Le président sahraoui, Brahim Ghali, a affirmé jeudi dans une lettre au SG de l'ONU, que le Maroc retardait le processus onusien pour renforcer l'occupation brutale de certains territoires sahraouis. "Les récentes déclarations des responsables marocains ne laissent subsister aucun doute sur l'intention du Maroc, qui est d'entraver et de retarder le processus politique afin de renforcer l'occupation brutale et illégale de certaines parties de notre territoire", a-t-il souligné dans cette lettre. Ghali a dit "espérer sincèrement" que le retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel des Nations Unies pour le Sahara occidental ne soit pas "causé ni exacerbé par les conditions préalables imposées par le Maroc". Ce retard, a-t-il poursuivi, a paralysé le processus politique, au moment où "le Maroc a intensifié ses actions déstabilisatrices sur le territoire", appelant par la même occasion à la désignation d'un nouvel médiateur qui partage "les convictions, la détermination, la stature et les convictions" de l'ancien émissaire, Horst Kohler. Le président sahraoui a ajouté que l'ONU ne doit pas permettre au processus politique d'être "l'otage" des conditions préalables imposées par le Maroc pour faire dérailler le processus de décolonisation du Sahara Occidental. Evoquant les prochaines consultations sur la MINURSO au Conseil de sécurité, Brahim Ghali a relevé que la montée des tensions dans le territoire en raison des actions déstabilisatrices du Maroc exige "une réponse robuste de l'ONU". "Nous vous demandons instamment d'user de votre pouvoir pour faire en sorte que le processus reprenne sérieusement et que le Maroc renonce à ses actions déstabilisatrices qui ont alimenté les tensions et aggravé la situation sur le terrain", a-t-il écrit. Ghali a réaffirmé son "soutien à tous les efforts visant à relancer les négociations directes entre les deux parties au conflit, en vue de parvenir à une solution pacifique, durable qui respecte pleinement le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance". Mettant en garde contre "les conséquences d'un retour au statut quo au Sahara Occidental", le secrétaire général du Front Polisario a précisé que la partie sahraouie a "fait preuve de beaucoup de retenue en restant investie à la fois dans le cessez-le-feu et dans le processus de paix dirigé par l'ONU". "De même, ce serait une grave erreur pour le Maroc de tester à nouveau la patience de notre peuple, qui est plus déterminé que jamais à défendre ses droits et ses aspirations nationales légitimes", a-t-il indiqué, affirmant que les Sahraouis, bien que attachés à leurs obligations en vertu du cessez-le feu, se "réservaient le droit légitime d'agir en réponse à toutes les actions hostiles du Maroc". Dénonçant, les restrictions imposées à la MINURSO, Brahim Ghali a relevé que les obstacles dressés par le Maroc à la mission l'ont empêché de s'acquitter de ses fonctions conformément aux normes fondamentales en matière de maintien de la paix. Ghali s'est dit "préoccupé" par les violations du cessez-le-feu commises par le Maroc dans la zone tampon de Guerguerat, exhortant l'ONU à " s'attaquer sérieusement " à ce problème, qui demeure un foyer de tension dans la région.