L'armée est entrée dans Jisr al-Choughour. La télévision officielle évoque des «heurts violents avec des groupes armés». La communauté internationale reste divisée, Londres appelle l'ONU à prendre une position claire. L'armée est entrée dans Jisr al-Choughour. La télévision officielle évoque des «heurts violents avec des groupes armés». La communauté internationale reste divisée, Londres appelle l'ONU à prendre une position claire. Assaut en cours à Jisr al-Choughour Près de 200 blindés de l'armée syrienne sont entrés dans la nuit de samedi à dimanche dans cette ville, proche de la frontière turque, sur laquelle se focalise depuis une semaine la répression du mouvement de contestation. Encerclée dès vendredi, Jisr al-Choughour a été lourdement pilonnée. La majorité des habitants a déserté les lieux. La commune occupe un emplacement stratégique sur la route reliant Alep, la deuxième ville du pays, à Lattaquié, son principal port. La télévision d'Etat évoque des «heurts violents avec des groupes armés barricadés dans la périphérie ainsi qu'à l'intérieur de la ville». L'armée a avancé «après avoir désamorcé les explosifs et les charges de dynamite posés sur les ponts et dans les rues, l'hôpital national a été purgé», ajoute la télévision. Selon un bilan officiel, «deux hommes armés ont été tués, un grand nombre d'entre eux a été arrêté et des mitrailleuses ont été saisies». Ces derniers jours, la répression a été particulièrement violente dans cette région du gouvernorat d'Idleb, à 330 km au nord de Damas. Le régime a annoncé vendredi une opération militaire dans ce secteur de Jisr Al-Choughour, «à l'appel des habitants». Le pouvoir a accusé en début de semaine des «groupes armés» d'avoir abattu 120 membres des forces de sécurité. Mais selon des témoignages de réfugiés passés en Turquie, les militaires qui ont été exécutés refusaient de tirer sur les manifestants. La province d'Idleb a une longue histoire d'hostilité envers Damas. Jisr al-Choughour est une ville principalement sunnite, comme la majorité des Syriens, tandis que la famille el-Assad appartient à la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite. Le flux des réfugiés grossit Plus de 400 Syriens ont franchi la frontière turque dans la nuit, portant à 5 051 le nombre de réfugiés provenant de Syrie. Beaucoup d'entre eux ont fui Jisr al-Choughour. Ils sont hébergés dans deux villages de tentes de Hatay, installés par le Croissant-rouge turc. Deux autres sont en construction dans cette zone. Environ 60 personnes étaient hospitalisées samedi. La situation humanitaire préoccupe Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est dite samedi «très inquiète par la dégradation des conditions» et demande à Damas «d'autoriser l'accès à des observateurs internationaux des droits de l'homme et des agences humanitaires telles que le Comité international de la Croix-Rouge». «Le siège des villes, y compris Deraa, Jisr Al-Choughour, doit être levé sans délai», a insisté Catherine Ashton. De même, la Maison Blanche a accusé la Syrie d'avoir provoqué une «crise» en réprimant le mouvement de protestation et appelé Damas pour faciliter l'accès à l'aide médicale. Divisée, la communauté internationale reste inaudible Le Royaume-Uni a pressé dimanche les Nations unies de prendre «une position claire». Les perspectives d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité sont «sur le fil du rasoir», face à l'opposition du Liban notamment a déploré le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Les 15 membres du Conseil de sécurité n'ont pu se mettre d'accord et les discussions doivent se poursuivre. Samedi, la Russie et la Chine ont boycotté les débats. Le projet de résolution, défendu par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, ne propose pas de sanctionner le régime syrien de Bachar el-Assad mais de condamner la répression et d'ouvrir la voie à de possibles investigations sur des crimes contre l'humanité. Les Etats-Unis ne se sont pas associés à la présentation de ce texte mais le soutiennent. Témoignages accablants sur les exactions de l'armée Plusieurs déserteurs de l'armée, réfugiés à la frontière turque, ont évoqué les exactions commises par leurs unités et la peur des soldats, «à bout de nerfs» mais menacés de mort en cas d'insubordination. Un jeune appelé, Tahal Al-Loush, a raconté le «nettoyage» d'Ar-Rastan, une ville de 50.000 habitants : «On nous a dit qu'il y avait là-bas des hommes armés. Mais (...) il s'agissait de simples civils. On nous a dit de leur tirer dessus. Quand on rentrait dans les maisons, on mitraillait tout le monde