Professeur de sciences politiques à l'Université de Texas à Austin, Clément Moore Henry a animé vendredi en fin de journée en marge du SILA une conférence sous l'intitulé «Les acteurs de l'Ugema» qui se fait l'écho des résultats de ses recherches historiques sur l'organisation estudiantine algérienne du mouvement national à savoir l'Union générale des étudiants musulmans algériens. Professeur de sciences politiques à l'Université de Texas à Austin, Clément Moore Henry a animé vendredi en fin de journée en marge du SILA une conférence sous l'intitulé «Les acteurs de l'Ugema» qui se fait l'écho des résultats de ses recherches historiques sur l'organisation estudiantine algérienne du mouvement national à savoir l'Union générale des étudiants musulmans algériens. Ces résultats ont fait l'objet d'un livre que l'auteur vient de publier chez Casbah sous le titre «l'Ugema (1955-1962). Témoignages». Mais à vrai dire, Clément Moore Henry a vécu une partie de ces événements, puisqu'il avait croisé en 1957, lorsqu'il était étudiant à Paris l'itinéraire des jeunes militants nationalistes algériens structurés dans cette organisation à l'image de Rédha Malek, Messaoud Aït Chaâlal, Belaïd Abdeselam, Mouloud Belaouane, Taleb-Ibrahimi et tant d'autres. Très vite lui-même représentant des étudiants américains il va éprouver de la sympathie pour les Algériens qu'il va soutenir, ce qui lui a valu bien sûr d'être expulsé de la France en 1958. Son étude s'appuie surtout sur le témoignage d'une vingtaine de ses anciens camarades. Quelques uns parmi eux étaient présents d'ailleurs à la conférence. «Le but de ce travail est à l'origine une œuvre de politologue qui veut comprendre l'histoire récente de l'Algérie à travers ses élites d'une certaine génération» explique l'orateur. Mais on a assisté à quelque chose d'insolite, le conférencier donnait l'impression d'être mal à l'aise dans sa peau d'historien. A une question de savoir si à un moment donné l'Ugema était tombée sous la mainmise des Oulémas, Clément Moore Henry a eu cette réponse embarrassante «Vous voulez que je vous réponde moi?».Le conférencier a quand même su trouver les mots pour s'en tirer, il a soutenu que le FLN a tenu à ce que «tous les représentants des différentes forces politiques soient admis, il ne fallait pas que ce soit une opération PPA-MTLD, il fallait maquiller, on a ainsi mis un peu de bourgeois et un peu d'UDMA» «On a inclus a-t-il ajouté Ayachi Yaker qui était le chef de la jeunesse UDMA et Ahmed Taleb qui avait le profil idéal parce qu'il était le fils de Bachir Ibrahimi même s'il n'était pas un militant, il était a-t-il ajouté un intellectuel qui avait aussi édité un périodique à l'université d'Alger «le Jeune musulman», tout le monde était FLN, on a tenu à ce que le premier bureau national soit aussi représentatif que possible» soutient-il. Et le conférencier de s'en remettre à ses anciens camarades qui étaient présents en les invitant à intervenir. Il lancera même un «Rédha Malek était Ouléma». L'ancien chef de gouvernement est resté de marbre. «L'idée que le FLN téléguidait l'Ugema est tout à fait fausse, puisqu'il y avait des discussions internes qui ont mené à cette sorte de compromis» note Clément Moore Henry. Messaoud Aït Chaâlal qui était assis à côté de Rédha Malek prend alors la parole pour contredire le conférencier «l'idée est vraie et fausse en même temps, il faut reconnaitre a-t-il lancé que dans les premiers mois qui ont suivi le 1er Novembre le grand courant qui s'est dégagé parmi les étudiants spontanément était favorable au FLN». Et d'asséner «le FLN n'est pas intervenu directement d'une façon active dans la désignation des instances dirigeantes de l'Union», d'ailleurs fera-t-il