Si à l'ouverture de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», l'épopée «Tlemcen, écho de la foi» a marqué sur le plan artistique, elle en a néanmoins choqué plus d'un en retraçant les périodes phares de l'histoire de l'Algérie. Si à l'ouverture de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», l'épopée «Tlemcen, écho de la foi» a marqué sur le plan artistique, elle en a néanmoins choqué plus d'un en retraçant les périodes phares de l'histoire de l'Algérie. Le spectacle qui s'est déroulé sous le gigantesque chapiteau, dressé sur le plateau de "Lalla Setti", surplombant la ville de Tlemcen, a allégrement «piétiné» l'image et l'histoire de personnages historiques incontournables, à l'instar de la grande reine berbère, la Kahina, ou encore celle de Koceila chef de la tribu berbère Awraba. Ce spectacle, mis en scène par le Libanais Ivan Caracalla, a voulu retracer en 12 tableaux, les différentes étapes de toute l'Histoire de l'Algérie. Mais un grand hic est venu perturber la trame historique de cette épopée. La première est le temps inégal consacré aux périodes historiques. Ainsi la période berbère est passée en coup de vent, comme une vulgaire virgule dans le «temps théâtral», pourtant période majeure dans l'histoire de Tamazgha. La Kahina serait morte de maladie ! La seconde erreur monumentale est le rôle de la Kahina dans l'Histoire. Ainsi aux yeux du metteur en scène libanais, qui certainement méconnaît l'histoire des Berbères, la Kahina est décédé d'une maladie. A cette divagation, nous voudrions implorer Caracalla pour nous donner ses références historiques ou encore mieux le bilan médical de la Kahina. Pourtant plusieurs livres historiques des plus sérieux sont disponibles chez les libraires. Sans omettre de citer des livres numériques accessibles sur la Toile, à l'instar de l'ouvrage d'Ernest Mercier qui retrace étape par étape les périodes phares de la Berbérie dans Histoire de la Berbérie,Tome I, II, III». Cet auteur ne dit pas que la Kahina fut malade en se référent à de longues recherches. Dans quelle localité la Kahina attendit-elle le choc des Arabes ? S'il faut en croire El-Bekri, elle se serait retranchée dans le château d'El-Djem, qui aurait été appelé pour cela Kasr-el-Kahena ; mais il est plus probable qu'elle se retira dans l'Aourès, car il résulte de l'étude comparée des auteurs que Haçane marcha directement vers cette montagne, en passant par Gabès, Gafça et le pays de Kastiliya. Quand il fut proche du campement de la reine berbère, il vit venir au devant de lui les deux fils de celle-ci, accompagnés de l'Arabe Khaled. Les deux chefs indigènes furent conduits par son ordre à l`arrière-garde ; quant à Khaled, il reçut le commandement d'un corps d'attaque. La bataille fut longue et acharnée et, pendant un instant, le succès parut se préciser pour les Berbères ; mais, dit En-Nouéïri, Dieu vint au secours des Musulmans, qui finirent par remporter la victoire. La Kahina y périt glorieusement. Selon une autre version, elle aurait été entraînée dans la déroute et atteinte par les Arabes dans une localité qui fut appelée en commémoration Bir-el-Kahéna. « Sa tête fut envoyée à Abd-el-Malek. Telle fut la fin de cette femme remarquable, et l'on peut dire qu'avec elle tomba l'indépendance berbère. », Page 216 du livre précédemment cité. Puis enfin, dire que Koceila fut ami avec Okba-ben-Nafa est d'une aberration sans précédent. Mais fort heureusement nous pouvons rétablir la vérité en lisant ces passages dans l'ouvrage d'Ernest Mercier : « Les Musulmans reprirent alors le chemin de l'Est, traînant à leur suite de nombreux esclaves et rapportant le butin fait dans cette belle campagne. Okba avait amené avec lui, dans le Mag'reb, Koçéïla et Dinar, et n'avait négligé aucune occasion de les mortifier. Un jour, il ordonna au prince berbère d'écorcher un mouton en sa présence ; contraint