Le conflit au Sahara occidental est "une question de décolonisation inachevée", a déclaré à New York l'ambassadeur d'Algérie à l'ONU, Sofiane Mimouni, réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. "C'est dire donc qu'aucun doute ne pèse sur la nature de ce conflit qui reste une question de décolonisation inachevée", a indiqué le représentant de l'Algérie devant la quatrième commission de l'ONU, chargée de la décolonisation. "L'ONU tout comme l'Union Africaine, considère que la seule solution, juste et durable à ce conflit est celle qui permettrait au peuple du Sahara occidental d'exercer librement son droit à l'autodétermination conformément à la résolution 1514 (XV)" , a-t-il rappelé. Et d'ajouter "les initiés de ce dossier se rappelleront que l'Assemblée Générale avait, dés 1966, reconnu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et affirmé depuis, son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance conformément à la résolution 1514 (XV)". L'ambassadeur a relevé que l'examen de cette question s'inscrivait clairement dans le cadre des attributions de la quatrième commission de l'ONU chargée de la décolonisation tel que souligné par le SG de l'ONU dans son dernier rapport sur le Sahara occidental. M. Mimouni a ajouté que les efforts du secrétaire général des Nations Unies et du Conseil de sécurité en faveur du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental "bénéficient du soutien de l'Algérie", en rendant hommage à l'ancien envoyé personnel Horst Kohler qui avait réussi à insuffler une nouvelle dynamique au processus politique. Evoquant l'impasse dans laquelle se trouve ce processus depuis plusieurs années, l'ambassadeur a affirmé qu'elle est "désormais, porteuse de sérieuses menaces sur la paix et la stabilité de la région". Il a ajouté que l'Algérie tout comme observateur objectif et soucieux de la paix et de la stabilité de la région est "profondément préoccupée" par l'absence de progrès dans le processus politique, estimant que le blocage exigeait, "un surcroit d'effort, voire un sursaut, pour marquer une rupture avec l'enlisement actuel du processus" et relancer les termes d'un règlement durable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. "Dans ce contexte, mon pays forme l'espoir que les efforts du secrétaire général et de son prochain envoyé personnel puissent donner lieu à une relance effective du processus de règlement de ce conflit et que les deux parties s'engagent, de bonne foi et sans conditions préalables, dans des négociations en vue d'une solution politique mutuellement acceptable conforme à la légalité internationale", a enchainé l'ambassadeur. Mimouni a indiqué que l'Algérie saluait l'appel du secrétaire général de l'ONU qui "prie instamment les membres du Conseil de sécurité, les amis du Sahara occidental et les autres acteurs concernés d'encourager le Maroc et le Front Polisario à continuer de participer au processus de bonne foi et sans préconditions. Le diplomate algérien a souligné, à ce titre, que "le dialogue directe, source de confiance et d'espérance (...) reste, en effet, l'outil le plus efficace pour construire une paix durable". L'Algérie en sa qualité d'observateur officiel au processus de paix, a-t-il poursuivi, continuera, comme elle l'a toujours fait par le passé, à apporter sa contribution à un règlement juste et durable du conflit du Sahara occidental, affirmant qu'elle ne "ménagera aucun effort pour accompagner, de ses v£ux et de ses encouragements, les frères marocains et sahraouis pour faire prévaloir ensemble la logique de la paix et de l'entente sur celle de la tension et de l'instabilité". Au cours de son intervention, l'ambassadeur a évoqué la troisième décennie internationale de l'élimination du colonialisme qui devait naturellement contribuer à relancer le mouvement d'émancipation des peuples, s'interrogeant sur ses résultats et son apport à la valeur ajoutée globale de la décolonisation Le diplomate algérien a indiqué que si les Nations Unies pouvait, à juste titre, se féliciter des résultats acquis au lendemain des années soixante, il reste que les trois dernières décennies consacrées à l'élimination du colonialisme n'ont pas permis de tenir les promesses et les engagements pris. "Certes, certains peuples ont réussi, au cours de la période récente à bénéficier de l'appui de notre Commission pour accéder à la pleine souveraineté. D'autres peuples, en revanche, attendent toujours de la communauté internationale qu'elle prenne ses responsabilités à leur endroit et qu'elle leur apporte le soutien décisif pour leur permettre d'exercer leur droit sacré à l'autodétermination", a-t-il fait remarquer. "C'est le cas par excellence du peuple du Sahara Occidental qui attend toujours l'opportunité d'exercer son droit à l'autodétermination", a-t-il dit.