Le Théâtre régional de Constantine (TRC) a donné hier soir au théâtre Mahieddine-Bachtarzi d'Alger une représentation de la pièce Bertuf de Mohamed Tayeb Dehimi. Bertuf est une œuvre adaptée de Tartuffe de Molière, elle est en fait le septième spectacle à être monté sur les planches du TNA depuis l'ouverture du 5e Festival national du théâtre professionnel dont la clôture est prévue le 7 juin prochain. Le Théâtre régional de Constantine (TRC) a donné hier soir au théâtre Mahieddine-Bachtarzi d'Alger une représentation de la pièce Bertuf de Mohamed Tayeb Dehimi. Bertuf est une œuvre adaptée de Tartuffe de Molière, elle est en fait le septième spectacle à être monté sur les planches du TNA depuis l'ouverture du 5e Festival national du théâtre professionnel dont la clôture est prévue le 7 juin prochain. Mais il convient de noter que le Théâtre régional de Tizi-Ouzou (TRTO) a donné, deux jours auparavant, sur la même scène une version en tamazight de la même pièce de Molière. Y aurait-il intérêt à parler de la même œuvre, qui plus est, a été jouée à quelques heures d'intervalle ? Au fait, ce qui est intéressant de relever c'est la différence au niveau de l'adaptation. Par exemple l'adaptation faite par le TRC sous la houlette de Dehimi semble plus fidèle au texte original que ce soit sur le plan de la forme ou du fond. C'est tout le contraire du TRTO qui a dû jouer l'adaptation à fond, la poussant jusqu'à son point optimal. La pièce de Molière peint la fausse dévoterie, de gens qui se prétendent être des gens parfaits, bons adorateurs de Dieu et respectueux de la religion chrétienne, mais qui sont en réalité des gens sournois, pernicieux, cupides et versés dans les vices les plus vils. C'est la sempiternelle question de l'être et du paraître. Mais la version de Dehimi est moins audacieuse que celle d'Ahmed Khoudi du TRTO. Le TRC s'est contentée tout juste de traduire le texte, la pièce se faisant l'écho du contexte de l'époque marquée par la montée d'un «nationalisme catholique» dans la France de 1669. Benaziz Ahcene qui campe le rôle de Tartuffe, le faux dévot, est habillé d'une soutane, de couleur noire, vêtement liturgique de l'église chrétienne. Il se présente du reste comme «homme d'église». L'allusion à la réalité algérienne prend des voies trop détournées pour qu'elle puisse créer une identification plus à même d'impliquer davantage le public. `` Les comédiens ont aussi gardé le nom des personnages tels qu'ils apparaissent dans le texte de Molière, c'est-à-dire des noms chrétiens. La version en tamazight adaptée de Mohya, et mise en scène par Ahmed Khoudi a, quant à elle, procédé au changement des noms d'acteurs en distribuant ici un «Hadj» et là une «Tamninoucht» forme nominative berbérisée. Le Tartuffe du TRTO est habillé d'une blanche gandoura et n'évoque jamais l'église. De ce point de vue donc, les scènes sont plus osées. Plus osées peut-être c'est mal dire. Elles sont plutôt plus conformes à la réalité nationale. Mais il faut dire que le TRC a fait jouer, dans cette pièce, des comédiens plus chevronnés que ceux qui ont eu à jouer au TRTO où l'on a vu des silhouettes qui manquaient franchement de présence sur scène. (De par leur âge, ces comédiens auront donc encore beaucoup à apprendre). Les dialogues étaient aussi plus plaisants à suivre au TRC qu'au TRTO, parce que nous semble-t-il, la phonation des paroles était mieux maîtrisée. Au-delà des ratages du TRTO, ces différences d'approches, renseignent sur la difficulté du théâtre algérien à monter des spectacles qui sortent des sentiers battus dans un pays où l'on a du mal à distinguer les pratiques religieuses de la religion. Mais il convient de noter que le Théâtre régional de Tizi-Ouzou (TRTO) a donné, deux jours auparavant, sur la même scène une version en tamazight de la même pièce de Molière. Y aurait-il intérêt à parler de la même œuvre, qui plus est, a été jouée à quelques heures d'intervalle ? Au fait, ce qui est intéressant de relever c'est la différence au niveau de l'adaptation. Par exemple l'adaptation faite par le TRC sous la houlette de Dehimi semble plus fidèle au texte original que ce soit sur le plan de la forme ou du fond. C'est tout le contraire du TRTO qui a dû jouer l'adaptation à fond, la poussant jusqu'à son point optimal. La pièce de Molière peint la fausse dévoterie, de gens qui se prétendent être des gens parfaits, bons adorateurs de Dieu et respectueux de la religion chrétienne, mais qui sont en réalité des gens sournois, pernicieux, cupides et versés dans les vices les plus vils. C'est la sempiternelle question de l'être et du paraître. Mais la version de Dehimi est moins audacieuse que celle d'Ahmed Khoudi du TRTO. Le TRC s'est contentée tout juste de traduire le texte, la pièce se faisant l'écho du contexte de l'époque marquée par la montée d'un «nationalisme catholique» dans la France de 1669. Benaziz Ahcene qui campe le rôle de Tartuffe, le faux dévot, est habillé d'une soutane, de couleur noire, vêtement liturgique de l'église chrétienne. Il se présente du reste comme «homme d'église». L'allusion à la réalité algérienne prend des voies trop détournées pour qu'elle puisse créer une identification plus à même d'impliquer davantage le public. `` Les comédiens ont aussi gardé le nom des personnages tels qu'ils apparaissent dans le texte de Molière, c'est-à-dire des noms chrétiens. La version en tamazight adaptée de Mohya, et mise en scène par Ahmed Khoudi a, quant à elle, procédé au changement des noms d'acteurs en distribuant ici un «Hadj» et là une «Tamninoucht» forme nominative berbérisée. Le Tartuffe du TRTO est habillé d'une blanche gandoura et n'évoque jamais l'église. De ce point de vue donc, les scènes sont plus osées. Plus osées peut-être c'est mal dire. Elles sont plutôt plus conformes à la réalité nationale. Mais il faut dire que le TRC a fait jouer, dans cette pièce, des comédiens plus chevronnés que ceux qui ont eu à jouer au TRTO où l'on a vu des silhouettes qui manquaient franchement de présence sur scène. (De par leur âge, ces comédiens auront donc encore beaucoup à apprendre). Les dialogues étaient aussi plus plaisants à suivre au TRC qu'au TRTO, parce que nous semble-t-il, la phonation des paroles était mieux maîtrisée. Au-delà des ratages du TRTO, ces différences d'approches, renseignent sur la difficulté du théâtre algérien à monter des spectacles qui sortent des sentiers battus dans un pays où l'on a du mal à distinguer les pratiques religieuses de la religion.