Le 41ème Festival international du cinéma du Caire (CIFF) se poursuit jusqu'au 29 novembre 2019. C'est le plus grand rendez-vous du septième art dans la région arabe actuellement. Le Festival de Dubaï, qui pouvait le rivaliser, a cessé d'exister pour des raisons budgétaires. Le festival est dédié cette année à son légendaire directeur artistique Youssef Chérif Rizkalla, disparu cette année, critique de cinéma et homme de médias. Le prix du public portera désormais le nom de Youssef Chérif Rizkalla resté attaché au festival du Caire pendant trente ans. Pour l'édition 2019, 150 films sont au programme représentants 63 pays. Ce qui est déjà un record. Le festival se distingue également par la projection de 35 films en avant-première mondiale et internationale. 84 films sont projetés pour la première fois dans la région du Moyen-Orient Afrique du Nord. L'Algérie est présente dans la section Best arab film avec la dernière fiction de Fatma Zohra Zamoum, "ParKours", déjà sorti en salles en Algérie, et dans la section "Semaine des critiques" avec "Abou Leila" de Amine Sidi Boumediene, non encore projeté en Algérie, et présenté en avant-première mondiale au dernier Festival de Cannes, en mai 2019. Pour la compétition internationale des longs métrages, l'équipe de Mohamed Hefzy, directeur du Festival, a sélectionné des films de grande qualité, salués partout dans le monde, comme "A certain kind of silence" (un certain genre de silence) du tchèque Michal Hogenauer, "All this victory" du libanais Ahmad Ghossein, "Bayna al janati wa al ardh" (Entre paradis et terre) de la palestinienne Najwa Najjar, "Ihkili" ("Parlons") de l'égyptienne Marianne Khoury (un documentaire), "Zavera" du roumain Andrei Gruzsniczki, "Wet season" (saison humide) du singaporien Anthony Chen, "The friendly man" (l'homme amical) du brésilien Iberê Carvalho, "The fourth wall" (le quatrième mur) des chinois Zhang Chong et Zhang Bo, "La Frontera" (la frontière) du colombien David David, "Sons of Denmark" du danois Ulaa Salim, "Ya no estoy aqui" (Je ne suis pas là) du mexicain Fernando Frias et "Mindanao" du phillipin Brillante Mendoza. Stephen Gaghan à la tête du jury Le jury est présidé par le réalisateur et scénariste américain Stephen Gaghan ( "Syriana", "Abandon", etc), secondé de la productrice marocaine Lamia Chraibi, de l'écrivain égyptien Ibrahim Abdelmeguid, du réalisateur italien Daniele Luchetti, de la réalisatrice et productrice belge Marion Hansel, de l'actrice chinoise Qin Hailu et du réalisateur mexicain Michel Franco (auteur notamment des fabuleux "Chronic" et "After Lucia"). Le festival du Caire comprend d'autres sections comme la compétition du court métrage "Cinéma de demain", Horizons du cinéma arabe, la Semaine des critiques, le Panorama international, la Hors-compétition et les projections spéciales de minuit. La Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI) est présente avec son jury, présidé par l'allemande Katharina Dockhorn. Chaque année, le jury de la FIPRESCI accorde un prix au meilleur film, selon l'avis des critiques.
Sold out pour "The Irishman" Cette année, le festival rend un hommage particulier au cinéaste, scénariste et acteur américano-britannique Terry Gilliam, 79 ans, avec la projection de deux de ses célèbres fictions, "Brazil" et "L'homme qui tua Don Quichotte" et l'attribution du prix Faten Hamama. Un Focus est consacré au cinéma mexicain avec la projection de plusieurs fictions comme " 600 milles " de Gabriel Ripstein. Le réalisateur Sherifa Arafa et l'actrice Menna Shalaby, tous deux égyptiens, ont été également honorés par le festival pour l'ensemble de leurs carrières. Dès l'ouverture, mercredi 20 novembre, l'Opéra du Caire, qui abrite la plupart des projections du festival, a connu une grande affluence du public pour l'achat des tickets. "Cela a dépassé nos prévisions". Le film "The Irishman" a été projeté devant une salle archicomble, a précisé Ahmed Shawky, directeur artistique du festival. Film-événement, "The Irishman" (l'irlandais) de l'américain Martin Scorsese, distribué par Netflix, s'inspire du livre de Charles Brandt, "I heard you paint houses" (j'ai entendu que vous avez peint les maisons) et ranconte l'étonnante histoire de Frank Sheeran, un tueur à gages américain qui, à l'origine, était syndicaliste et ancien soldat de la deuxième guerre mondiale. Le film évoque notamment le dirigeant syndicaliste Jimmy Hoffa dont la disparition forcée en juillet 1975 demeure toujours un mystère aux Etats Unis. Jimmy Hoffa était également lié à la mafia de Chicago.
"Il faut toujours planter des arbres" Contribuant à la protection de la nature, le Festival du Caire a décidé cette année de distribuer des sacs officiels, fabriqués après le recyclage de 15.000 sachets de plastique avec le projet Up-Fuse lancé par deux ingénieures égyptiennes à Berlin. "Nous avons choisi un arbre pour notre affiche officielle (représentant notamment la déesse Isis). Cela symbolise la générosité et souligne que le festival a des racines et une Histoire. C'est également une manière de dire que notre festival est attaché à la préservation du climat. Il faut toujours planter des arbres", a indiqué Omar Kacim, directeur exécutif du festival. Par ailleurs, l'Académie des arts et des sciences du cinéma a attribué pour la première fois au Festival du Caire le statut de festival qualificatif aux Oscars aux côtés des festivals de Cannes, de Venise et de Berlin. Le lauréat du prix du meilleur court métrage au Caire (Cinéma de demain) sera éligible pour être pris en compte dans la liste des Oscars des meilleurs courts métrages de fiction et d'animation mondiaux, sans l'obligation de sortir en salles.