Les Bourses de la zone euro ont terminé en hausse mardi, effaçant leurs pertes de la journée dans le sillage de Wall Street où les investisseurs ont été rassurés par la hausse plus forte que prévu de la confiance du consommateur et par des déclarations du président de la Réserve fédérale réaffirmant la patience de la banque centrale américaine en matière de politique monétaire. À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,13% à 5.238,72 points et le Dax allemand a pris 0,31% à Francfort. Hors zone euro, le Footsie britannique a perdu en revanche 0,45%, pénalisé par le renforcement de la livre sterling à la perspective d'un report du Brexit. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 a pris 0,28%, le FTSEurofirst 300 0,36% et le Stoxx 600 0,39%. Les marchés européens et américains ont bénéficié de la publication de la confiance du consommateur aux Etats-Unis, remontée plus fortement que prévu en février. "La confiance des consommateurs, qui était très préoccupante, est en train de rebondir", a déclaré Keith Lerner, stratège chez SunTrust Advisory Services. "Nous avons une économie qui reste solide et la Fed est sur la touche. C'est un contexte positif pour les actions." La séance était également animée par l'audition au Sénat du président de la Réserve fédérale américaine, qui se poursuivra mercredi devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants. La croissance de l'économie américaine devrait rester solide cette année malgré la montée des risques et des indicateurs conjoncturels moins soutenus récemment, a déclaré Jerome Powell, qui a redit que la banque centrale resterait "patiente" en ce qui concerne de futures hausses de taux. "Ce qu'il faut retenir, c'est que Jerome Powell réaffirme son approche patiente: la Fed ne se précipite pas pour augmenter les taux. L'économie américaine semble bien se porter, même s'ils ont constaté une faiblesse de l'économie mondiale," a ajouté Keith Lerner. En Europe, Theresa May a proposé mardi aux députés britanniques de voter le mois prochain sur un Brexit sans accord ou sur un report "court et limité" de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, au cas où son projet de retrait serait une nouvelle fois rejeté par le Parlement de Westminster.
Valeurs & indicateurs En Europe, la séance est aussi restée animée par les publications de résultats. A Paris, PSA a enregistré la plus mauvaise performance du CAC (-2,94%) après avoir publié des résultats record en 2018 mais néanmoins inférieurs aux attentes pour le chiffre d'affaires et le bénéfice net. Thales (-1,01%) n'a pas non plus convaincu en dépit de résultats annuels en hausse, le chiffre d'affaires étant notamment ressorti en deçà des attentes. A l'inverse, BASF s'est adjugé 4,28% après des résultats trimestriels légèrement meilleurs que prévu et une prévision jugée rassurante pour 2019. En dehors du bal des publications, les distributeurs britanniques Marks & Spencer et Ocado ont gagné respectivement 3,24% et 11,71% après avoir annoncé être en discussion pour lancer un service de livraison alimentaire. L'indice Stoxx de la distribution a signé la plus forte progression sectorielle de la journée (+1,98%). Toujours à Londres, le transporteur aérien IAG, propriétaire des compagnies British Airways et Iberia, a perdu 4,34%, le fournisseur d'indice MSCI ayant annoncé qu'il comptait retirer la valeur de son indice espagnol. Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a terminé en hausse à 0,117%. Outre-Atlantique, le rendement des Treasuries à dix ans recule de près de deux points base, à 2,648%.
Wall Street cède aux prises de profits La Bourse de New York a fini en légère baisse mardi une séance en dents de scie après des indicateurs économiques et des résultats d'entreprise mitigés qui ont favorisé des prises de bénéfice, même si les déclarations au Sénat de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, ont quelque peu rassuré. L'indice Dow Jones a perdu 33,97 points, soit 0,13%, à 26.057,98. Le S&P-500, plus large, a cédé 2,21 points, soit 0,08%, à 2.793,9 et le Nasdaq Composite a reculé de 5,16 points, soit 0,07%, à 7.549,30. Lors d'une audition au Sénat à Washington, Jerome Powell, a estimé que la croissance de l'économie américaine devrait rester soutenue cette année malgré la montée des risques et la dégradation des indicateurs économiques, et il a réaffirmé que la banque centrale resterait "patiente" en matière de relèvement des taux d'intérêt. Parallèlement, les investisseurs attendent des éclaircissements sur l'issue des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. "Il y avait plus d'incertitude aujourd'hui qu'hier", a commenté Sameer Samana, stratège senior de Wells Fargo Investment Institute. "Les indicateurs économiques sont mitigés, le rally des marchés dure depuis environ deux mois; tout ça mis bout à bout suggère que c'est peut-être le bon moment pour prendre des bénéfices. Il s'agit pas de ventes massives mais de prises de profits à la marge." Le S&P-500 avait atteint lundi son plus haut niveau depuis début novembre, à moins de 5% de son record de septembre. Sameer Samana a également évoqué les interrogations suscitées par les informations de presse selon lesquelles l'ex-avocat de Donald Trump Michael Cohen pourrait faire des déclarations embarrassantes pour Donald Trump lors d'auditions au Congrès.
