L'Organisation française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique a appelé le Comité international de la Croix-Rouge et les Nations unies à intervenir pour libérer les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines, afin d'éviter une catastrophe, en particulier face à la terrible propagation de la pandémie de coronavirus. Dans une lettre envoyée mardi par le président de l'ONG, John Paul Escovi, a mis en garde contre le danger que courent les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines, en raison de la pandémie de coronavirus. L'Organisation a également dénoncé "la détérioration de l'état de santé de ces prisonniers politiques du fait des actes de torture et des mauvais traitements auxquels ils sont continuellement soumis, ainsi que le refus d'accès aux soins médicaux et les abus quotidiens qui ont provoqué une diminution de leur immunité et, par conséquent, le risque élevé d'infection par le nouveau Coronavirus qui sévit largement au Maroc". Dans ce contexte, le Coordonnateur pour la protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines a lancé lundi un appel urgent aux organisations internationales, notamment à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour qu'elles prennent des mesures préventives dans les prisons marocaines, et faire pression sur le régime marocain pour libérer ces prisonniers afin d'éviter une catastrophe humanitaire à l'intérieur des prisons. Dimanche, le président de la République, Brahim Ghali, a appelé l'ONU à intervenir en urgence pour la libération immédiate des prisonniers sahraouis en "situation dangereuse" dans les prisons marocaines avec l'escalade de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
Les maintenir dans ces conditions est "carrément du terrorisme" Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, le président de la République, Brahim Ghali a soutenu qu'"avec l'escalade de la pandémie de Corona dans diverses parties du monde, y compris le Royaume du Maroc, la situation de ces prisonniers laisse présager une évolution dangereuse, en ce qui constitue une menace réelle pour leur vie, en raison des conditions de vie difficiles dans les prisons de l'Etat d'occupation marocain". Le président Ghali a, en outre, alerté que la "propagation de l'épidémie de ce virus dangereux et les mesures urgentes nécessaires, notamment pour éviter les grands rassemblements et la surpopulation, sont en totale contradiction avec la situation dans laquelle ces prisonniers civils se trouvent dans des prisons marocaines réputées pour leur surpopulation". "Au fur et à mesure que l'épidémie de Corona se propage, les maintenir dans ces conditions est carrément du terrorisme et une action irresponsable, qui peut à tout moment entraîner des conséquences imprévisibles", a dénoncé M. Ghali, soulignant que "la communauté internationale ne peut rester indifférente à un tel mépris de la vie humaine". "Les autorités marocaines ont non seulement procédé à la détention injuste de ces personnes, mais les ont exposées à des pratiques illégales et immorales, notamment des procès militaires, des tortures et des expulsions loin de leurs familles, ce qui a conduit à leur détention aujourd'hui dans des cellules qui ne remplissent pas les conditions sanitaires minimales", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, Dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de l'Homme présenté au mois de janvier dernier, l'ONG américaine de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch, a enregistré "la détention continue de 23 Sahraouis par le Maroc après avoir été condamné à la suite de procès inéquitables en 2013 et 2017 sur la base d'aveux forcés, sans enquête sur leur torture physique dans les postes de police et de la gendarmerie, après les affrontements qui avaient éclaté suite au démantèlement violent et sanglant par les autorités marocaines du camp de la dignité, Gdeim Izik, près d'El-Ayoun occupée, en 2010". L'ONG a également souligné que le processus de paix supervisé par les Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc, pour l'autodétermination du peuple sahraoui, est au point mort depuis la démission de l'envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, et qu'aucun successeur n'est désigné pour le moment.