Aliment de plaisir, le chocolat est entaché de péché. De nombreuses idées reçues ont donc vu le jour à son propos. Pas toutes vraies… Depuis 30 ans, la «science» du chocolat offre, ainsi, une vision résolument nouvelle d'une douceur désormais un peu moins… coupable ! Les Français aiment-ils le chocolat ? Oui, mais avec modération… si on les compare à leurs voisins européens. En dehors des moments festifs, comme Noël et Pâques, les quantités moyennes consommées sont de 10 grammes par jour, chez les enfants, et 3,8 grammes chez les adultes. De leur côté, Belges et Suisses en consomment près de 10 kg par an, et par habitant, soit une moyenne de… 25 gammes par jour ! Difficile donc, en France, de faire du chocolat un des boucs émissaires de l'épidémie d'obésité. Premièrement, les enfants qui ne consomment pas de chocolat ont, souvent, un indice de masse corporelle plus élevé que ceux qui en sont friands ! Et chez les adultes, le niveau de consommation de chocolat n'a pas d'influence sur la courbe de poids. Deuxièmement, il s'avère que les personnes en surpoids ne mangent pas plus de chocolat que les personnes de poids normal. Et troisièmement, on attribue au chocolat seulement 3% à 6% des apports quotidiens en énergie… Autre constat étonnant : malgré sa richesse en acides gras saturés, le chocolat n'augmente pas le taux de cholestérol. Ce paradoxe est lié à la nature particulière de ses graisses, et à leur digestion par l'organisme. Les lipides du beurre de cacao présents dans le chocolat augmentent, en réalité, le «bon» cholestérol et diminuent le «mauvais». L'aliment du bonheur Il semble bien, en fait, que le chocolat contribue, sinon au bonheur, du moins à la bonne humeur… Et cela, moyennant une consommation modeste. Certes, il contient un certain nombre de molécules relaxantes, ou stimulantes. Mais celles-ci sont présentes en trop faibles concentrations, et la consommation de chocolat est insuffisante en France pour espérer des effets psychotropes. Alors, s'il contrinue à la bonne humeur, c'est plutôt par l'ambiance festive qui accompagne sa consommation… Dans un autre registre, sachez que le chocolat est tout-à-fait autorisé chez le diabétique, en quantités modérées, certes, et seulement si le diabète est bien contrôlé. C'est une autre surprise du chocolat. Il fait peu monter le taux de sucre dans le sang, et il contribuerait à réduire la résistance à l'insuline. Laquelle, en fait, est l'un des principaux facteurs du diabète de type II. Et si le bon goût expliquait tout ? Dégusté avec plaisir, et sans culpabilité, le chocolat nous fait du bien. Il flatte nos papilles. Un sentiment agréable, qui s'accompagne de la production d'endorphines dans le corps. Ces «morphines internes» sont source d'euphorie et de bien-être. Ainsi, une faible consommation de chocolat peut-elle suffire à nous combler. A ce titre, donc, il est peut-être l'aliment du bonheur ! Il n'y a donc aucune raison de bouder une petite envie ! Halte enfin, aux préjugés ! Colportés de génération en génération, les a priori sur le chocolat ne reposent sur aucun fondement scientifique. En voici un petit florilège : - Le chocolat est-il indigeste ? Non, c'est faux.. Hormis chez les personnes souffrant de dyspepsie, ou après un repas trop copieux, le chocolat est digéré aisément ; ? - Est-ce qu'il constipe ? Pas davantage ! Bien au contraire, les polyphénols et les fibres qu'il contient favoriseraient le transit intestinal ; ? - Est-ce qu'il provoque des caries ? Voilà qui appelle une réponse nuancée. Plusieurs paramètres alimentaires et individuels entrent en ligne de compte dans l'érosion dentaire. Mais le plus crucial est le manque d'hygiène bucco-dentaire. Les aliments sucrés comme le chocolat, donnent donc des caries si l'on en consomme beaucoup, sans brossage régulier des dents ; ? - Le chocolat est-il aphrodisiaque ? Euh… il rend certainement heureux, mais il ne possède pas cette vertu… ? - Enfin, peut-on devenir accroc au chocolat ? Encore une réponse nuancée. Sa consommation entraînerait la sécrétion par l'organisme de substances qui imitent les effets du cannabis ! On sait donc ainsi, sans doute, pourquoi les consommateurs réguliers de chocolat peuvent s'y accoutumer. Au point de devenir, en quelque sorte, «accros au cacao»... On sait, aussi, qu'il serait «théoriquement» possible de se droguer au chocolat. Mais on ne s'achemine pas, pour autant, vers une réglementation de la vente des précieuses fèves de cacao, car il faudrait 11 kg de chocolat par jour pour obtenir des effets, vraiment marqués, chez un individu de 60 kg. Lequel ne conserverait pas longtemps son poids d'origine !