de remplir ainsi le rôle d'un esclave, Koçéïla passait de temps en temps sa main ensanglantée sur sa barbe en regardant Okba d'une étrange façon. » «Que signifie ce geste ?», demanda le gouverneur. « Rien, répondit le Berbère, c'est que le sang fortifie la barbe ! » Les assistants expliquèrent à Okba qu'il fallait y voir une menace, et Dinar lui reprocha de traiter avec autant d'injustice un homme d'un rang élevé parmi les siens, lui prédisant qu'il pourrait bien s'en repentir. La revanche des Berbères Okba, gonflé d'orgueil par ses succès, voyant les populations indigènes s'ouvrir devant lui avec crainte, ne pouvait se croire menacé d'un danger immédiat ; et cependant une vaste conspiration s'ourdissait autour de lui. Koçéïla avait pu envoyer des émissaires aux gens de sa tribu et à ses alliés, et tout était préparé pour la révolte. On peut lire dans le même ouvrage un peu plus loin : « Parvenu à Tehouda, au nord-est de Biskra, le général qui, depuis quelque temps, était suivi par les Berbères, se trouva tout à coup face à face avec d'autres ennemis, commandés par des chefs chrétiens. La victoire, comme la fuite, était impossible, il ne restait aux Arabes qu'à mourir en braves. Ils s'y résolurent sans faiblesse et, ayant brisé les fourreaux de leurs épées, attendirent le choc de l'ennemi. Dinar, auquel la liberté avait été rendue et qui pouvait fuir, voulut partager le sort de ses compatriotes. Le combat ne fut pas long ; enveloppés de toute part, les guerriers arabes furent bientôt anéantis ; un très petit nombre fut fait prisonnier . Ainsi périt au milieu de sa gloire Okba-ben-Nafa, le chef qui a le plus contribué à la conquête de l'Afrique par les musulmans. D'un caractère vindicatif, fanatique à l'excès, sanguinaire sans nécessité, il faisait suivre ses victoires de massacres inutiles. Son tombeau est encore un objet de vénération pour les fidèles et a donné son nom à l'oasis qui le renferme.» Le spectacle, très beau, nonobstant ses incohérences, aurait gagné en crédibilité si l'Histoire de l'Algérie n'avait été tronquée de ces péripéties qui ont constitué le creuset de la richesse culturelle, mais aussi cultuelle de l'Afrique du Nord. Le spectacle qui s'est déroulé sous le gigantesque chapiteau, dressé sur le plateau de "Lalla Setti", surplombant la ville de Tlemcen, a allégrement «piétiné» l'image et l'histoire de personnages historiques incontournables, à l'instar de la grande reine berbère, la Kahina, ou encore celle de Koceila chef de la tribu berbère Awraba. Ce spectacle, mis en scène par le Libanais Ivan Caracalla, a voulu retracer en 12 tableaux, les différentes étapes de toute l'Histoire de l'Algérie. Mais un grand hic est venu perturber la trame historique de cette épopée. La première est le temps inégal consacré aux périodes historiques. Ainsi la période berbère est passée en coup de vent, comme une vulgaire virgule dans le «temps théâtral», pourtant période majeure dans l'histoire de Tamazgha. La Kahina serait morte de maladie ! La seconde erreur monumentale est le rôle de la Kahina dans l'Histoire. Ainsi aux yeux du metteur en scène libanais, qui certainement méconnaît l'histoire des Berbères, la Kahina est décédé d'une maladie. A cette divagation, nous voudrions implorer Caracalla pour nous donner ses références historiques ou encore mieux le bilan médical de la Kahina. Pourtant plusieurs livres historiques des plus sérieux sont disponibles chez les libraires. Sans omettre de citer des livres numériques accessibles sur la Toile, à l'instar de l'ouvrage d'Ernest Mercier qui retrace étape par étape les périodes phares de la Berbérie dans Histoire de la Berbérie,Tome I, II, III». Cet auteur ne dit pas que la Kahina fut malade en se référent à de longues recherches. Dans quelle localité la Kahina attendit-elle le choc des Arabes ? S'il faut en croire El-Bekri, elle se serait retranchée dans