Le chef de l'Etat, Monsieur Abdelmadjid Tebboune fidèle à ses engagements pris dans son programme électoral, soucieux d'édifier une nation solidaire, une Algérie nouvelle, de justice sociale et de développement durable et sûre, donne sa priorité d'action à mieux cerner le nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance en mettant l'accent fort sur la nécessité de l'émergence de l'économie de la connaissance. Un sujet très sensible et une interrogation longtemps posée par les économistes. Pourquoi l'Algérie, en dépit de toutes les politiques scientifiques et technologiques qui ont été mises en place depuis plus de deux décennies, appuyée par des revenus importants provenant de la rente des hydrocarbures pour financer ces politiques, n'est pas arrivée à construire une économie de la connaissance ? Comment pourra-t-elle le faire en 2O2O pour engager son nouveau modèle économique, une nouvelle politique de croissance? Vouloir accélérer le modèle de croissance, il faudra compter sur la volonté de l'Etat, les moyens importants à mobiliser, un modèle de croissance diversifiée fondé sur une économie de la connaissance nécessite certaines conditions portant sur la capacité d'absorption des savoirs externes, l'insertion dans la chaîne de valeur mondiale et la bonne gouvernance et la qualité des institutions. Dans cette perspective nouvelle du développement de l'économie de la connaissance et de l'émergence économique, la vision du président de la République semble avoir pour objectif majeur la restauration d'une politique en matière de recherche et d'innovation tout en valorisant le réservoir important de ressources naturelles dont dispose le pays pour financer cette politique et ainsi permettre à l'économie nationale de se positionner sur la trajectoire de fonder une économie solide et ainsi de tirer le meilleur parti des efforts à consentir au bénéfice de l'enseignement supérieur et de la recherche. C'est pourquoi, le Président s'est engagé à rehausser le rôle de l'université, notamment sa contribution à la prise de décisions politique et économique. La nécessité d'établir un lien entre l'université et le monde du travail afin qu'elle soit la " locomotive " de l'édification d'une économie nationale solide, qu'il s'agisse de l'économie traditionnelle ou du savoir et ce, à travers la création de pôles d'excellence universitaires. Il s'agit pour le chef de l'Etat de faire de l'université un cadre d'enseignement, d "'épanouissement et d'innovation à travers : le développement de pôles d'excellence, en partenariat avec l'entreprise, dans des spécialités en adéquation avec le développement universel des technologies et des métiers et avec les besoins de l'économie nationale ; le développement de la recherche scientifique et technologique, la valorisation du produit de la recherche, à travers le développement du concept de " la recherche et la demande " et la mise en place de contrats de recherche par les universités et les centres publics de recherche, avec les entreprises économiques afin de commercialiser les produits, sous forme de nouvelles PME. A ce titre, la création d'entreprises par les chercheurs et par les étudiants diplômés (start-up) sera encouragée ; la mise en place du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies et en faire un vecteur de développement socio-économique à travers des relations étroites avec le gouvernement et les entreprises publiques et privées. Le résumé des objectifs que s'est fixé le chef de l'Etat montre qu'il s'agit bien de conditions de l'émergence de l'économie de la connaissance qui sont en phase d'être réunies dans un tracé d'augmentation de la valeur ajoutée en connaissance du niveau de vie, d'une forte croissance ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de production, de consommation et de diversification de l'économie nationale. L'universitaire, Rédha Younes Bouacida dans un article sous le titre : " Développement de l'économie de la connaissance en Algérie et inflexion du modèle de croissance souligne que : " l'économie algérienne ne présente pas une image particulièrement dynamique et son système économique est encore loin du modèle fondé sur l'économie de la connaissance. Dans son état actuel, on peut considérer que l'économie algérienne est caractérisée par une structure dualiste qui juxtapose les restes de la période d'industrialisation pilotée par l'Etat et un très grand nombre de petites, voire très petites entreprises issues de la période de libéralisation qui a commencé dans les années quatre-vingt-dix. Au passage, ce dualisme pose un problème classique d'allocation des ressources en capital, trop importantes dans ce qui reste du secteur d'Etat où leur rendement est faible, et insuffisantes dans le secteur privé où leur rendement est plus élevé. Le fer de lance de cette économie est constitué par le secteur des hydrocarbures qui fournit l'essentiel des exportations (97 %) et une grande partie des recettes de l'Etat (7O %), la relative aisance qui en résulte ouvre des perspectives prometteuses pour une transformation en profondeur du modèle économique qui pourrait évoluer d'une économie de rente vers une économie fondée sur la connaissance impliquant l'utilisation croissante de travail qualifié ".