Le Conseil de sécurité reprend mercredi ses discussions sur le Sahara occidental, alors que le processus de l'ONU est paralysé depuis la démission de l'ancien émissaire Horst Kohler. Au programme de cette réunion à huis clos, figure un briefing du chef de la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), Colin Stewart, sur la situation au Sahara occidental documentée dans le nouveau rapport du chef de l'ONU, publié début octobre. Décriant le retard qui a paralysé le processus de paix, le président sahraoui, M.Brahim Ghali, a indiqué que le Maroc tente d'influer sur le processus de désignation du successeur de M.Kohler en imposant des conditions préalables à cette nomination. Dans une nouvelle missive au SG de l'ONU, M.Brahim Ghali, a menacé de "ne s'engager dans aucun processus politique résultant des conditions préalables" du Maroc. Selon des observateurs à New York, le Conseil de sécurité pourrait inciter le secrétariat général de l'ONU à accélérer la nomination d'un nouveau médiateur pour maintenir la dynamique impulsée par Horst Kohler durant les deux tables rondes de Genève. L'objectif étant de progresser "en temps opportun", vers une solution mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui, avait déclaré en avril la délégation américaine à l'ONU, également porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental. La situation dans la zone tampon d'El Guergarat et la durée du mandat de la Minurso qui expire fin octobre seront certainement au centre des tractations à New York. Les Etats-Unis ont défendu à maintes reprises un renouvellement de six mois afin de mettre pression sur les deux parties au conflit pour revenir à la table des négociations. Les membres du Conseil de sécurité pourraient négocier "une prorogation technique" en attendant la nomination d'un nouveau médiateur, s'ils estiment que le processus de paix a été de nouveau bloqué, selon des sources proches de l'organe onusien. En parallèle la question des droits de l'homme dans les territoires sahraouis reviendra à nouveau au Conseil de sécurité, alors que plusieurs de ses membres s'inquiètent de la persistance des violations à l'encontre des sahraouis des territoires occupés. L'ambassadeur de l'Afrique du Sud à l'ONU, Jerry Matjila, a réaffirmé en avril le soutien de son pays à la proposition d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme. Une revendication, réitérée mardi par le président Brahim Ghali qui a demandé dans sa nouvelle lettre au SG de l'ONU d'établir une surveillance indépendante des droits de l'homme dans les territoires occupés. (SPS).