Le président sahraoui, Brahim Ghali, a attiré l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sur la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines, appelant l'ONU à intervenir d'urgence pour les libérer immédiatement afin d'éviter une tragédie humanitaire dans les prisons, à la lumière de la propagation du nouveau coronavirus. "Avec la plus grande inquiétude et préoccupation, nous vous adressons dans cette lettre pour attirer votre attention sur la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les prisonniers civils sahraouis dans les prisons marocaines", a indiqué le Président Ghali, dans une lettre adressée dimanche à M. Guterres, soutenant qu'"avec l'escalade de la pandémie de Corona dans diverses parties du monde, y compris le Royaume du Maroc, la situation de ces prisonniers laisse présager une évolution dangereuse, en ce qui constitue une menace réelle pour leur vie, en raison des conditions de vie difficiles dans les prisons de l'Etat d'occupation marocain". M. Ghali a indiqué que la propagation de l'épidémie de ce virus dangereux et les mesures urgentes nécessaires, notamment pour éviter les grands rassemblements et la surpopulation, sont en totale contradiction avec la situation dans laquelle ces prisonniers civils se trouvent dans des prisons marocaines réputées pour leur surpopulation. "L'absence de conditions sanitaires dans le cas normal a entraîné de nombreux désagrément pour la santé de ces prisonniers civils sahraouis, ce qui signifie que le développement du virus Corona laisse présager des conséquences désastreuses et imminentes", a -t-il alerté. Le président sahraoui a expliqué dans la lettre que "l'Etat d'occupation marocain a arrêté ces prisonniers civils sahraouis parce qu'ils défendaient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, qui est garanti par la Charte et les résolutions des Nations Unies. Les autorités marocaines ont non seulement procédé à la détention injuste de ces personnes, mais les ont exposées à des pratiques illégales et immorales, notamment des procès militaires, des tortures et des expulsions loin de leurs familles, ce qui a conduit à leur détention aujourd'hui dans des cellules qui ne remplissent pas les conditions sanitaires minimales. "Au fur et à mesure que l'épidémie de Corona se propage, les maintenir dans ces conditions est carrément du terrorisme et une action irresponsable, qui peut à tout moment entraîner des conséquences imprévisibles", a dénoncé M. Ghali, soulignant que "la communauté internationale ne peut rester indifférente à un tel mépris de la vie humaine". Dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de l'Homme présenté au mois de janvier, l'ONG américaine Human Rights Watch, a enregistré "la détention continue de 23 Sahraouis par le Maroc après avoir été condamné à la suite de procès inéquitables en 2013 et 2017 sur la base d'aveux forcés, sans enquête sérieuse sur leur torture physique dans les postes de police et de la gendarmerie, après les affrontements qui ont éclaté suite au démantèlement violent et sanglant par les autorités marocaines du camp de protestation Gdeim Izik près d'El-Ayoun occupée, en 2010". L'ONG a également souligné que le processus de paix supervisé par les Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc pour l'autodétermination au Sahara occidental, est au point mort depuis la démission de l'envoyé spécial Horst Kohler, et qu'aucun successeur n'est désigné pour le moment. Dans un rapport sur l'état des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, l'Association des défenseurs des droits de l'Homme des Sahraouis (Codesa) a dénoncé les violations continues par l'occupant marocain des droits fondamentaux du peuple sahraoui, en particulier le droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Le Maroc a continué de confisquer le droit des civils sahraouis à exprimer et manifester pacifiquement dans les villes du Sahara occidental, assiégeant de nombreux sites et lieux avec divers appareils répressifs et empêchant les manifestants sahraouis de les atteindre, en utilisant divers outils et moyens avec des pratiques dégradantes de la dignité humaine, a-t-on dénoncé dans le rapport.