Indicateurs & valeurs L'indice de confiance du consommateur américain s'est redressé plus nettement qu'attendu en février, à 131,4 après 121,7 en janvier alors que le consensus Reuters le donnait à 124,7. Le rebond est plus marqué encore pour l'indice mesurant les anticipations des ménages, à 103,4 après 89,4. Les nouvelles sont moins encourageantes du côté du marché immobilier: les mises en chantier de logements ont chuté de 11,2% en décembre pour revenir à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans et la hausse des prix a continué de ralentir. Plus forte baisse du Dow Jones, Caterpillar a perdu 2,43% après l'abaissement de la recommandation d'UBS à "vendre" contre "acheter". Les analystes de la banque estiment que les principaux moteurs du chiffre d'affaires que sont les marchés de la construction en Amérique du Nord et en Chine et celui du pétrole et du gaz auront bientôt atteint un pic. Le géant des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur Home Depot a cédé 0,88%, ses ventes à périmètre comparable ayant raté le consensus au quatrième trimestre de son exercice fiscal, conséquence selon le groupe d'un hiver "froid, neigeux et humide". JPMorgan, principal contributeur à la baisse du S&P-500, a abandonné 0,76% après avoir mis en garde contre un risque de récession aux Etats-Unis, qui pourrait freiner sa rentabilité. A la hausse, les technologiques ont soutenu la tendance, à commencer par Cisco Systems, meilleure performance du Dow avec un gain de 0,77% et Microsoft MSFT.O (+0,69%). L'indice S&P des "techs" a pris 0,2%, la meilleure performance des 11 grands indices sectoriels S&P.
Taux & changes Sur le marché obligataire américain, le discours prudent de Jerome Powell et la baisse des mises en chantier l'ont emporté sur le rebond de la confiance du consommateur, ce qui s'est traduit par une baisse des rendements. Ce mouvement a été amplifié par la forte demande suscitée par l'adjudication de 32 milliards de dollars de titres à sept ans, bouclée avec un rendement à l'émission de 2,538%, me plus bas depuis 2007 pour cette maturité. Le rendement des Treasuries à dix ans a cédé plus de trois points de base à 2,639% et le deux ans près de deux points à 2,488%. "Il n'y a rien (dans les déclarations de Powell-ndlr) qui suggère que la Fed modifiera les taux avant le milieu de l'année au plus tôt", estime Omair Sharif, économiste senior pour les Etats-Unis chez Société générale." Selon une enquête de JPMorgan publiée mardi, l'intérêt des investisseurs pour les emprunts d'Etat américains a atteint son plus haut niveau depuis septembre 2016. Les propos de Jerome Powell ont pénalisé le dollar: en fin de séance, l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence cédait 0,36%, non loin du plus bas de trois semaines touché en matinée. L'euro se traitait alors à 1,1388 dollar, en hausse de 0,26% après avoir dépassé la barre de 1,14 pour la première fois depuis le 6 février. "Le message de fond adressé par Powell, c'est que la Fed doit être prudente. A ce stade, la Fed semble laisser entendre qu'elle a des doutes sur la situation économique", a commenté Juan Perez, trader senior chez Tempus. La livre sterling, elle, s'appréciait de plus de 1% face au dollar, au plus haut depuis cinq mois, et de près de 1% face à l'euro après le discours de Theresa May laissant la porte ouverte à un report du Brexit au-delà de la date initialement prévue du 29 mars.