Les Bourses européennes ont terminé lundi en ordre dispersé dans un environnement de marché invitant à la prudence, la promesse de politiques monétaires accommodantes ne parvenant pas à masquer les craintes entourant le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que le regain de tension entre Washington et Téhéran. Le CAC 40 parisien a cédé 0,12% à 5.521,71 points et le Footsie britannique a progressé très légèrement (+0,12%). Le Dax allemand a reculé pour sa part assez nettement (-0,53%) pénalisé par un avertissement de Daimler sur ses résultats mais aussi par l'annonce d'une dégradation du moral des entrepreneurs allemands au mois de juin, l'indice de l'institut d'études économiques Ifo tombant au plus bas depuis novembre 2014. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,33%, le FTSEurofirst 300 0,30% et le Stoxx 600 0,25%. Les investisseurs savent pouvoir compter sur le soutien des banques centrales mais doutent toujours que le sommet du G20, ce week-end à Osaka, puisse déboucher sur un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine malgré la rencontre prévue entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping. Les frictions entre les Etats-Unis et l'Iran ne font rien non plus pour relancer l'appétit pour les actifs risqués. Donald Trump a dit avoir signé lundi un décret infligeant de nouvelles sanctions contre le régime de Téhéran en représailles à la destruction d'un drone de l'US Navy par l'armée iranienne, jeudi. A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent sans tendance claire. Ils avaient ouvert en légère hausse, portés notamment par les propos de Neil Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, qui s'est prononcé publiquement vendredi en faveur d'une baisse de taux de 50 points de base de la part de la banque centrale américaine. De son côté, Donald Trump maintient la pression sur la Fed : il lui a de nouveau reproché lundi sur Twitter de ne pas avoir baissé ses taux et de "ne pas savoir ce qu'elle fait". Le président américain a accusé à de nombreuses reprises la Fed et son président, Jerome Powell, de contrarier les efforts de son administration pour relancer la croissance en ne baissant pas les taux d'intérêt. Les anticipations de stimulation monétaire se reflètent pendant ce temps sur le marché obligataire et sur le marché des changes.
Valeurs A la Bourse de Francfort, Daimler a cédé 3,75% au lendemain d'un avertissement sur ses résultats financiers, qu'il justifie par l'impact de la crise du marché du diesel. L'indice Stoxx européen de l'automobile a abandonné 1,22%, la plus forte baisse sectorielle du jour. La plus forte baisse du CAC 40 est pour Unibail-Rodamco Westfield, qui a perdu 3,65% sur un changement de recommandation d'Oddo BHF, passé à "neutre" contre "achat" sur le spécialiste de l'immobilier commercial, qui peine à reprendre des couleurs après avoir chuté de près de 35% l'an dernier. Carrefour a longtemps campé en tête du CAC 40 au lendemain de l'annonce de la cession de 80% du capital de sa filiale chinoise à un groupe local, un désengagement dans lequel plusieurs analystes voient entre autres un coup de fouet au bénéfice par action. Le titre a fini en hausse de 0,21%. Même scénario pour Natixis, qui a pris jusqu'à plus de 3% avant de réduire ses gains après l'annonce de la vente d'une partie du portefeuille d'obligations privées de sa filiale H2O et du lancement anticipé d'un audit de celle-ci. L'action a terminé sur un gain de 0,73%.
Wall Street termine en ordre dispersé La Bourse de New York a fini en ordre dispersé lundi, après le niveau record atteint vendredi par l'indice S&P-500 dans l'espoir d'une baisse des taux de la Réserve fédérale et d'une reprise des négociations commerciales entre Washington et Pékin. L'indice Dow Jones a grignoté 8,41 points, soit 0,03%, à 26.727,54. Le S&P-500, plus large, a cédé 5,11 points, soit 0,17%, à 2.945,35, après avoir atteint un record de 2.964,15 en séance vendredi. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 26,01 points (-0,32%) à 8.005,70 points. L'attention des investisseurs est suspendue à la rencontre prévue entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump sur le front commercial lors du sommet du G20 prévue en fin de semaine au Japon. "La semaine dernière, nous avons eu un fort mouvement à la hausse sur des anticipations de hausse de taux de la Fed", dit Bucky Hellwig (BB&T Wealth Management) "Depuis, le marché reste dans l'expectative avant la rencontre du G20." Wall Street reste en retrait par rapport aux records en séance atteints la semaine dernière et il est peu probable que les cours aillent beaucoup plus haut en l'absence d'avancée dans les négociations commerciales sino-amériaines ou de hausse des taux de la Fed, ajoute Rick Meckler (Cherry Lane Investments). Les grands indices avaient ouvert en légère hausse, portés notamment par les propos de Neil Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, qui s'est prononcé vendredi en faveur d'une baisse de taux de 50 points de base de la Fed. De son côté, Donald Trump maintient la pression sur la Fed : il lui a de nouveau reproché lundi sur Twitter de ne pas avoir baissé ses taux et de "ne pas savoir ce qu'elle fait". Le président américain a accusé à de nombreuses reprises la Fed et son président, Jerome Powell, de contrarier ses efforts pour relancer la croissance en n'abaissant pas les taux. Sur les 11 grands indices sectoriels, cinq d'entre eux ont fini dans le rouge, notamment l'indice des valeurs liées à l'énergie (-0,93%) dans le sillage des cours du pétrole.
Valeurs Fedex a perdu 2,69% après avoir reconnu dimanche qu'une erreur opérationnelle avait empêché un colis envoyé par Huawei d'être livré aux Etats-Unis, dernier exemple en date d'un raté du groupe de messagerie américain impliquant le géant des télécoms chinois. L'information a déclenché une nouvelle vague de critiques visant FedEx en Chine. L'exploitant de casinos Caesars Entertainment s'est adjugé près de 15% après l'annonce de son rachat pour 17,3 milliards de dollars (15,8 milliards d'euros) par son concurrent Eldorado Resorts, dont le titre a perdu 10,64%. Celgene a reculé de son côté de 5,5% après que Bristol-Myers Squibb (-7,4%) a annoncé que son projet de rachat du laboratoire pour 74 milliards de dollars serait bouclé fin 2019 ou début 2020, soit plus tard que prévu. United Technologies a gagné 1,08% alors que Cohen & Co a relevé sa recommandation sur le titre, à "surperformance" contre "performance de marché", après l'annonce de la fusion de ses activités aéronautiques avec Raytheon.
Taux Le rendement des Treasuries à 10 ans a perdu environ cinq points de base pour se rapprocher de 2%, à 2,016%. Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence de la zone euro, a suivi le mouvement pour descendre en dessous de -0,31% avant de réduire légèrement ses pertes. Les rendements italiens ont fini par s'apaiser après avoir beaucoup reculé sur des informations suggérant que la Commission européenne s'abstiendrait de prendre des sanctions contre Rome sur sa dette pour laisser du temps à la discussion.
Changes Toujours pénalisé par les anticipations de baisse des taux américains, le dollar a cédé du terrain face aux autres devises tandis que le yen profitait de son statut de valeur refuge face au conflit entre Téhéran et Washington. L'"indice dollar" a perdu 0,23% après avoir cédé 1,4% la semaine dernière, plus net repli hebdomadaire depuis la mi-février. L'euro s'échange à son plus haut niveau depuis le 22 mars, tout proche de 1,14 dollar, en hausse de 0,25%. Les investisseurs attendaient hier une série d'indicateurs américains et un discours du président de la Fed Jérome Powell.