déjà trop importante selon lui, augmente encore, poursuit le journal. Fitch a déclaré ce mois-ci qu'Apple, Dell Technologies et HP figuraient parmi les candidats susceptibles d'être placés sur une liste noire par Pékin en représailles aux sanctions infligées par Washington au géant télécoms chinois Huawei. Apple a invité les principaux sous-traitants de l'iPhone (Foxconn, Pegatron et Wistron), de l'ordinateur MacBook (Quanta Computer), de la tablette iPad (Compal Electronics) et des écouteurs AirPods (Inventec, Luxshare-ICT et Goertek), à étudier les différentes options de production en dehors de la Chine, précise Nikkei. Parmi les pays envisagés figurent le Mexique, l'Inde, le Vietnam, l'Indonésie et la Malaisie, poursuit le Nikkei, ajoutant que l'Inde et le Vietnam sont parmi les favoris pour l'iPhone. La semaine dernière, Foxconn a assuré disposer de capacités suffisantes en dehors de la Chine pour répondre à la demande d'Apple sur le marché américain alors que le président Donald Trump menaçait d'imposer des droits de douane sur l'équivalent de 300 milliards de dollars d'importations chinoises.
"Jeu de poker" Les analystes de Wedbush Securities estiment que, même dans le meilleur des cas, Apple ne pourra transférer que 5 à 7% de la production des iPhone dans un pays comme l'Inde sur les 12 à 18 prochains mois. Pour l'intermédiaire, au regard de la complexité de l'opération, il faudrait au moins deux ou trois ans pour transférer 15% de la production d'iPhone de Chine vers d'autres pays. "Nous pensons qu'il s'agit d'un jeu de poker et qu'Apple ne diversifiera pas la production hors du marché chinois du jour au lendemain. Un accord commercial à long terme entre les États-Unis et la Chine est sans nul doute essentiel pour permettre à (Tim) Cook et la société de passer une nuit paisible", ont-ils écrit. La Chine est un marché important pour Apple et un centre de production majeur pour ses appareils. Sur les trois mois à fin mars, deuxième trimestre de son exercice fiscal décalé, Apple a réalisé près de 18% de son chiffre d'affaires en Grande Chine. Un groupe de plus de 30 personnes issues de l'équipe chargée d'étudier les dépenses en capital d'Apple discutent des projets de production avec les fournisseurs et les pouvoirs publics sur les incitations financières qui pourraient être accordées à la marque à la pomme pour transférer sa production, rapporte encore le Nikkei. Le journal ajoute qu'Apple n'a pas fixé de date limite à ses fournisseurs pour finaliser leurs propositions et estime qu'il faudra au moins 18 mois pour lancer la production, une fois le choix du pays arrêté. Apple et Foxconn n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.