observer «si c'était le cas l'Ugema aurait été dissoute car elle se conformait à la loi associative française». Le caractère insolite ou inédit de la conférence, c'est selon, tient au fait que le conférencier a autorisé les témoignages des anciens acteurs alors qu'il est le premier à savoir que les témoignages ne concordent jamais avec l'analyse et les recoupements de l'historien. Ces résultats ont fait l'objet d'un livre que l'auteur vient de publier chez Casbah sous le titre «l'Ugema (1955-1962). Témoignages». Mais à vrai dire, Clément Moore Henry a vécu une partie de ces événements, puisqu'il avait croisé en 1957, lorsqu'il était étudiant à Paris l'itinéraire des jeunes militants nationalistes algériens structurés dans cette organisation à l'image de Rédha Malek, Messaoud Aït Chaâlal, Belaïd Abdeselam, Mouloud Belaouane, Taleb-Ibrahimi et tant d'autres. Très vite lui-même représentant des étudiants américains il va éprouver de la sympathie pour les Algériens qu'il va soutenir, ce qui lui a valu bien sûr d'être expulsé de la France en 1958. Son étude s'appuie surtout sur le témoignage d'une vingtaine de ses anciens camarades. Quelques uns parmi eux étaient présents d'ailleurs à la conférence. «Le but de ce travail est à l'origine une œuvre de politologue qui veut comprendre l'histoire récente de l'Algérie à travers ses élites d'une certaine génération» explique l'orateur. Mais on a assisté à quelque chose d'insolite, le conférencier donnait l'impression d'être mal à l'aise dans sa peau d'historien. A une question de savoir si à un moment donné l'Ugema était tombée sous la mainmise des Oulémas, Clément Moore Henry a eu cette réponse embarrassante «Vous voulez que je vous réponde moi?».Le conférencier a quand même su trouver les mots pour s'en tirer, il a soutenu que le FLN a tenu à ce que «tous les représentants des différentes forces politiques soient admis, il ne fallait pas que ce soit une opération PPA-MTLD, il fallait maquiller, on a ainsi mis un peu de bourgeois et un peu d'UDMA» «On a inclus a-t-il ajouté Ayachi Yaker qui était le chef de la jeunesse UDMA et Ahmed Taleb qui avait le profil idéal parce qu'il était le fils de Bachir Ibrahimi même s'il n'était pas un militant, il était a-t-il ajouté un intellectuel qui avait aussi édité un périodique à l'université d'Alger «le Jeune musulman», tout le monde était FLN, on a tenu à ce que le premier bureau national soit aussi représentatif que possible» soutient-il. Et le conférencier de s'en remettre à ses anciens camarades qui étaient présents en les invitant à intervenir. Il lancera même un «Rédha Malek était Ouléma». L'ancien chef de gouvernement est resté de marbre. «L'idée que le FLN téléguidait l'Ugema est tout à fait fausse, puisqu'il y avait des discussions internes qui ont mené à cette sorte de compromis» note Clément Moore Henry. Messaoud Aït Chaâlal qui était assis à côté de Rédha Malek prend alors la parole pour contredire le conférencier «l'idée est vraie et fausse en même temps, il faut reconnaitre a-t-il lancé que dans les premiers mois qui ont suivi le 1er Novembre le grand courant qui s'est dégagé parmi les étudiants spontanément était favorable au FLN». Et d'asséner «le FLN n'est pas intervenu directement d'une façon active dans la désignation des instances dirigeantes de l'Union», d'ailleurs fera-t-il observer «si c'était le cas l'Ugema aurait été dissoute car elle se conformait à la loi associative française». Le caractère insolite ou inédit de la conférence, c'est selon, tient au fait que le conférencier a autorisé les témoignages des anciens acteurs alors qu'il est le premier à savoir que les témoignages ne concordent jamais avec l'analyse et les recoupements de l'historien.