Un nouveau mécanisme de résistance aux antibiotiques, qui peut constituer une sérieuse menace dans la guerre contre les bactéries, en particulier face à la montée du tourisme médical, a fait son apparition au Royaume-Uni mais aussi en Inde et au Pakistan, révèlent des chercheurs. Le premier cas d'infection par une entérobactérie productrice d'une enzyme de type "New Delhi métallo-beta-lactamase" (NDM-1) a été identifié en 2009 par Timothy Walsh (université de Cardiff, Royaume-Uni) chez un patient suédois qui avait été hospitalisé en Inde. La vaste famille des entérobactéries est composée de bactéries fréquemment résistantes aux antibiotiques communs et figure parmi les causes les plus importantes d'infections bactériennes graves. Elle comprend les Escherichia coli (E. coli) et les Klebsiella pneumoniae (K. pneumoniae). Les bactéries productrices de cette enzyme (NDM-1) sont résistantes à pratiquement tous les types d'antibiotiques, y compris les carbapénèmes, généralement réservés aux urgences et au traitement des infections multi-résistantes. L'équipe de Karthikeyan Kumarasamy (université de Madras, Inde) et de Timothy Walsh a analysé les prélèvements bactériens de patients présentant diverses infections en Inde, au Pakistan et au Royaume-Uni. 44 cas positifs au type NDM-1 ont été identifiés dans l'Etat du Tamil Nadu (sud de l'Inde), 26 dans l'Etat du Haryana (nord), ainsi que sur d'autres sites en Inde, au Bangladesh et au Pakistan. Les bactéries en cause étaient essentiellement E. coli et K. pneumoniae. Ils ont aussi isolé le type NDM-1 au Royaume-Uni, chez des patients ayant subi des interventions chirurgicales, y compris esthétiques, en Inde et au Pakistan. "D'autres Européens et des Américains ont aussi recours à des opérations de chirurgie esthétique en Inde", ont-ils souligné, craignant que le type NDM-1 ne s'étende au niveau mondial. Les chercheurs, dont les travaux sont mis en ligne par la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases, ont par ailleurs pointé le fort potentiel de dissémination de cette forme de résistance aux traitements. Dans un éditorial, Johann Pitout (université de Calgary, Canada) indique que le type NDM-1 a déjà été isolé aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Australie et au Canada, chez des patients qui étaient allés se faire soigner en Inde. Le tourisme médical en Inde pourrait croître de 30% par an durant les cinq prochaines années, met-il en garde. APS Un nouveau mécanisme de résistance aux antibiotiques, qui peut constituer une sérieuse menace dans la guerre contre les bactéries, en particulier face à la montée du tourisme médical, a fait son apparition au Royaume-Uni mais aussi en Inde et au Pakistan, révèlent des chercheurs. Le premier cas d'infection par une entérobactérie productrice d'une enzyme de type "New Delhi métallo-beta-lactamase" (NDM-1) a été identifié en 2009 par Timothy Walsh (université de Cardiff, Royaume-Uni) chez un patient suédois qui avait été hospitalisé en Inde. La vaste famille des entérobactéries est composée de bactéries fréquemment résistantes aux antibiotiques communs et figure parmi les causes les plus importantes d'infections bactériennes graves. Elle comprend les Escherichia coli (E. coli) et les Klebsiella pneumoniae (K. pneumoniae). Les bactéries productrices de cette enzyme (NDM-1) sont résistantes à pratiquement tous les types d'antibiotiques, y compris les carbapénèmes, généralement réservés aux urgences et au traitement des infections multi-résistantes. L'équipe de Karthikeyan Kumarasamy (université de Madras, Inde) et de Timothy Walsh a analysé les prélèvements bactériens de patients présentant diverses infections en Inde, au Pakistan et au Royaume-Uni. 44 cas positifs au type NDM-1 ont été identifiés dans l'Etat du Tamil Nadu (sud de l'Inde), 26 dans l'Etat du Haryana (nord), ainsi que sur d'autres sites en Inde, au Bangladesh et au Pakistan. Les bactéries en cause étaient essentiellement E. coli et K. pneumoniae. Ils ont aussi isolé le type NDM-1 au Royaume-Uni, chez des patients ayant subi des interventions chirurgicales, y compris esthétiques, en Inde et au Pakistan. "D'autres Européens et des Américains ont aussi recours à des opérations de chirurgie esthétique en Inde", ont-ils souligné, craignant que le type NDM-1 ne s'étende au niveau mondial. Les chercheurs, dont les travaux sont mis en ligne par la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases, ont par ailleurs pointé le fort potentiel de dissémination de cette forme de résistance aux traitements. Dans un éditorial, Johann Pitout (université de Calgary, Canada) indique que le type NDM-1 a déjà été isolé aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Australie et au Canada, chez des patients qui étaient allés se faire soigner en Inde. Le tourisme médical en Inde pourrait croître de 30% par an durant les cinq prochaines années, met-il en garde. APS