La Banque centrale européenne (BCE) a encore relevé, de 2 milliards d'euros, le plafond de son financement d'urgence (ELA) des banques grecques, portant désormais celui-ci à 78,9 milliards d'euros, a-t-on appris de source bancaire grecque. Cette décision est réexaminée chaque semaine depuis le mois de février. La BCE aide désormais par ce seul biais les banques grecques depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche radicale Syriza. Le conseil des gouverneurs de la BCE, a-t-on appris par ailleurs, s'est interrogé lors de cette réunion sur l'opportunité de pratiquer un "haircut" sur les garanties apportées par ces banques en échange de ces prêts d'urgence, c'est à dire de revoir à la baisse la valeur de ces garanties, pour tenir compte des risques de crédit qui planent actuellement sur le pays. Une telle décision durcirait davantage les conditions auxquelles les banques grecques s'approvisionnent en liquidités. Mais "le climat général" de la réunion, a-t-on indiqué, était plutôt à réexaminer cette question lors de la réunion de la semaine prochaine, et de laisser les choses en l'état jusque-là. La décision de cette semaine arrive alors que les discussions entre Athènes et ses créanciers, pour obtenir 7,2 milliards d'euros de prêts espérés depuis près de neuf mois par la Grèce, semblent avoir pris un meilleur chemin. Les propos des uns et des autres, mercredi, tant à Athènes que de la part des créanciers européens, étaient à l'optimisme mesuré. "Nous sommes dans une période où l'esprit est positif de part et d'autre", a ainsi assuré le ministre français des Finances Michel Sapin, tandis que le patron de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) Jeroen Dijsselbloem a évoqué des "perspectives plus positives de parvenir à un accord que ces dernières semaines". Selon les chiffres de la Banque de Grèce, ménages et entreprises ont retiré un total de 26,807 milliards d'euros en quatre mois des banques grecques. Fin mars, les dépôts privés s'y montaient à 138,55 milliards d'euros, au plus bas depuis février 2005. Et selon les premiers chiffres connus pour avril, la tendance au retrait des capitaux a repris de plus belle.
Les contacts se multiplient dans un climat plus optimiste Les discussions sur la Grèce se sont multipliées dans un climat plus positif, avec une série de contacts au plus haut niveau entre Athènes et des responsables européens pour faire avancer les négociations sur le financement de ce pays. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Au cours de cet échange, ils ont pris note des progrès effectués ces derniers jours dans le cadre des discussions entre la Grèce et ses partenaires, selon un communiqué commun. Les deux responsables politiques, qui se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises à Bruxelles, ont notamment évoqué l'importance des réformes pour moderniser le système des retraites et le besoin d'évolution salariale pour favoriser les créations d'emplois et la compétitivité. Les discussions entre Athènes et ses créanciers achoppent sur la question de la réforme du régime des retraites et du marché du travail et durent depuis des mois. Or, de la présentation d'une liste complète de réformes approuvée par ses créanciers, dépend le versement pour la Grèce de 7,2 milliards d'euros des fonds de sauvetage promis par le FMI et l'UE. Le dossier grec a également été au cœur des discussions à Paris entre le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, et le ministre des Finances, Michel Sapin. Nous sommes dans une période où l'esprit est positif de part et d'autre, a assuré M. Sapin, tandis que M. Dijsselbloem a évoqué des perspectives plus positives de parvenir à un accord que ces dernières semaines. Ils sont toutefois convenus qu'il n'y a aucun accord à attendre à la réunion des ministres des Finances (Eurogroupe) du 11 mai. Le président de l'Eurogroupe a nié l'existence de divisions entre les Européens et le Fonds monétaire international, alors qu'Athènes a évoqué mardi des divergences sérieuses et des contradictions entre ses bailleurs de fonds, qui entravent les négociations. La Commission européenne, la BCE et le FMI ont à cet égard assuré mercredi partager le même objectif pour la Grèce. La coordination est très forte, il y a des choix qui doivent être faits entre politique budgétaire, réformes structurelles et dette, a expliqué M. Dijsselbloem. La zone euro s'était dite prête à faire davantage si le gouvernement grec s'engageait à entièrement mettre en œuvre le programme (de réformes) et si le niveau de la dette le rendait nécessaire, a rappelé M. Dijsselbloem, faisant allusion aux engagements pris en novembre 2012. En pleine tournée européenne, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a rencontré mercredi son homologue Pier Carlo Padoan à Rome. Nous avons un langage et un objectif communs. Nous avons eu une discussion intense pour bâtir une plate-forme en vue d'un accord qui résolve la situation et porte la Grèce vers un processus de croissance après juin, a commenté M. Varoufakis à l'issue de cette rencontre. La Grèce qui n'a plus obtenu un sou de ses créanciers (UE et FMI) depuis le 13 août 2014, attend depuis des mois le déblocage des 7,2 milliards d'euros dont elle a besoin pour éviter un défaut de paiement. La prochaine réunion de l'Eurogroupe est prévue pour le 11 mai, à la veille du remboursement attendu par Athènes de 750 millions d'euros au FMI. La Grèce devrait parvenir à rembourser cette tranche, a assuré un expert de ces transactions. Ce pays a d'ailleurs remboursé mercredi, comme prévu, quelque 200 millions d'euros d'intérêts au FMI.
UE et FMI assurent partager le même objectif La Commission européenne, la BCE et le FMI ont assuré partager le même objectif pour la Grèce, alors qu'Athènes avait évoqué la veille des divergences sérieuses entre ses créanciers qui entravent les négociations sur la poursuite du financement du pays. La Commission, la BCE et le FMI partagent le même objectif d'aider la Grèce à parvenir à la stabilité financière et à la croissance, ont-ils indiqué dans un communiqué commun. Les institutions continuent à travailler ensemble dans cet objectif. Elles travaillent dur pour parvenir à des résultats concrets le 11 mai, date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles, poursuit le communiqué. A Paris, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a lui aussi nié l'existence de divisions entre l'UE et le FMI, alors qu'Athènes a évoqué mardi des divergences sérieuses et des contradictions entre ses bailleurs de fonds. Selon des informations de presse, le FMI menacerait de ne pas verser sa part de la tranche d'aide de 7,2 milliards d'euros dont Athènes a cruellement besoin si un effacement partiel de la dette grecque n'était pas mis en oeuvre, ce que refusent les Européens. La coordination est très forte, il y a des choix qui doivent être faits entre politique budgétaire, réformes structurelles et dette, a expliqué M. Dijsselbloem.