Pénurie de biens à Paris et dans la Petite Couronne, pénurie d'acheteurs solvables en Grande Couronne... Le marché immobilier francilien est en train de se “découpler”, selon la FNAIM. Les prix en Ile-de-France devraient augmenter de 3% à 4% en 2008. Après les notaires d'Ile-de-France, la semaine dernière, la FNAIM vient de livrer ses premières constatations quant à l'évolution du marché immobilier francilien. Les conclusions ne varient guère : les prix flambent à Paris où les biens se font de plus en plus rares, mais pas en banlieue où les acheteurs solvables sont de moins en moins nombreux... Radiographie d'une Ile-de-france à deux vitesses. Le marché de l'immobilier en Ile-de-France a connu en 2007 “un découplage” entre Paris et la première couronne d'une part, et la seconde couronne d'autre part, a annoncé mardi Jean-Hervé Ruellan, administrateur de la Chambre Fnaim Paris-Ile-de-France. Dans un marché jusque là “ très homogène “, ce “ découplage “ marque une séparation entre Paris intra-muros et la première couronne, où “ la pénurie de biens est dominante “, et “ à l'inverse “ la seconde couronne où l'on a “ trop de biens à vendre face à une pénurie d'acquéreurs solvables “, a souligné M. Ruellan au cours d'une conférence de presse. Pour l'ensemble de la région, il a évalué la hausse des prix à +6%, jugeant ce chiffre “ très représentatif du marché francilien “. “ Les chiffres des trois premiers mois de l'année confirment les tendances relevées en 2007 “, a-t-il ajouté, évaluant à +3 à +4% la hausse des prix pour l'ensemble de l'année 2008. “ C'est le chiffre idéal, proche de l'inflation qui indique un marché assagi “, a-t-il ajouté. “ Le coup de frein généralisé des prix est devenu plus sélectif “, ont indiqué les notaires en présentant leur bilan immobilier en Ile-de-France pour 2007. Toutes les zones ne sont en effet pas logées à la même enseigne. La capitale reste très demandée, avec des prix qui continuent de flamber à +10,5% en 2007, soit, malgré le ralentissement généralisé, une augmentation plus forte qu'en 2006 (+9,7%), selon les notaires. En banlieue, en revanche, le ralentissement du marché est perceptible : les prix continuent d'augmenter, mais moins fortement que par le passé. Pour 2008, les notaires, fidèles à leur réputation de prudence, ne veulent pas faire de prognostic. Pourtant, ils reconnaissent que le marché devrait connaître “ une accalmie “ qu'ils jugent d'autant plus étonnante qu'il est confronté à “ une pénurie de logements et à une demande importante “. “ C'est un marché paradoxal “, ont-ils affirmé, avec “ des prix élevés “ et “ une inadéquation entre l'offre et la demande des biens proposés “. Dans Paris intra-muros, les prix des logements restent très élevés avec une hausse de 10,5% en 2007 contre 9,7% un an plus tôt. Pour la première fois, la barre des 5.000 euros le m2 est dépassée dans tous les arrondissements. Ni la crise financière, ni la baisse du pouvoir d'achat, ni le resserrement des conditions de crédit n'ont, pour le moment, d'impact sur ce marché. Afin 2007, les trois arrondissements les plus chers qui dépassent la barre des 9.000 euros/m2 sont le 6e à 9.790 euros/m2 (+14,4% sur un an), suivi du 7e à 9.260 euros/m2 et le 4e à 9.040 euros/m2. Mais c'est le 1er qui connaît la plus forte hausse annuelle, +16,1%, à 8.200 euros/m2. Seuls les 8e et 10e arrondissements connaissent des hausses inférieures à 10%. Le moins cher reste le 19e, à 5.050 euros/m2. Trois arrondissements ne franchissent pas encore la barre des 6.000 euros/m2 : le 20e à 5.340 euros/m2, le 10e à 5.560 euros/m2 et le 11e à 5.970 euros/m2. Comme toujours, les ventes exceptionnelles sont le fait d'une clientèle étrangère - entre 7 et 8% des acquéreurs - prête à payer très cher un appartement dans les quartiers historiques du centre de Paris. Ainsi, un appartement de 124 m2 situé au Palais Royal dans le 1er arrondissement, a trouvé acquéreur à 29.556 euros le m2 soit plus de 3,6 millions d'euros. Ou encore, un 222 m2 près de Notre-Dame, dans le 4e arrondissement, a été cédé à 24.000 euros le m2, soit plus de 5,3 millions d'euros. La situation est bien différente en petite et grande couronne où le marché est plus contrasté en fonction de la localisation des biens immobiliers. Autour de Paris, le ralentissement de la hausse des prix est très net dans les Hauts-de-Seine, passant de +9,3% en 2006 à +7,8% en 2007 et même, en Seine-Saint-Denis où elle passe de +14,1% en 2006 à +7,3% en 2007. Le ralentissement s'amplifie en grande couronne où les variations annuelles sont encore plus grandes, le prix des appartements anciens est tombé, en un an, de +14,2% à +5,1% en Seine-et-Marne et de +13,3% à +2,8% en Essonne.