Bercy a démenti mardi l'existence d'un accord avec l'Allemagne en vertu duquel les deux pays auraient envisagé de soutenir la candidature du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, à la tête du Fonds monétaire international (FMI). "Il n'y a pas d'accord de ce genre", a fait savoir un porte-parole du ministère français des Finances, via une déclaration transmise à Reuters, à propos d'informations publiées par le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sans citer de source, le quotidien allemand écrit que Paris et Berlin ont un temps songé à Mark Carney, ressortissant à la fois canadien, britannique et irlandais, pour diriger le FMI au terme du mandat de son actuelle directrice générale, la Française Christine Lagarde, soit en 2021. La nomination annoncée de cette dernière à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) a toutefois rebattu les cartes. "Comme le ministre (Bruno le Maire-NDLR) l'a plusieurs fois déclaré, encore hier (lundi) en marge d'une réunion de l'Eurogroupe, personne ne peut se prévaloir du soutien de la France", a déclaré le même porte-parole de Bercy. "Les autorités françaises n'ont pas pris une telle décision", a-t-il ajouté, en soulignant la volonté de Paris de faire émerger un candidat consensuel en Europe. Un responsable français a déclaré ce week-end, que si la candidature de Mark Carney bénéficiait çà et là d'un certain engouement, la désignation d'un homme qui est "avant tout un Canadien" créerait un précédent dans la mesure où la direction du FMI est traditionnellement assurée par un Européen. Mark Carney, qui est né et a grandi au Canada, a dirigé la Banque du Canada de 2008 à 2013. Paris regarde avec intérêt d'autres candidatures possibles, comme celles de la danoise Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, ou du néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui fut président de l'Eurogroupe de 2013 à 2018, disait-on également ce week-end de source à Bercy. La direction du FMI a systématiquement été confiée à un Européen et la présidence de la Banque mondiale, l'autre grande institution financière née dans l'après-guerre, à un Américain. Cette règle n'est toutefois pas inscrite dans le marbre, d'autant que les pays émergents espèrent briser un jour ce pacte transatlantique. La Maison blanche maintient la pression sur la Fed La Réserve fédérale a de la marge pour réduire ses taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion monétaire à la fin du mois, a affirmé mardi le conseiller économique à la Maison blanche, Larry Kudlow, maintenant ainsi la pression de l'exécutif sur la banque centrale. La Fed doit viser la stabilité des prix et ne pas se focaliser uniquement sur les données du marché du travail comme les chiffres de l'emploi de juin publiés vendredi, a-t-il fait valoir lors d'un événement organisé par la chaîne CNBC. L'annonce de 224.000 créations de postes en juin, bien plus qu'attendu, a douché les espoirs des investisseurs d'une baisse de taux d'un demi-point lors de la réunion monétaire des 30 et 31 juillet, même si un assouplissement d'un quart de point reste largement anticipé. La révision de leurs attentes fait baisser Wall Street depuis vendredi. Larry Kudlow a assuré qu'il n'y avait aucun effort en cours pour révoquer Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale régulièrement pris pour cible par Donald Trump qui l'a pourtant nommé à son poste. "Je soutiens l'indépendance de la Fed mais le président et d'autres ont le droit de faire connaître leurs opinions", a-t-il fait valoir.