De nombreuses voix, notamment d'historiens français, s'élèvent contre l'installation, demain mardi en France, d'une fondation pour la mémoire conçue, selon eux, au seul service des nostalgiques de la colonisation et du courant xénophobe d'extrême-droite. Cette fondation est prévue par l'article 3 de la loi du 23 février 2005 jugée scélérate par une grande partie de la société civile du fait qu'elle faisait l'apologie du colonialisme. L'article 13 de cette loi indemnise les anciens membres de l'organisation criminelle OAS. Interrogé par l'APS sur cette question, Gilles Manceron, historien et vice-président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), a affirmé que la décision d'installer cette fondation montre que la société française est "à la croisée des chemins". Il a relevé que "d'une part, une grande partie de la population française demande que la vérité soit dite sur la nature de la colonisation et, d'autre part, une fraction de celle-ci, plus âgée, surtout implantée dans le Midi de la France, ne veut rien reconnaître, ni regarder en face, et reste attachée aux dénégations et aux anciens mensonges". C'est une tranche de l'opinion, affiliée au courant d'extrême-droite qui avait soutenu la mise en place de plusieurs monuments à la gloire de l'Algérie française et des tueurs de l'OAS, a-t-il rappelé, ajoutant que "c'est cette fraction de l'opinion qui a poussé à l'adoption de la loi du 23 février 2005 qui prétendait présenter la colonisation comme positive". Cet historien a déploré que la fondation en question soit contrôlée par "des institutions à la tête desquelles se trouvent des généraux qui persistent dans la justification de l'emploi de la torture par l'armée française en Algérie et dans la négation du mouvement nationaliste algérien". Il a ajouté que les tenants de cette fondation "tournent le dos" au travail conduit par de nombreux universitaires français en collaboration avec leurs collègues algériens pour une réécriture "honnête" de l'histoire. L'installation de cette fondation risque de susciter "un tollé" non seulement en Algérie mais aussi en France, a averti Gilles Manceron. De son côté, l'historien Olivier Le Cour Grandmaison a estimé que cette fondation confirme que "l'offensive de la majorité actuelle (ndlr : la droite UMP) se poursuit sous des formes diverses et se poursuivra sans doute jusqu'en 2012" pour des raisons électoralistes. Il a souligné que la loi "scandaleuse" du 23 février 2005, qui "sanctionnait une interprétation positive, officielle et mensongère de la colonisation française", n'a "aucun équivalent européen, sinistre exception française" et "n'est pas l'épilogue d'une offensive idéologique menée, il y a cinq ans de cela, mais bien le prologue d'un combat en réhabilitation qui n'a jamais cessé depuis". Aux yeux de cet historien, il est essentiel que les candidats des gauches parlementaires et radicales présents au premier tour de l'élection présidentielle de 2012 "prennent clairement position pour l'abrogation de cette législation" qu'il a qualifiée de "scélérate". Pour sa part, Henri Pouillot, militant anticolonialiste, ancien appelé de la guerre de la guerre d'Algérie et auteur du livre "La villa Susini" (éd. Tirésias) qui dénonce la pratique de la torture en Algérie par l'armée coloniale, a jugé "inquiétante" la politique "menée par le pouvoir actuel" dans le domaine de la mémoire. De nombreuses voix, notamment d'historiens français, s'élèvent contre l'installation, demain mardi en France, d'une fondation pour la mémoire conçue, selon eux, au seul service des nostalgiques de la colonisation et du courant xénophobe d'extrême-droite. Cette fondation est prévue par l'article 3 de la loi du 23 février 2005 jugée scélérate par une grande partie de la société civile du fait qu'elle faisait l'apologie du colonialisme. L'article 13 de cette loi indemnise les anciens membres de l'organisation criminelle OAS. Interrogé par l'APS sur cette question, Gilles Manceron, historien et vice-président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), a affirmé que la décision d'installer cette fondation montre que la société française est "à la croisée des chemins". Il a relevé que "d'une part, une grande partie de la population française demande que la vérité soit dite sur la nature de la colonisation et, d'autre part, une fraction de celle-ci, plus âgée, surtout implantée dans le Midi de la France, ne veut rien reconnaître, ni regarder en face, et reste attachée aux dénégations et aux anciens mensonges". C'est une tranche de l'opinion, affiliée au courant d'extrême-droite qui avait soutenu la mise en place de plusieurs monuments à la gloire de l'Algérie française et des tueurs de l'OAS, a-t-il rappelé, ajoutant que "c'est cette fraction de l'opinion qui a poussé à l'adoption de la loi du 23 février 2005 qui prétendait présenter la colonisation comme positive". Cet historien a déploré que la fondation en question soit contrôlée par "des institutions à la tête desquelles se trouvent des généraux qui persistent dans la justification de l'emploi de la torture par l'armée française en Algérie et dans la négation du mouvement nationaliste algérien". Il a ajouté que les tenants de cette fondation "tournent le dos" au travail conduit par de nombreux universitaires français en collaboration avec leurs collègues algériens pour une réécriture "honnête" de l'histoire. L'installation de cette fondation risque de susciter "un tollé" non seulement en Algérie mais aussi en France, a averti Gilles Manceron. De son côté, l'historien Olivier Le Cour Grandmaison a estimé que cette fondation confirme que "l'offensive de la majorité actuelle (ndlr : la droite UMP) se poursuit sous des formes diverses et se poursuivra sans doute jusqu'en 2012" pour des raisons électoralistes. Il a souligné que la loi "scandaleuse" du 23 février 2005, qui "sanctionnait une interprétation positive, officielle et mensongère de la colonisation française", n'a "aucun équivalent européen, sinistre exception française" et "n'est pas l'épilogue d'une offensive idéologique menée, il y a cinq ans de cela, mais bien le prologue d'un combat en réhabilitation qui n'a jamais cessé depuis". Aux yeux de cet historien, il est essentiel que les candidats des gauches parlementaires et radicales présents au premier tour de l'élection présidentielle de 2012 "prennent clairement position pour l'abrogation de cette législation" qu'il a qualifiée de "scélérate". Pour sa part, Henri Pouillot, militant anticolonialiste, ancien appelé de la guerre de la guerre d'Algérie et auteur du livre "La villa Susini" (éd. Tirésias) qui dénonce la pratique de la torture en Algérie par l'armée coloniale, a jugé "inquiétante" la politique "menée par le pouvoir actuel" dans le domaine de la mémoire.