Les ministres des Finances de la zone euro se sont accordés hier sur le déblocage de nouveaux prêts à la Grèce et sur une série de "mesures progressives" pour alléger la dette de ce pays. Le FMI fait partie de l'accord. "Nous sommes arrivés à un accord", s'est félicité le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion cruciale des 19 grands argentiers de la monnaie unique qui a duré près de onze heures à Bruxelles. "C'est un moment important dans le long programme grec, un important moment pour chacun d'entre nous, depuis l'été dernier, quand nous avons eu une crise majeure de confiance entre nous", a ajouté M. Dijsselbloem, ministre néerlandais des Finances. "Cet accord est d'abord un acte de confiance vis-à-vis de la Grèce d'aujourd'hui", a commenté de son côté le ministre français des Finances, Michel Sapin. Plusieurs tranches Des nouveaux prêts "d'un montant total de 10,3 milliards d'euros (11,39 milliards de francs)" vont être déboursés en plusieurs tranches, a précisé M. Dijsselbloem lors d'une conférence de presse hier aux petites heures. "L'Eurogroupe s'est mis d'accord aujourd'hui sur un paquet de mesures sur la dette qui seront mises en œuvre progressivement", a ajouté son patron. Cette décision ouvre la voie à la participation au programme du FMI, souhaitée en particulier par l'Allemagne. "Le FMI va participer à ce programme, à condition que les mesures consacrées à l'allègement de la dette la rendront soutenable", a confirmé le directeur du département Europe du FMI Poul Thomsen, durant la même conférence de presse.
l'Eurogroupe exclut de poursuivre sans le FMI Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a exclu une poursuite du plan d'aide à la Grèce sans le FMI, juste avant une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. Le but de la réunion d'aujourd'hui est d'avoir un accord avec le FMI (...). Ce n'est pas une option de continuer sans le FMI, a martelé le ministre néerlandais des Finances, devant des journalistes qui l'interrogeaient sur le programme d'aide à la Grèce. Le FMI est très expérimenté, l'avoir à bord (du plan d'aide, ndlr) est une réelle valeur ajoutée, a-t-il dit, plaidant pour que la réunion de ce jour se consacre à l'allègement de la dette grecque, comme le réclame l'institution de Washington. La dette est très élevée, il y aura des problèmes à l'avenir. Quelle taille ont ces problèmes, comment et quand les affronter: c'est le sujet du jour, a ajouté M. Dijsselbloem. Le Fonds monétaire international a accentué lundi soir la pression sur les Européens, en publiant un document réclamant une réduction sans condition de la dette grecque qui est la plus élevée de tous les pays de la zone euro, proche de 180% du Produit intérieur brut (PIB) grec. Mais l'Allemagne, premier créancier de la Grèce, fait partie des pays les plus réticents face à un possible allègement de la dette.