La Banque centrale européenne ne veut pas entendre parler de restructuration de la dette de la Grèce. Angela Merkel et son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, sont rentrés armés d'une détermination nouvelle de leur séjour à Washington cette semaine. L'Administration de Barack Obama souhaite voir l'Allemagne assumer son rôle de leader sur la crise de la dette européenne. La chancelière et son lieutenant ont resserré les rangs de leur majorité pour faire voter au Bundestag le principe d'une nouvelle aide à la Grèce. Mais Berlin est passé à l'offensive contre la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter de lui imposer une restructuration de la dette grecque. Europhile convaincu, Schäuble a obtenu, ce vendredi, le soutien de principe des députés pour une nouvelle aide à Athènes, après un ardent plaidoyer pour la «responsabilité allemande envers l'Europe». «C'est nous qui avons le plus bénéficié de l'euro», a martelé le ministre, «et à ce titre, nous avons une responsabilité envers l'Europe», et même «une responsabilité envers le monde entier». Au terme d'un débat agité, les députés de la majorité ont adopté une résolution qui soutient le principe d'une nouvelle aide à Athènes, sous conditions. Le texte a une valeur juridique limitée, mais pour le gouvernement, son adoption a une forte portée symbolique. Dans son discours au Bundestag, Schäuble a signalé sa volonté de s'entendre avec la BCE sur les modalités. Alimentés par des sources gouvernementales berlinoises, les médias allemands tirent à boulets rouges sur la BCE. Censée protéger l'euro par une orthodoxie financière à toute épreuve dans l'esprit allemand, celle-ci a toujours été soupçonnée par Berlin d'entretenir une «culture de la stabilité» douteuse. La voici accusée de jouer le rôle de «badbank» parce qu'elle prend en garantie des actifs dégradés et rachète des obligations grecques sur le marché en mettant en péril son bilan. La restructuration de la dette grecque, jugée indispensable par Schäuble, lui ferait courir des risques importants. C'est pourquoi elle y serait opposée. Le chef économiste de la BCE, l'Allemand Jürgen Stark, s'est insurgé contre ces accusations, ce vendredi, et a défendu la réputation de l'institution monétaire. «Il est évident que la BCE et l'Eurosystème ont pris des risques supplémentaires sur leur bilan», a-t-il concédé. Avant d'ajouter : «C'est tromper le public que de pointer le seul bilan de la BCE, car la politique monétaire est menée avec les banques centrales nationales. Nous avons des organes de contrôle, nous avons resserré nos exigences pour les garanties acceptées. Nous ne sommes ni naïfs ni ignorants des risques.» Poussé par des députés et une opinion publique mécontents, Schäuble n'est pas près de lâcher son bras de fer. La Banque centrale européenne ne veut pas entendre parler de restructuration de la dette de la Grèce. Angela Merkel et son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, sont rentrés armés d'une détermination nouvelle de leur séjour à Washington cette semaine. L'Administration de Barack Obama souhaite voir l'Allemagne assumer son rôle de leader sur la crise de la dette européenne. La chancelière et son lieutenant ont resserré les rangs de leur majorité pour faire voter au Bundestag le principe d'une nouvelle aide à la Grèce. Mais Berlin est passé à l'offensive contre la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter de lui imposer une restructuration de la dette grecque. Europhile convaincu, Schäuble a obtenu, ce vendredi, le soutien de principe des députés pour une nouvelle aide à Athènes, après un ardent plaidoyer pour la «responsabilité allemande envers l'Europe». «C'est nous qui avons le plus bénéficié de l'euro», a martelé le ministre, «et à ce titre, nous avons une responsabilité envers l'Europe», et même «une responsabilité envers le monde entier». Au terme d'un débat agité, les députés de la majorité ont adopté une résolution qui soutient le principe d'une nouvelle aide à Athènes, sous conditions. Le texte a une valeur juridique limitée, mais pour le gouvernement, son adoption a une forte portée symbolique. Dans son discours au Bundestag, Schäuble a signalé sa volonté de s'entendre avec la BCE sur les modalités. Alimentés par des sources gouvernementales berlinoises, les médias allemands tirent à boulets rouges sur la BCE. Censée protéger l'euro par une orthodoxie financière à toute épreuve dans l'esprit allemand, celle-ci a toujours été soupçonnée par Berlin d'entretenir une «culture de la stabilité» douteuse. La voici accusée de jouer le rôle de «badbank» parce qu'elle prend en garantie des actifs dégradés et rachète des obligations grecques sur le marché en mettant en péril son bilan. La restructuration de la dette grecque, jugée indispensable par Schäuble, lui ferait courir des risques importants. C'est pourquoi elle y serait opposée. Le chef économiste de la BCE, l'Allemand Jürgen Stark, s'est insurgé contre ces accusations, ce vendredi, et a défendu la réputation de l'institution monétaire. «Il est évident que la BCE et l'Eurosystème ont pris des risques supplémentaires sur leur bilan», a-t-il concédé. Avant d'ajouter : «C'est tromper le public que de pointer le seul bilan de la BCE, car la politique monétaire est menée avec les banques centrales nationales. Nous avons des organes de contrôle, nous avons resserré nos exigences pour les garanties acceptées. Nous ne sommes ni naïfs ni ignorants des risques.» Poussé par des députés et une opinion publique mécontents, Schäuble n'est pas près de lâcher son bras de fer.