le château d'El-Djem, qui aurait été appelé pour cela Kasr-el-Kahena ; mais il est plus probable qu'elle se retira dans l'Aourès, car il résulte de l'étude comparée des auteurs que Haçane marcha directement vers cette montagne, en passant par Gabès, Gafça et le pays de Kastiliya. Quand il fut proche du campement de la reine berbère, il vit venir au devant de lui les deux fils de celle-ci, accompagnés de l'Arabe Khaled. Les deux chefs indigènes furent conduits par son ordre à l`arrière-garde ; quant à Khaled, il reçut le commandement d'un corps d'attaque. La bataille fut longue et acharnée et, pendant un instant, le succès parut se préciser pour les Berbères ; mais, dit En-Nouéïri, Dieu vint au secours des Musulmans, qui finirent par remporter la victoire. La Kahina y périt glorieusement. Selon une autre version, elle aurait été entraînée dans la déroute et atteinte par les Arabes dans une localité qui fut appelée en commémoration Bir-el-Kahéna. « Sa tête fut envoyée à Abd-el-Malek. Telle fut la fin de cette femme remarquable, et l'on peut dire qu'avec elle tomba l'indépendance berbère. », Page 216 du livre précédemment cité. Puis enfin, dire que Koceila fut ami avec Okba-ben-Nafa est d'une aberration sans précédent. Mais fort heureusement nous pouvons rétablir la vérité en lisant ces passages dans l'ouvrage d'Ernest Mercier : « Les Musulmans reprirent alors le chemin de l'Est, traînant à leur suite de nombreux esclaves et rapportant le butin fait dans cette belle campagne. Okba avait amené avec lui, dans le Mag'reb, Koçéïla et Dinar, et n'avait négligé aucune occasion de les mortifier. Un jour, il ordonna au prince berbère d'écorcher un mouton en sa présence ; contraint de remplir ainsi le rôle d'un esclave, Koçéïla passait de temps en temps sa main ensanglantée sur sa barbe en regardant Okba d'une étrange façon. » «Que signifie ce geste ?», demanda le gouverneur. « Rien, répondit le Berbère, c'est que le sang fortifie la barbe ! » Les assistants expliquèrent à Okba qu'il fallait y voir une menace, et Dinar lui reprocha de traiter avec autant d'injustice un homme d'un rang élevé parmi les siens, lui prédisant qu'il pourrait bien s'en repentir. La revanche des Berbères Okba, gonflé d'orgueil par ses succès, voyant les populations indigènes s'ouvrir devant lui avec crainte, ne pouvait se croire menacé d'un danger immédiat ; et cependant une vaste conspiration s'ourdissait autour de lui. Koçéïla avait pu envoyer des émissaires aux gens de sa tribu et à ses alliés, et tout était préparé pour la révolte. On peut lire dans le même ouvrage un peu plus loin : « Parvenu à Tehouda, au nord-est de Biskra, le général qui, depuis quelque temps, était suivi par les Berbères, se trouva tout à coup face à face avec d'autres ennemis, commandés par des chefs chrétiens. La victoire, comme la fuite, était impossible, il ne restait aux Arabes qu'à mourir en braves. Ils s'y résolurent sans faiblesse et, ayant brisé les fourreaux de leurs épées, attendirent le choc de l'ennemi. Dinar, auquel la liberté avait été rendue et qui pouvait fuir, voulut partager le sort de ses compatriotes. Le combat ne fut pas long ; enveloppés de toute part, les guerriers arabes furent bientôt anéantis ; un très petit nombre fut fait prisonnier . Ainsi périt au milieu de sa gloire Okba-ben-Nafa, le chef qui a le plus contribué à la conquête de l'Afrique par les musulmans. D'un caractère vindicatif, fanatique à l'excès, sanguinaire sans nécessité, il faisait suivre ses victoires de massacres inutiles. Son tombeau est encore un objet de vénération pour les fidèles et a donné son nom à l'oasis qui le renferme.» Le spectacle, très beau, nonobstant ses incohérences, aurait gagné en crédibilité si l'Histoire de l'Algérie n'avait été tronquée de ces péripéties qui ont constitué le creuset de la richesse culturelle, mais aussi cultuelle de l'Afrique du Nord.