Au rayon des nombreux aliments qui revendiquent des vertus pour la santé, le chocolat vient de se faire, en partie, recaler. On trouve toujours d'excellentes raisons pour s'empiffrer de chocolat ! On lui attribue d'innombrables qualités, à tort ou à raison d'ailleurs : c'est un antidépresseur formidable ; le chocolat noir ne fait pas grossir ; il nous protège contre les maladies cardio-vasculaires... Sur ce dernier point, l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de jeter un froid en recalant les demandes d'allégations de santé génériques déposées par certains chocolatiers. C'est que les vertus antioxydantes et protectrices contre les maladies cardio-vasculaires des fameux polyphénols (tels les flavonols contenus dans le chocolat) ont la cote ces derniers temps ; une aubaine pour les industriels, qui s'empressent de les transformer en atouts marketing. L'Agence a donc chargé un panel d'experts en "produits diététiques, nutrition et allergies" de vérifier scrupuleusement la véracité des centaines d'allégations publicitaires pour éviter que le consommateur ne soit induit en erreur. Verdict : les vertus du chocolat ne se traduisent pas forcément par un gain pour la santé du consommateur. Ainsi, si l'ingestion des flavonols de cacao déclenche immédiatement des changements significatifs dans le taux des F2-isoprostanes (des marqueurs du stress oxydatif), l'effet n'est pas confirmé pour une consommation quotidienne pendant trois à six semaines. De plus, aucun changement n'a été observé sur les concentrations de cholestérol LDL oxydé, qui joue un rôle dans les maladies cardio-vasculaires. La mention alléguant une protection des lipides contre le dommage oxydatif est donc refusée ! D'autre part, l'Agence juge insuffisantes les études présentées, qui concluent à une amélioration de la pression artérielle, car elles ont été réalisées à faibles doses et pas en aveugle. Conclusion : l'allégation portant sur un maintien d'une pression sanguine normale est elle aussi refusée ! Le marché lucratif des "alicaments" Pourtant, les études relatant les bienfaits de notre bien-aimé chocolat sur la santé sont légion. Par exemple, une équipe de chercheurs de l'Université d'Adélaïde, après avoir compilé 15 études portant sur les effets des flavonols, a conclu que le chocolat noir abaissait significativement la tension des personnes souffrant d'hypertension artérielle (BMC Journal). De son côté, une équipe allemande a suivi 19.357 personnes pendant dix ans. Elle est arrivée à la conclusion qu'en mangeant un carré de chocolat noir par jour on réduit de 39 % le risque de faire une crise cardiaque ou un AVC (European Heart Journal). Enfin, une étude menée pendant neuf ans sur 31.823 femmes d'âge moyen ou mûr a montré que celles qui mangent un à deux carrés de chocolat noir de bonne qualité par semaine ont 32% moins de risques de développer une insuffisance cardiaque (source : Heart Failure). Autant de conclusions qui "boostent" le marché des "alicaments" (ces aliments revendiquant des vertus pour la santé), devenu des plus florissants et lucratifs. En tout cas, que les accros se rassurent, ils pourront se gaver de chocolat. L'Efsa n'a pas contesté ces études, elle a simplement jugé insuffisants les arguments avancés dans les différentes demandes d'allégations étudiées. Les industriels sont chocolat, ils devront revoir leur copie. Au rayon des nombreux aliments qui revendiquent des vertus pour la santé, le chocolat vient de se faire, en partie, recaler. On trouve toujours d'excellentes raisons pour s'empiffrer de chocolat ! On lui attribue d'innombrables qualités, à tort ou à raison d'ailleurs : c'est un antidépresseur formidable ; le chocolat noir ne fait pas grossir ; il nous protège contre les maladies cardio-vasculaires... Sur ce dernier point, l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de jeter un froid en recalant les demandes d'allégations de santé génériques déposées par certains chocolatiers. C'est que les vertus antioxydantes et protectrices contre les maladies cardio-vasculaires des fameux polyphénols (tels les flavonols contenus dans le chocolat) ont la cote ces derniers temps ; une aubaine pour les industriels, qui s'empressent de les transformer en atouts marketing. L'Agence a donc chargé un panel d'experts en "produits diététiques, nutrition et allergies" de vérifier scrupuleusement la véracité des centaines d'allégations publicitaires pour éviter que le consommateur ne soit induit en erreur. Verdict : les vertus du chocolat ne se traduisent pas forcément par un gain pour la santé du consommateur. Ainsi, si l'ingestion des flavonols de cacao déclenche immédiatement des changements significatifs dans le taux des F2-isoprostanes (des marqueurs du stress oxydatif), l'effet n'est pas confirmé pour une consommation quotidienne pendant trois à six semaines. De plus, aucun changement n'a été observé sur les concentrations de cholestérol LDL oxydé, qui joue un rôle dans les maladies cardio-vasculaires. La mention alléguant une protection des lipides contre le dommage oxydatif est donc refusée ! D'autre part, l'Agence juge insuffisantes les études présentées, qui concluent à une amélioration de la pression artérielle, car elles ont été réalisées à faibles doses et pas en aveugle. Conclusion : l'allégation portant sur un maintien d'une pression sanguine normale est elle aussi refusée ! Le marché lucratif des "alicaments" Pourtant, les études relatant les bienfaits de notre bien-aimé chocolat sur la santé sont légion. Par exemple, une équipe de chercheurs de l'Université d'Adélaïde, après avoir compilé 15 études portant sur les effets des flavonols, a conclu que le chocolat noir abaissait significativement la tension des personnes souffrant d'hypertension artérielle (BMC Journal). De son côté, une équipe allemande a suivi 19.357 personnes pendant dix ans. Elle est arrivée à la conclusion qu'en mangeant un carré de chocolat noir par jour on réduit de 39 % le risque de faire une crise cardiaque ou un AVC (European Heart Journal). Enfin, une étude menée pendant neuf ans sur 31.823 femmes d'âge moyen ou mûr a montré que celles qui mangent un à deux carrés de chocolat noir de bonne qualité par semaine ont 32% moins de risques de développer une insuffisance cardiaque (source : Heart Failure). Autant de conclusions qui "boostent" le marché des "alicaments" (ces aliments revendiquant des vertus pour la santé), devenu des plus florissants et lucratifs. En tout cas, que les accros se rassurent, ils pourront se gaver de chocolat. L'Efsa n'a pas contesté ces études, elle a simplement jugé insuffisants les arguments avancés dans les différentes demandes d'allégations étudiées. Les industriels sont chocolat, ils devront revoir leur copie.