Sauf surprise, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati devrait être appelé aujourd'hui à former le nouveau gouvernement du Liban à l'issue des consultations parlementaires de deux jours qui scellent la victoire du Hezbollah et de ses alliés. Le président de la République, Michel Sleimane, est tenu de désigner la personnalité sunnite réunissant sous son nom le plus grand nombre de suffrages. Bien que candidat à sa propre succession, Saad Hariri est sur le point de perdre la majorité parlementaire en raison du retournement de l'un de ses principaux alliés, le leader druze Walid Joumblatt, qui a annoncé la semaine dernière son ralliement au camp emmené par le Hezbollah. Il a apporté lundi suffisamment de voix à l'ancienne opposition pour faire pencher la balance en sa faveur au Parlement. Le Parti de Dieu s'attend à ce que le Tribunal spécial pour le Liban le mette en cause début février dans l'assassinat, en 2005, de Rafic Hariri. Il veut que le gouvernement de Beyrouth se désolidarise de la justice internationale, accusée d'être à la solde des Etats-Unis et d'Israël. À défaut, c'est la stabilité du Liban qui est menacée, martèle-t-il depuis des mois. Une médiation syro-saoudienne ayant échoué à lui donner satisfaction, le Hezbollah a provoqué le 12 janvier la dissolution du gouvernement d'union nationale de Saâd Hariri et opposé un veto à son retour à la présidence du Conseil. Face à la difficulté de rassembler suffisamment de voix autour de la personnalité de l'ancien Premier ministre Omar Karamé, son candidat initial, le Parti de Dieu et ses alliés ont finalement porté leur choix sur Mikati, issu lui aussi de Tripoli, la principale ville du nord du Liban. Le milliardaire, qui revendique une position centriste et se pose depuis un certain temps comme une alternative à Hariri, offre un profil plus rassurant que celui de Karamé tant aux yeux des diplomates étrangers que de ceux des milieux d'affaires auxquels il appartient. Le groupe familial de Mikati, qui a fait fortune dans les télécoms, est le principal actionnaire de l'opérateur sud-africain MTN. Il détient également la marque française de prêt-à-porter Façonnable. Handicap majeur Ces avantages contrebalancent cependant difficilement un handicap majeur : il est accusé par les partisans de Saâd Hariri d'usurper le leadership de la communauté sunnite, à laquelle est réservée la présidence du Conseil. La journée de lundi dernier a ainsi été émaillée de manifestations d'hostilité à Nagib Mikati dans des fiefs sunnites du nord du Liban. Des partisans de Saâd Hariri ont accusé le Hezbollah de mener un «coup d'Etat», appelant les Libanais à «rejeter la tutelle perse». Même s'il a fait liste commune à Tripoli avec Mikati lors des dernières élections législatives, le Premier ministre sortant a déclaré qu'il ne le considère pas comme un homme de consensus. Saâd Hariri, qui s'est dit victime d'une tentative d'«assassinat politique», a annoncé son refus de participer à un gouvernement dirigé par le candidat du Hezbollah, malgré l'appel de Hassan Nasrallah à la formation d'un cabinet de «partenariat national». D'autant que la feuille de route à laquelle Mikati est appelé à se conformer est claire : rompre avec le tribunal chargé de juger les assassins présumés de Hariri père. Il s'agit de cesser le financement du tribunal, d'en retirer les juges libanais et de revenir sur l'accord de coopération qui lie le Liban à l'Onu à ce sujet. Nagib Mikati ne s'est pas encore prononcé publiquement sur ces questions. Sauf surprise, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati devrait être appelé aujourd'hui à former le nouveau gouvernement du Liban à l'issue des consultations parlementaires de deux jours qui scellent la victoire du Hezbollah et de ses alliés. Le président de la République, Michel Sleimane, est tenu de désigner la personnalité sunnite réunissant sous son nom le plus grand nombre de suffrages. Bien que candidat à sa propre succession, Saad Hariri est sur le point de perdre la majorité parlementaire en raison du retournement de l'un de ses principaux alliés, le leader druze Walid Joumblatt, qui a annoncé la semaine dernière son ralliement au camp emmené par le Hezbollah. Il a apporté lundi suffisamment de voix à l'ancienne opposition pour faire pencher la balance en sa faveur au Parlement. Le Parti de Dieu s'attend à ce que le Tribunal spécial pour le Liban le mette en cause début février dans l'assassinat, en 2005, de Rafic Hariri. Il veut que le gouvernement de Beyrouth se désolidarise de la justice internationale, accusée d'être à la solde des Etats-Unis et d'Israël. À défaut, c'est la stabilité du Liban qui est menacée, martèle-t-il depuis des mois. Une médiation syro-saoudienne ayant échoué à lui donner satisfaction, le Hezbollah a provoqué le 12 janvier la dissolution du gouvernement d'union nationale de Saâd Hariri et opposé un veto à son retour à la présidence du Conseil. Face à la difficulté de rassembler suffisamment de voix autour de la personnalité de l'ancien Premier ministre Omar Karamé, son candidat initial, le Parti de Dieu et ses alliés ont finalement porté leur choix sur Mikati, issu lui aussi de Tripoli, la principale ville du nord du Liban. Le milliardaire, qui revendique une position centriste et se pose depuis un certain temps comme une alternative à Hariri, offre un profil plus rassurant que celui de Karamé tant aux yeux des diplomates étrangers que de ceux des milieux d'affaires auxquels il appartient. Le groupe familial de Mikati, qui a fait fortune dans les télécoms, est le principal actionnaire de l'opérateur sud-africain MTN. Il détient également la marque française de prêt-à-porter Façonnable. Handicap majeur Ces avantages contrebalancent cependant difficilement un handicap majeur : il est accusé par les partisans de Saâd Hariri d'usurper le leadership de la communauté sunnite, à laquelle est réservée la présidence du Conseil. La journée de lundi dernier a ainsi été émaillée de manifestations d'hostilité à Nagib Mikati dans des fiefs sunnites du nord du Liban. Des partisans de Saâd Hariri ont accusé le Hezbollah de mener un «coup d'Etat», appelant les Libanais à «rejeter la tutelle perse». Même s'il a fait liste commune à Tripoli avec Mikati lors des dernières élections législatives, le Premier ministre sortant a déclaré qu'il ne le considère pas comme un homme de consensus. Saâd Hariri, qui s'est dit victime d'une tentative d'«assassinat politique», a annoncé son refus de participer à un gouvernement dirigé par le candidat du Hezbollah, malgré l'appel de Hassan Nasrallah à la formation d'un cabinet de «partenariat national». D'autant que la feuille de route à laquelle Mikati est appelé à se conformer est claire : rompre avec le tribunal chargé de juger les assassins présumés de Hariri père. Il s'agit de cesser le financement du tribunal, d'en retirer les juges libanais et de revenir sur l'accord de coopération qui lie le Liban à l'Onu à ce sujet. Nagib Mikati ne s'est pas encore prononcé publiquement sur ces questions.