dedans : les grands comme les petits». «Ils mettent des snipers sur certains points en hauteur (...), et quand les soldats ne tirent pas (sur les contestataires), ils les abattent», a ajouté un autre déserteur, Ahmed Khalef. Assaut en cours à Jisr al-Choughour Près de 200 blindés de l'armée syrienne sont entrés dans la nuit de samedi à dimanche dans cette ville, proche de la frontière turque, sur laquelle se focalise depuis une semaine la répression du mouvement de contestation. Encerclée dès vendredi, Jisr al-Choughour a été lourdement pilonnée. La majorité des habitants a déserté les lieux. La commune occupe un emplacement stratégique sur la route reliant Alep, la deuxième ville du pays, à Lattaquié, son principal port. La télévision d'Etat évoque des «heurts violents avec des groupes armés barricadés dans la périphérie ainsi qu'à l'intérieur de la ville». L'armée a avancé «après avoir désamorcé les explosifs et les charges de dynamite posés sur les ponts et dans les rues, l'hôpital national a été purgé», ajoute la télévision. Selon un bilan officiel, «deux hommes armés ont été tués, un grand nombre d'entre eux a été arrêté et des mitrailleuses ont été saisies». Ces derniers jours, la répression a été particulièrement violente dans cette région du gouvernorat d'Idleb, à 330 km au nord de Damas. Le régime a annoncé vendredi une opération militaire dans ce secteur de Jisr Al-Choughour, «à l'appel des habitants». Le pouvoir a accusé en début de semaine des «groupes armés» d'avoir abattu 120 membres des forces de sécurité. Mais selon des témoignages de réfugiés passés en Turquie, les militaires qui ont été exécutés refusaient de tirer sur les manifestants. La province d'Idleb a une longue histoire d'hostilité envers Damas. Jisr al-Choughour est une ville principalement sunnite, comme la majorité des Syriens, tandis que la famille el-Assad appartient à la minorité alaouite, une branche de l'islam chiite. Le flux des réfugiés grossit Plus de 400 Syriens ont franchi la frontière turque dans la nuit, portant à 5 051 le nombre de réfugiés provenant de Syrie. Beaucoup d'entre eux ont fui Jisr al-Choughour. Ils sont hébergés dans deux villages de tentes de Hatay, installés par le Croissant-rouge turc. Deux autres sont en construction dans cette zone. Environ 60 personnes étaient hospitalisées samedi. La situation humanitaire préoccupe Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est dite samedi «très inquiète par la dégradation des conditions» et demande à Damas «d'autoriser l'accès à des observateurs internationaux des droits de l'homme et des agences humanitaires telles que le Comité international de la Croix-Rouge». «Le siège des villes, y compris Deraa, Jisr Al-Choughour, doit être levé sans délai», a insisté Catherine Ashton. De même, la Maison Blanche a accusé la Syrie d'avoir provoqué une «crise» en réprimant le mouvement de protestation et appelé Damas pour faciliter l'accès à l'aide médicale. Divisée, la communauté internationale reste inaudible Le Royaume-Uni a pressé dimanche les Nations unies de prendre «une position claire». Les perspectives d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité sont «sur le fil du rasoir», face à l'opposition du Liban notamment a déploré le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Les 15 membres du Conseil de sécurité n'ont pu se mettre d'accord et les discussions doivent se poursuivre. Samedi, la Russie et la Chine ont boycotté les débats. Le projet de résolution, défendu par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, ne propose pas de sanctionner le régime syrien de Bachar el-Assad mais de condamner la répression et d'ouvrir la voie à de possibles investigations sur des crimes contre l'humanité. Les Etats-Unis ne se sont pas associés à la présentation de ce texte mais le soutiennent. Témoignages accablants sur les exactions de l'armée Plusieurs déserteurs de l'armée, réfugiés à la frontière turque, ont évoqué les exactions commises par leurs unités et la peur des soldats, «à bout de nerfs» mais menacés de mort en cas d'insubordination. Un jeune appelé, Tahal Al-Loush, a raconté le «nettoyage» d'Ar-Rastan, une ville de 50.000 habitants : «On nous a dit qu'il y avait là-bas des hommes armés. Mais (...) il s'agissait de simples civils. On nous a dit de leur tirer dessus. Quand on rentrait dans les maisons, on mitraillait tout le monde dedans : les grands comme les petits». «Ils mettent des snipers sur certains points en hauteur (...), et quand les soldats ne tirent pas (sur les contestataires), ils les abattent», a ajouté un autre déserteur, Ahmed Khalef.